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Actu-Environnement

« Les incitations financières seront développées pour décarboner la consommation des ménages »

Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à l'élection présidentielle, répond aux questions qu'Actu-Environnement a adressées à l'ensemble des candidats. Les interviews sont publiées dans l'ordre de leur réception.

Interview  |  Gouvernance  |    |  L. Radisson
   
« Les incitations financières seront développées pour décarboner la consommation des ménages »
Valérie Pécresse
Candidate Les Républicains à l’élection présidentielle
   

Actu-Environnement : Quel mix énergétique souhaitez-vous développer ? Quelle place accordez-vous aux énergies renouvelables ?

Valérie Pécresse : L'invasion de l'Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine est une épreuve de force, mais aussi de vérité pour l'Europe et pour la France. Elle nous oblige à relever le défi majeur de notre souveraineté énergétique. Elle nous conforte dans notre détermination à accélérer la sortie des énergies fossiles. Je remettrai la France sur la trajectoire de la neutralité carbone en 2050. Ces derniers temps, elle s'en est sensiblement écartée. Je le regrette profondément.

Pour répondre aux impératifs de décarbonation de l'industrie dont la première source d'énergie est le gaz naturel, du transport (carburants fossiles), des bâtiments, etc., la consommation d'électricité devrait augmenter de + 60 % d'ici à 2050.

Pour y faire face :

● Tout doit être mis en œuvre pour accélérer les calendriers permettant une mise en service des premiers nouveaux réacteurs nucléaires dès 2035 ;

● Je confirmerai le programme de rénovation de toutes les centrales existantes pour prolonger leur durée de vie autant que jugé possible par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ce programme de grand carénage représente un coût de 50 milliards d'euros ;

● Je demanderai au Parlement de se prononcer sur la confirmation de la trajectoire actuelle de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sur le solaire dès lors que sa production est réellement bas carbone, ce qui pourra amener à une relocalisation en Europe d'une filière industrielle. C'est décisif pour ne plus à avoir à importer des cellules fabriquées à l'autre bout de la planète avec une énergie très carbonée. J'encouragerai également une utilisation systématique des toits des centres commerciaux et des zones logistiques. Il n'est en effet pas question d'abîmer du foncier agricole ou de déboiser alors que des milliers d'hectares peuvent être mobilisés. Par ailleurs, cette technologie étant mature, son déploiement ne doit pas se traduire par une hausse des taxes sur les factures des Français ;

● Je développerai l'éolien dans le respect des populations et des usages (riverains et pêcheurs, biodiversité) : aucun projet ne sera mis en œuvre contre la volonté des élus et des habitants, et les projets non consensuels seront réexaminés ;

● J'améliorerai le mécanisme des garanties d'origine afin que ces dernières soient horodatées et géolocalisées afin de se prémunir contre le greenwashing. Ainsi, nous pourrons véritablement encourager l'investissement et continuer de développer l'un des mix électriques les plus décarbonés au monde.

Pour réduire la part des énergies fossiles dans le mix électrique, nous devrons également réduire les importations d'énergie de nos voisins dont le mix est plus carboné que le nôtre. Il apparaît clairement qu'en fermant prématurément Fessenheim, le président sortant a induit une augmentation de l'utilisation des centrales à charbon, ce qui est à l'opposé de ce que je souhaite. Seront ainsi proposés au plus vite aux Français des contrats véritablement attractifs s'ils réduisent leur consommation d'électricité en cas de trop forte demande se traduisant par des importations polluantes. On peut s'appuyer pour cette flexibilité sur les 35 millions de compteurs communicants qui ont été déployés.

Enfin, je compte développer avec force, et si possible devancer, la trajectoire de la PPE visant, à l'horizon 2030, une part de 10 % de gaz vert dans la consommation. Pour cela, nous aurons une trajectoire ambitieuse concernant l'obligation d'incorporation en s'appuyant sur les certificats de production de biogaz (dont le mécanisme va bientôt entrer en vigueur). C'est un bon dispositif de soutien, car les fournisseurs de gaz sont alors dans l'obligation de se sourcer avec des contrats de long terme et donc de financer des méthaniseurs.

Je reviendrai sur l'exclusion du gaz vert pur dans la construction neuve, depuis le 1er janvier 2022 (entrée en application de la RE 2020). Je développerai les réseaux de chaleur décarbonés là où la ressource en biomasse est abondante. Enfin, j'autoriserai l'utilisation du biogaz par les industriels (en substitution des quotas ETS [Note : Emission Trading Scheme] que le gouvernement veut empêcher alors que d'autres pays européens l'autorisent.

AE : Comment comptez-vous encourager la rénovation énergétique des logements, en particulier des passoires thermiques et du bâti tertiaire ?

VP : Mon objectif est de doubler le rythme actuel de rénovation énergétique des logements des Français, en particulier des passoires thermiques, en mobilisant les fonds issus de la création du livret vert et en transférant l'ensemble des moyens d'appui aux Régions à des fins de simplification et de mobilisation des acteurs locaux, pour de réelles créations d'emplois en proximité.

Je ferai ainsi basculer nos efforts de rénovation des bâtiments, publics et privés, dans une autre dimension – celle des résultats ! Pour cela, mes priorités seront la rénovation performante, qui permet de gagner plusieurs classes énergétiques avec un budget maîtrisé, un reste à charge minimal et la meilleure utilisation des potentiels locaux de matériaux biosourcés. Je créerai également les conditions de la confiance, par la mise en place de contrôles de qualité et la chasse aux offres trompeuses.

Les logements chauffés avec de l'énergie fossile (fioul, GPL, gaz de réseau) seront priorisés, selon les caractéristiques propres de l'habitat de leur région. Ils seront identifiés par les diagnostics de performance énergétique (DPE) qui sont désormais en open data – même si malheureusement la donnée est de très mauvaise qualité – ainsi que par des campagnes publiques de recensement par les collectivités. Pour créer de la confiance, nous interdirons les publicités pour la rénovation à 1 euro, qui font beaucoup de mal à la profession. Puis, seront organisés des appels d'offres au niveau local, avec référencement d'une petite sélection de prestataires (avec différents garde-fous, comme d'exiger d'un prestataire de pompes à chaleur qu'il soit en capacité de proposer un contrat d'entretien, par exemple). Nous séquencerons intelligemment la montée en charge (sur cinq à dix ans) pour ne pas tout paralyser – aujourd'hui on installe seulement 150 000 pompes à chaleur par an en France – et ne pas prendre le risque d'une augmentation des prix. Le reste à charge sera baissé pour tous, et il sera quasi nul pour les ménages modestes.

J'accompagnerai la montée en qualification des professionnels du bâtiment vers la rénovation énergétique bas carbone, avec notamment la mise en œuvre de la RE 2020.

Enfin, concernant la rénovation des bâtiments publics, la fusion du livret A et du livret développement durable en un livret vert doté de 470 milliards de ressources, dont 120 pourront être utilisés pour de nouvelles applications de la transition énergétique (que la Caisse des dépôts n'est pas autorisée à financer aujourd'hui), comme les infrastructures ferroviaires et les bornes de recharge électrique.

AE : Comment pensez-vous réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs des transports ? Comment encouragez-vous les mobilités bas carbone pour les personnes et les marchandises ?

VP : Ma première priorité sera les transports ferroviaires du quotidien, qui souffrent de décennies de sous-investissement. Cela passe par une priorité à la régénération, avec un budget qui doit passer de 2,8 milliards d'euros par an à 3,5 milliards par an sur le réseau structurant, et la poursuite des projets d'automatisation et de remplacement des anciens aiguillages par une commande centralisée pour gagner en productivité. Cela passe également par une simplification drastique de la doctrine technique ferroviaire de SNCF Réseau et par le fait de confier aux Régions la gestion des lignes de desserte locale, car on peut faire mieux en faisant plus simple et moins cher. Si je compte mettre l'accent sur la régénération et la modernisation, j'encouragerai aussi, bien évidemment, les grands projets pour améliorer les transports du quotidien et la mise en place d'une concurrence effective, indispensable à un service de qualité.

Je généraliserai le savoir rouler à vélo à l'école et poursuivrai les appels à projets nationaux pour les grands projets structurants en accompagnement des collectivités locales. Je souhaite également poursuivre les appels à projets pour des transports collectifs publics propres (tramways, bus à haut niveau de service…) et les pôles multimodaux en régions. Nous avons besoin de solutions alternatives à l'autosolisme sur l'ensemble de nos territoires.

Mais je compte aller au-delà de la politique du gouvernement actuel, qui a trop tendance à privilégier les projets dans les métropoles et villes moyennes et oublie la ruralité. Je lancerai ainsi un appel à projets en faveur des mobilités rurales, pour soutenir le développement de lignes de cars express, de transports à la demande, de services de covoiturage et d'autopartage. Nous avons le devoir, en lien avec les collectivités locales, de proposer des solutions de transports collectifs dans tous les territoires.

Toujours sur les transports du quotidien, je souhaite lancer un grand plan de soutien en faveur des gares auxquelles les Français sont attachés et qui ont été délaissées : modernisation, mise en accessibilité, développement de commerces et de services (crèches, coworking…), parcs à vélos sécurisés.

Je lancerai un grand plan de rénovation et de verdissement des routes porté par l'État et les collectivités :

- Développement d'un réseau express de voies réservées aux transports en commun et covoiturage (voies supplémentaires sur les bandes d'arrêt d'urgence des grands axes routiers), avec parcs multimodaux pour encourager les mobilités partagées et augmenter ainsi fortement le taux d'occupation des véhicules ;

- Intégration environnementale et économie circulaire : végétalisation des axes, traitement des eaux, passages de la faune, adaptation au changement climatique avec des nouveaux matériaux plus réfléchissants pour les chaussées, des enrobés recyclés ;

- Faire des autoroutes des centres de production d'énergie verte et expérimenter leur électrification.

Il nous faut, en parallèle, accélérer considérablement le basculement de la voiture thermique vers le véhicule à faibles émissions. On assiste à une croissance importante des ventes de véhicules électriques, mais où sont les 100 000 bornes publiques promises par le gouvernement pour 2021, puis pour 2022 ? Je veux un déploiement massif de bornes électriques puissantes sur les grands axes routiers et un plan de couverture du territoire en bornes électriques piloté par les Régions (objectif 200 000 bornes d'ici à la fin du quinquennat).

Je souhaite également mettre en place des aides pour les ménages modestes qui vont être touchés par la mise en œuvre des zones à faibles émissions. Je demanderai aux loueurs de voitures de ne plus acheter que des véhicules électriques à l'horizon 2030, de telle sorte que le marché de l'occasion soit alimenté par les reventes des loueurs. Je veux soutenir la filière automobile dans ses investissements en R&D pour des véhicules plus propres, plus digitalisés, et pour la production de batteries sur notre territoire, mais également la filière du rétrofit qui souffre encore de normes d'homologation trop complexes.

Je souhaite mener une politique efficace sur le fret et la logistique, qui passe par une modernisation de nos infrastructures portuaires, fluviales et ferroviaires, avec une meilleure intermodalité pour favoriser les flux, l'accélération de la transition énergétique du transport routier par le recours notamment au bioGNV, à l'électricité, à l'hydrogène ou aux électrocarburants, mais également une politique d'aménagement qui vise à mieux intégrer la logistique dans les programmes d'aménagement pour optimiser les flux de transport, sources de nombreuses pollutions. Ce secteur du fret et de la logistique est clé à la fois dans notre compétitivité économique et notre lutte contre le réchauffement climatique.

AE : Quel modèle agricole souhaitez-vous développer ? Quelle place pour la biodiversité dans ce modèle ? Et comment organisez-vous le partage de la ressource en eau entre les différents usagers et le milieu naturel (recharge de nappe, zones humides, etc.) ?

VP : La pandémie, et maintenant la guerre, rappellent à ceux qui l'avaient oublié à quel point notre agriculture est vitale.

Ces crises éclairent d'une lumière brutale le prix de notre souveraineté et donc celui d'une agriculture robuste qui, seule, peut garantir notre indépendance alimentaire.

Pour relever le défi de nourrir les Français, mais aussi assumer la responsabilité de notre pays face aux besoins alimentaires de nombreuses régions, notamment dans le pourtour méditerranéen, le modèle familial de l'agriculture française est à la fois le plus durable et le plus résilient. C'est celui que nous devons protéger et accompagner dans sa transition.

Nous devons le protéger en garantissant son renouvellement par une politique volontariste d'installation des jeunes pour faire face aux perspectives de départs massifs en retraite des agriculteurs dans les dix ans qui viennent.

Nous devons aussi l'aider à faire face au changement climatique et à mener sa transition écologique par une forte mobilisation de la recherche publique et privée, et par l'innovation.

C'est avant tout par la recherche qu'émergeront les solutions alternatives à la chimie propres à réduire encore l'impact de la production sur la biodiversité.

Quant à la ressource en eau, sa gestion est clairement l'une des clés du maintien de la capacité productive de notre agriculture face au réchauffement.

Comme l'ont fait d'autres pays européens précocement touchés par des sécheresses répétitives, la France doit se doter d'une stratégie et des équipements permettant de stocker les excédents de précipitations pour les restituer aux plantes en période de stress hydrique.

AE : Comment comptez-vous lutter contre l'artificialisation des sols ? Et comment pensez-vous accompagner les collectivités locales sur cet enjeu d'aménagement du territoire ?

VP : C'est un sujet très important. Mon objectif est la renaturation de 50 % des friches réhabilitées dans la mandature. Le reste sera utilisé pour des usages comme le logement, l'industrie, la logistique, les déchetteries et les énergies renouvelables.

Je lancerai également un plan « nature en ville » pour créer et valoriser le petit patrimoine naturel dans les zones urbaines.

Je veillerai à éviter le gaspillage de foncier des zones d'activités économiques en périphérie urbaine. Par exemple, les parkings des nouveaux centres commerciaux devront être en hauteur ou souterrains. Et le stock devra être désimperméabilisé. Je souhaite également que les règles d'urbanisme soient plus économes en foncier pour les zones d'activité.

Je favoriserai la rénovation des cœurs de ville et la réhabilitation des maisons abandonnées dans les cœurs de villages, et faciliterai les plans locaux d'urbanisme (PLU) allant en ce sens. Je défendrai ainsi le zéro artificialisation nette (ZAN) – tout en l'adaptant naturellement en milieu rural, car on ne doit pas empêcher le développement en milieu rural !

Je relancerai le nucléaire qui nécessite une empreinte foncière moindre à puissance d'énergie produite équivalente. Pour le photovoltaïque, j'encouragerai également une utilisation systématique des toits des centres commerciaux et des zones logistiques. Il n'est en effet pas question d'abîmer du foncier naturel ou agricole ou de déboiser alors que des milliers d'hectares peuvent être mobilisés.

AE : Souhaitez-vous encadrer davantage l'industrie en ce qui concerne la prévention et la gestion des risques technologiques ? Quelle politique proposez-vous pour mieux prévenir les risques sanitaires ?

VP : Concernant les risques industriels, nous avons pour objectif de renforcer la surveillance des établissements classés. La réglementation existe mais, trop souvent, elle n'est pas appliquée. J'y remédierai.

Concernant les risques sanitaires, la santé environnementale constitue une part importante de notre programme écologique. Sur ce point, je souhaite renforcer l'information des jeunes parents sur les thèmes de la santé environnementale, par exemple avec les PMI, en leur donnant les moyens appropriés. Nous souhaitons également généraliser les mesures contre les perturbateurs endocriniens dans tous les établissements accueillant des enfants, puis dans toutes les collectivités, sur le modèle de la charte contre les perturbateurs endocriniens que j'ai mise en place en Île-de-France.

Je souhaite également m'attaquer au bruit. Selon les dernières études, il atteint un coût sanitaire et économique similaire à celui de la pollution de l'air. Voici quelques-unes de mes propositions dans ce domaine: mettre en place une législation forte sur le bruit des deux-roues motorisés ; déployer des dispositifs de contrôle automatiques type « Méduses » ; multiplier les zones calmes (directive européenne de 2002) avec des limites de bruit ; déployer les enrobés antibruit ; mettre en place une charte antibruit dans les bâtiments ; renforcer les plans antibruit dans les aéroports.

Concernant la qualité de l'air, j'ai un programme très détaillé sur les transports, qui inclut une dimension urbanistique : repenser l'aménagement urbain, recréer des cœurs de ville pour diminuer le besoin de mobilité. Mais aussi, accélérer la transition vers les mobilités électriques et non polluantes en zone urbaine, investir dans les transports en commun et le vélo.

En ce qui concerne la pollution de l'air intérieur, nous déploierons deux axes particuliers, dans les établissements scolaires, et dans les enceintes souterraines des transports en commun (métro et RER). Concernant les établissements scolaires, il s'agit notamment d'y mettre en œuvre un plan national sur la qualité de l'air : installer largement les capteurs de CO2 connectés, améliorer le traitement des données et améliorer les mesures d'aération associées. De tels plans pourront ensuite être déployés dans les autres ERP, les lieux culturels ou commerciaux.

Concernant le chauffage au bois, le parc domestique d'appareils de chauffage émet près de la moitié des particules fines PM2.5 : nous souhaitons donc sensibiliser et favoriser son renouvellement ou l'encadrement de ses usages en zone dense.

AE : Comptez-vous modifier la fiscalité pour encourager les comportements écologiquement vertueux et/ou taxer les comportements polluants ?

VP : Au niveau de la Région Île-de-France, c'est plus d'un euro sur deux qui va à la lutte contre le réchauffement climatique et à l'adaptation. Dans cet esprit, l'ensemble des financements publics existants de l'État sera réexaminé au regard de leur contribution à la transition écologique. En particulier, les subventions aux énergies fossiles seront progressivement éliminées. Je m'appuierai pour cela sur les données du budget vert de l'État.

Les incitations financières seront développées, plutôt que les taxes, pour décarboner la consommation des ménages : je pense au remplacement des véhicules thermiques ou à celui des chaudières à fioul, par exemple. Il s'agira aussi de sanctuariser la fiscalité écologique, celle qui a pour réelle finalité de réduire ou compenser les atteintes à l'environnement, pour garantir en toute transparence aux Français que cet argent sert à les aider à faire face à leurs dépenses de transition ou alors leur est redistribué intégralement.

De plus, nous aiderons les Français à faire face aux dépenses d'investissements : je pense aux aides pour les ménages modestes qui vont être touchés par la mise en œuvre des zones à faibles émissions, ou encore à la baisse du reste à charge pour des rénovations performantes et de qualité, par exemple.

AE : Quelle place accorderez-vous à la parole des citoyens dans l'élaboration de la politique environnementale ?

VP : Je ne crois pas à la démocratie du tirage au sort. Mais j'estime indispensable de travailler avec les associations et les partenaires sociaux. Comme ministre et présidente de Région, j'ai pratiqué la seule méthode efficace : la concertation. Je réunirai donc toutes les parties prenantes pour établir les feuilles de route, comme cela avait été fait lors du Grenelle de l'environnement. Ma méthode, c'est aussi la décentralisation : les collectivités territoriales en bénéficieront dans le domaine de l'environnement.

Je serai respectueuse des institutions et, en particulier, du Parlement. Le volet budgétaire et fiscal pluriannuel en matière d'écologie sera, comme c'est l'usage, détaillé dans le cadre d'une loi de programmation des finances publiques (LPFP). Celle-ci sera notamment la déclinaison d'une future loi d'orientation et de Programmation pluriannuelle de l'énergie, car il nous faut remettre de l'ordre dans la politique de l'énergie. Cette loi reviendra sur le programme de fermeture de douze réacteurs nucléaires cautionné par le président sortant et lèvera le plafond de 50 % de nucléaire. Elle se positionnera sur les futurs contrats programmes nucléaires comme sur le financement des énergies renouvelables.

AE : Quelle place et périmètre d'action confierez-vous au ministère chargé des enjeux environnementaux ?

VP : Au niveau gouvernemental, la Stratégie nationale bas carbone doit devenir une Stratégie nationale de neutralité carbone. Des feuilles de route devront en découler : elles seront établies selon les principes du Grenelle de l'environnement, c'est-à-dire dans la concertation. Il existe par ailleurs au ministère et dans les établissements publics une force en compétences que je compte mobiliser, tant en recherche que sur le terrain.

Le Haut Conseil pour le climat sera naturellement conservé. Je veux d'ailleurs élargir ses missions à la biodiversité ; ce sera un Haut Conseil pour le climat et la biodiversité.

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour.
M. Pécresse patron de GE Renewables et promoteur de l'éolien (et destructeur de ce qui reste de Alstom) est passé par là.
Un petit "décryptage" à la lumière de cette information serait souhaitable de la part des Pulitzer de l'équipe...
Merci quand même !

Albatros | 11 avril 2022 à 17h34 Signaler un contenu inapproprié

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