Alors que les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (ENR) redémarrent, la Chine reprend la tête des pays les plus attractifs. Elle avait perdu la première place en mai 2013 mais y retourne grâce à une politique ambitieuse sur les technologies propres et aux efforts menés pour ouvrir son marché aux investisseurs étrangers, souligne le cabinet Ernst & Young (EY), dans son classement des pays les plus attractifs en matière d'énergies renouvelables, publié aujourd'hui. La Chine a notamment mis en place plusieurs systèmes pilotes d'échange de quotas de carbone, qui visent à soutenir les initiatives en faveur d'une réduction de la pollution et refléter la valeur stratégique des technologies propres, note Ernst & Young.
Ces financements participatifs sont appelés à jouer un rôle croissant dans le financement des transitions énergétiques, note le cabinet de conseil.
"Le capital disponible par ce mode de financement offre un potentiel important, à condition que le rapport risque-bénéfices soit travaillé de sorte qu'il devienne une alternative viable face à d'autres canaux d'investissement de détail".
En revanche, les Etats-Unis et l'Europe continuent de perdre du terrain face à des marchés émergents toujours en progression dans le top 40 des pays attractifs (Inde, Brésil, Chili, Afrique du Sud et Kenya). Les Etats-Unis redescendent à la deuxième place du classement, malgré un déploiement important des énergies renouvelables et des opportunités d'investissement. La raison ? La paralysie du Congrès et la lenteur des autorisations, qui ne rassurent pas les investisseurs sur le long terme.
"Les mouvements significatifs de notre classement renforcent l'idée que les perspectives séduisantes des énergies renouvelables ne sont plus du ressort des seuls marchés matures, mais sont désormais mondiales, offrant des possibilités à la fois dans les marchés développés et en développement, analyse Alexis Gazzo, expert Energies renouvelables chez Ernst & Young. Ce paysage va conduire les entreprises et les gouvernements à revoir leur stratégies énergétiques pour s'assurer un avantage concurrentiel à long terme".
En Europe, le réseau doit être adapté
Le marché européen, malgré les ambitions affichées, est freiné par ses infrastructures. Les interconnexions, les réseaux intelligents, le stockage doivent être développés afin de créer les conditions nécessaires au déploiement de nouvelles capacités de productions renouvelables. Selon Ernst & Young, il faut désormais tourner le dos aux mécanismes de soutien et tendre vers la parité réseau et la transparence des coûts. Un marché carbone plus efficient est également indispensable pour rendre les énergies renouvelables plus compétitives. L'UE a déjà pris ce chemin en publiant de nouvelles lignes directrices visant à confronter les ENR au marché dès 2015, en relançant de gros projets d'infrastructures et en finalisant son marché intérieur de l'énergie. Elle a également entamé une réforme de son marché carbone.
Les situations au sein de l'UE sont très contrastées d'un pays à l'autre. L'Allemagne conserve la troisième place du classement et les Pays-Bas rejoignent la treizième place (ils étaient en quinzième position lors du précédent classement) grâce à leur politique en faveur des énergies renouvelables. Le Royaume-Uni est quant à lui rétrogradé de la sixième à la septième place, en raison de signaux contradictoires envoyés au marché. Après être revenues sur les mécanismes de soutien aux ENR, l'Italie et l'Espagne chutent de plusieurs places.
Le projet de loi sur la transition énergétique et les ambitions françaises sont soulignés, notamment les objectifs en matière d'énergies renouvelables (32%, soit "plus du double de la part actuelle"), de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050 (75%), et les moyens dessinés pour y parvenir (10 Mds€ d'investissements attendus).