Selon les dernières statistiques de Bloomberg New Energy Finance (BNEF), les investissements en faveur des énergies renouvelables (EnR) et des technologies intelligentes dans le monde s'élèvent à 254 milliards de dollars pour l'année 2013. On est donc loin du record observé en 2011 avec 317,9 milliards de dollars.
Cette réduction du volume de 12% par rapport à 2012 s'explique bien sûr par la perte de confiance des investisseurs sur les marchés EnR européens et américains mais aussi par une baisse des coûts des installations solaires photovoltaïques. Pour ces dernières, le volume mondial a en fait augmenté d'environ 20% : "un nouveau record", constate BNEF.
La Chine marque le pas
Alors qu'en 2012 le pays s'affirmait parmi les grands investisseurs en matière d'EnR avec 67 milliards de dollars, pour la première fois depuis 10 ans la Chine a restreint la voilure avec 61,3 milliards de dollars investis. Côté outre-Atlantique, BNEF constate une baisse des investissements américains de 8,4% (48,4 milliards de dollars) et note un élargissement de l'investissement en Amérique latine. En 2013, le Chili, le Mexique et l'Uruguay ont tous réussi à engager plus d'1 milliard de dollars pour l'énergie propre, alors que la contribution brésilienne est retombée à 3,4 Mds$ (7,1 Mds$ en 2012).
Mais le changement "le plus frappant", selon BNEF, s'observe en Europe et au Japon. Sur le vieux continent, l'investissement a chuté de 41% à 57,8 milliards de dollars l'an dernier et notamment en Allemagne (14,1 Mds$/ -46%), en Italie (4,1 Mds$/ -73%) et en France (4,1 Mds$/ -73%) du fait de politiques publiques qui réduisent les aides et ne réussissent pas à dissiper l'incertitude sur les futurs soutiens. Le Royaume-Uni a été le marché européen le plus résistant avec une "baisse relativement modeste à 13,1 Md$ en 2013, à partir d'un chiffre record de 14,3 Mds$ en 2012".
Au Japon en revanche, le marché est au beau fixe. L'investissement y a bondi de 55% à 35,4 milliards de dollars en 2013 contre 22,7 milliards de dollars en 2012, sous l'impulsion du "boom" solaire à petite échelle résultant de la fermeture des centrales nucléaires.
Les smarts grids concentrent les investissements
Les technologies intelligentes de l'énergie, tels que les réseaux intelligents, le stockage, les véhicules électriques et l'efficacité, ont attiré 34,6 milliards de dollars d'investissement en 2013 contre 32,7 en 2012. L'éolien et le solaire restent bien lotis en 2013 avec respectivement 80,3 Mds$ (80,9 Mds$ en 2012) et 114,7 Mds$ (142,9 Mds$ en 2012).
La biomasse reste le secteur le moins privilégié : 8 milliards de dollars en 2013 contre 13,8 en 2012. Les biocarburants ont baissé à 4,9 Mds$, ce qui représente "moins d'un cinquième du pic d'investissement enregistré entre 2006 et 2007 envers l'éthanol et le biodiesel", remarque BNEF.