La revue Journal International du Cancer publie dans son numéro de janvier une étude scientifique établissant une corrélation entre la fréquence des leucémies infantiles et la proximité des centrales nucléaires (1) , pour la période 2002-2007. Cette étude se base sur un travail réalisé à partir des 19 centrales françaises par des équipes de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et du Registre National des maladies hématologiques de l'enfant de Villejuif.
Selon Jacqueline Clavel, responsable d'épidémiologie environnementale des cancers à l'Inserm, l'étude "suggèrent un possible excès de risque de ces cancers du sang à proximité des centrales", rapporte l'AFP. Néanmoins, les chercheurs n'attribuent pas cette incidence aux radiations ou à d'autres facteurs précis et appellent à poursuivre les recherches.
"Le fait qu'il n'y ait pas une diminution du risque au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la centrale n'est pas en faveur d'un facteur causal, c'est à dire qui permette d'attribuer l'excès de cas aux radiations", avance par ailleurs la scientifique.
Deux fois plus de cas entre 2002 et 2007
Concrètement, les chercheurs ont comptabilisé 14 leucémies chez des enfants de moins de quinze ans dans un rayon de moins de cinq kilomètres autour de 19 sites nucléaires français sur la période de 2002-2007 alors que les taux d'incidence nationaux prédisaient la survenue de 7,4 cas en moyenne.
Par contre, cet excès de cas sur 6 ans n'a pas été retrouvé sur une période plus longue de 18 ans (1990-2007), correspondant à l'ensemble des périodes étudiées
Parmi les facteurs pouvant expliquer le doublement de l'incidence des cas de leucémies entre 2002 et 2007, les scientifiques avancent les mélanges de population et l'exposition à des agents physiques naturels ou d'origine industrielle.
Le réseau Sortir du nucléaire estime pour sa part que cette étude "confirme [celle] menée en Allemagne par le Registre des cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à la même conclusion".