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AccueilJean-Pierre RicheLa filière agroalimentaire peut encore accroître sa compétitivité avec une meilleure efficacité énergétique

La filière agroalimentaire peut encore accroître sa compétitivité avec une meilleure efficacité énergétique

Si la maturité énergétique des industriels de l'agroalimentaire est en nette progression, des leviers d'optimisation énergétique restent pourtant inexplorés chez une grande majorité des entreprises, toutes tailles confondues.

Publié le 02/02/2014

Premier secteur industriel français et européen, l'industrie agroalimentaire a fait l'objet d'une attention toute particulière depuis maintenant quatre ans à travers une étude détaillée émanant du cabinet de conseil en efficacité énergétique Okavango Energy avec la participation de l'Ania1.

Près de 1.000 entreprises du secteur (sur les 4.000 de plus de 10 salariés) ont ainsi été passées au crible afin d'établir leur degré de « maturité énergétique » : l'intégration thermique, le comportement des opérateurs, l'éco-conduite des installations sont autant de paramètres pesant sur la facture énergétique et à ce titre, pris en compte pour son calcul.

Une maturité énergétique qui progresse malgré les difficultés économiques

Prise de conscience et action sont bien les deux enseignements ressortant de l'enquête : 76% des entreprises interrogées se sont d'ores et déjà engagées sur ce chemin à travers la mise en œuvre d'actions ponctuelles certes mais reflétant une certaine maturité sur les enjeux de l'efficacité énergétique comme levier de compétitivité industrielle.

Si l'on y ajoute les 12% considérés comme les best performers, à travers l'élaboration d'un véritable plan d'action, on peut très nettement annoncer que la priorisation de cet enjeu majeur est enclenchée y compris chez les PME dont certaines figurent en bonne place dans le peloton de tête.

Parmi les actions qui progressent le plus, comparées aux enquêtes 2011 et 2012, la chasse aux gaspillages et la remise à plat des besoins occupent la première place : sous la contrainte, d'une certaine manière, les industriels commencent à appliquer la méthode Lean2 appliquée au domaine de l'énergie. Sans grande surprise, les efforts de R&D en matière d'innovation et de refonte des procédés de fabrication (liquides cryogéniques, les sels fondus ou pasteurisateurs à haute vapeur) qui, demain, devraient voir le jour dans nos entreprises ont été remis à plus tard.

Mais ne crions pas victoire trop vite ! Si l'efficacité énergétique progresse d'année en année, un écart important se creuse au sein des différentes branches du secteur et cette diversité n'est peut-être pas pour une fois de bon augure. Alors que les sucriers et amidonniers se révèlent être dans les faits plus performants énergétiquement que d'autres secteurs, ils ne représentent qu'une partie infime de l'industrie agroalimentaire (0,8% des entreprises de plus de 10 salariés).

Des leviers d'optimisation énergétique restent pourtant inexplorés

Si de nombreux verrous financiers freinent les entreprises et plus particulièrement les PME à investir, il reste que le secret des meilleurs relève plus de la motivation et de la mobilisation : les résultats de l'enquête montrent que la formalisation de la méthode et notamment du plan d'action, l'adhésion de tous les niveaux hiérarchiques et de toutes les fonctions de l'entreprise, la remise en question des habitudes, sont des facteurs clés pour un management efficace de ses consommations énergétiques, comme ils le furent il y a 20 ans pour la qualité des produits. Rappelons à ce titre que les économies d'énergie issues d'une démarche structurée représentent 20 à 30 % de la facture énergétique !

Le gain de compétitivité d'une gestion stratégique de l'énergie n'est pas seulement basé sur l'optimisation des coûts. A l'heure d'une préoccupation de plus en plus accrue des consommateurs à l'égard de l'environnement et de la provenance des produits, l'inscription dans une démarche de réduction énergétique revêt un caractère primordial de différenciation commerciale. Certaines PME, bien que ne disposant pas des mêmes ressources que les grands groupes et les ETI, l'ont bien compris.

L'ensemble secteur agroalimentaire est donc désormais engagé sur la voie qu'ont tracée les pionniers du sucre et de l'amidon. Les pouvoirs publics peuvent accélérer ce processus en clarifiant les outils mis à la disposition des industriels pour les aider à subventionner leurs investissements (en particulier les Certificats d'économie d'énergie) et soutenant encore plus les initiatives de formation des équipes et information des dirigeants.

Avis d'expert proposé par Jean-Pierre Riche, président d'Okavango-Energy

1 Association Nationale des Industries Alimentaires.
2 Tout savoir sur la méthode LEAN
https://www.actu-environnement.com/formations-professionnelles/recherche.php?words=m%E9thode+Lean+&type=0

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2 Commentaires

Aanissa

Le 03/02/2014 à 9h46

Qu'en est-il du flux logistique de la filière ? Avez-vous pu estimer le potentiel d'économie et de réduction d'impact associé à ces flux et à leurs caractéristiques notamment en logistique urbaine ?
Cordialement

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MaëllysG.

Le 04/02/2014 à 7h55

Bonjour. J'effectue en ce moment un exposé sur l'agroalimentaire. J'aimerais savoir quelles sont les éléments indispensables à connaitre dans ce domaine.
Cordialement.

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