Faute de solution technique viable et en l'absence de contrainte réglementaire, la grande majorité des péniches rejettent aujourd'hui leurs eaux usées directement dans les fleuves et notamment la Seine. Mais la tenue de plusieurs épreuves de natation en eau libre lors des JO 2024 de Paris remet cette question en débat.
Parmi les solutions apportées, le traitement des eaux grises et noires via un jardin d'assainissement flottant relié directement aux péniches. Deux plateformes de différentes tailles sont actuellement en test en bord de Seine dans les Yvelines. Comptez approximativement 15 000 euros pour une barge capable de filtrer les eaux de quatre personnes. « Le but est de prouver que ce système, déjà connu en assainissement individuel, peut être adapté facilement au flottant », affirme confiant Benjamin Restif, responsable développement chez Aquatiris.
Va t-on voir des jardins flottants se multiplier le long de la Seine ? Ce ne sera pas le cas à Paris intra muros où la loi Olympique oblige les péniches à se raccorder au tout-à-l'égout. Les travaux qui concernent une vingtaine de ports ont déjà commencé sur les quais en amont des zones d'épreuves. Une décision qui ne fait pas l'unanimité parmi les pénichards de la fédération des associations de défense de l'habitat fluvial (ADHF), notamment en raison des risques qu'implique le raccordement d'une péniche au tout-à-l'égout. « On regrette que la Dijop (Délégation interministérielle aux Jeux olympiques et paralympiques) ait imposé cette solution, alors qu'il existe des solutions de traitement embarqué comme les toilettes sèches, explique Raphaël Collette, vice-président de la fédération. D'autre part, l'impact des péniches sur la qualité de l'eau de la Seine est très marginal mais ce n'est pas une raison pour ne pas trouver de solution d'assainissement des bateaux.»