
Intitulé Global Outlook for Ice and Snow et rédigé par plus de 70 experts du PNUE, cette étude met en lumière les conséquences économiques, sociales et environnementales du recul des glaciers, de la fonte des lacs et de la glace de mer ou encore de la diminution de l'enneigement. Selon ce rapport, ces conséquences seront multiples et importantes : l'approvisionnement en eau douce pour l'agriculture et la consommation pourrait être affecté et l'élévation des niveaux de la mer aura des répercussions sur les régions côtières et les îles de faible altitude. La hausse des températures et la fonte des sols gelés devraient entraîner la formation de nouvelles étendues d'eau mais également de zones de bouillonnement de méthane. Or, le méthane est un puissant gaz à effet de serre et les dernières recherches indiquent que les lacs de dégel produiraient 5 fois plus de méthane que prévu.
Le rapport du PNUE évoque également les conséquences économiques de la fonte des glaces en Mer du Nord. La Route navigable qui longe la côte sibérienne n'est actuellement navigable que 30 jours l'année. D'ici la fin du siècle, elle le sera probablement pendant 120 jours. Cela représente une nouvelle opportunité économique pour la région, mais une opportunité qui, tout comme l'accès amélioré aux gisements pétroliers et gaziers et aux réserves halieutiques, devra bénéficier d'une gestion économique judicieuse, prévient le PNUE.
Par ailleurs, moins de neige sur les terres et moins de la glace de mer aux pôles pourrait encourager l'absorption de la chaleur solaire qui à son tour accélérera le réchauffement climatique mondial. Ces phénomènes de rétroactions, craints par les experts, pourraient conduire à des changements climatiques d'autant plus rapides et soudains et à d'importantes répercussions sur les populations, les économies et la faune sauvage. Selon le rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement, la perte de la neige et le recul des calottes glacières des montagnes d'Asie auront un impact direct ou indirect sur quarante pour cent de la population mondiale. Des Alpes aux Andes en passant par les Pyrénées, les pays, les communautés, les fermiers et les centrales électriques devront faire face à des défis semblables.
Certaines communautés entreprennent déjà de s'adapter aux changements climatiques. À titre d'exemple, certains chasseurs au Groenland abandonnent les traîneaux à chiens traditionnels en faveur de canots pour cause de glace de mer de moins en moins prévisible. Mais le rapport reconnaît que de nombreuses communautés autochtones n'ont ni les moyens financiers ni les connaissances technologiques nécessaires à l'adaptation. De plus, plusieurs régions du monde ne sont actuellement pas en mesure de suivre le rythme des changements climatiques. Bien que ce rapport porte sur la glace et la neige, il concerne aussi bien les personnes résidant dans les tropiques ou sous des cieux tempérés de Berlin à Brasilia, en passant par Beijing et Boston que les habitants de l'Arctique ou des régions de montagnes recouvertes d'une calotte glaciaire, explique Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE.
Si aucune mesure d'adaptation n'est adoptée et compte tenu des populations recensées actuellement dans le monde, une montée du niveau de la mer d'un mètre devrait exposer selon le rapport 145 millions de personnes à des inondations, l'Asie étant la région la plus affectée. D'autres régions qui pourraient être sévèrement touchées sont les îles basses et les populations des grands deltas du Ganges-Brahmapoutre, du Mékong et du Nil. Le pays de faible altitude le plus en danger est le Bangladesh. D'un point de vue économique, une élévation d'un mètre du niveau de la mer se traduira par une facture de 950 milliards de dollars à la charge des communautés et du secteur industriel et de l'infrastructure.
Nous espérons que cette publication démontrera que la glace et la neige du monde sont intimement liées à toute la vie sur Terre et non pas uniquement à celle de ceux vivant ou travaillant dans les régions polaires ou montagneuses, a déclaré Christian Lambrechts de la Division de l'Alerte rapide et de l'évaluation du PNUE.
Les principales célébrations de la Journée mondiale de l'environnement 2007 se tiendront en Norvège et plus particulièrement dans la municipalité de Tromsø. Cette Journée sera célébrée de multiples façons : à travers des marches, des défilés à vélo, des concerts, des concours de rédaction et de dessin dans les écoles, des plantations d'arbres, des campagnes de recyclage et de nettoyage et bien d'autres activités encore.