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Actu-Environnement

Le système des MDP voit son champ d'action élargi

Au moment même où des critiques se font entendre sur les modalités d'enregistrement des projets MDP, le mécanisme se voit élargi et pourra désormais concerner tout un programme d'activités sur des territoires étendus.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
Avec 191 Parties, la Conférence-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques regroupe pratiquement tous les pays de la planète. Le Protocole de Kyoto qui en est issu compte pour sa part 175 États Membres. En vertu de cet instrument, 36 pays industrialisés sont légalement tenus de réduire leurs émissions. Le but ultime des deux traités : stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à un niveau qui ne perturbe pas de manière dangereuse le système climatique.

Pour faciliter les engagements pris par les états, le protocole de Kyoto prévoit la possibilité de recourir à des mécanismes dits de flexibilité en complément des politiques et mesures qu'ils devront mettre en œuvre au plan national.
Ces mécanismes sont au nombre de trois : les permis d'émission, le mécanisme de développement propre (MDP) et la mise en œuvre conjointe (MOC). Les permis d'émission permettent de vendre ou d'acheter des droits à émettre entre pays industrialisés. Le second mécanisme de Kyoto, soit le mécanisme de développement propre, repose sur la réalisation de projets qui permettent à des entités des secteurs public ou privé de pays industrialisés d'investir dans des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre dans des pays en développement et d'acquérir des crédits en retour. Ces crédits peuvent ensuite être utilisés par les Parties pour compenser leurs propres émissions ou vendues sur le marché libre. Enfin, la mise en œuvre conjointe, établie lors de la conférence de Marrakech et mis en place lors de la dernière COP-MOP, permet aux pays développés d'investir dans d'autres pays développés, notamment des pays à économie en transition de l'Europe centrale et de l'Europe de l'Est, et d'obtenir des quotas d'émission de carbone qu'ils peuvent utiliser pour respecter leurs engagements en matière de réduction des émissions.

Dans ce contexte, le secrétariat de la Convention sur les changements climatiques (UNFCCC)* un élargissement du champ d'action portant sur le mécanisme de développement propre. Les nouvelles procédures et orientations devraient, selon le Conseil exécutif du MDP, permettre à ce mécanisme d'élargir sa portée et son champ d'application et d'accroître son efficacité. Nous ne pouvions enregistrer jusqu'à présent que des projets distincts, pour des emplacements précis. Les nouvelles procédures et orientations élaborées à la demande des pays Membres du Protocole aideront les promoteurs à présenter dans un même «programme» un grand nombre de projets qui pourront concerner une vaste région, a expliqué Hans Jürgen Stehr, Président du Conseil exécutif du MDP.

En effet, désormais le MDP pourra concerner un programme d'activités sur une ville ou une nation tout entière. L'objectif : accroître l'efficacité du processus réglementaire, étendre les possibilités d'application et augmenter le volume d'unités de réduction octroyées. Une amélioration qui devrait permettre aux pays de taille réduite et moins avancés de profiter du mécanisme. Le MDP programmatique devrait permettre aux petits pays et aux pays pauvres de profiter beaucoup plus largement du mécanisme, ce qui n'est pas le cas actuellement. En effet, les projets uniques visant ces pays sont souvent trop limités pour être intéressants sur le plan commercial. Les choses pourraient profondément changer avec l'approche programmatique, a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Yvo de Boer.

À ce jour, 715 projets dans 47 pays en développement ont été enregistrés par le Conseil exécutif. Avec les 900 autres qui sont à l'étude, ils devraient générer 1,9 milliard d'unités de réduction certifiée des émissions (chacune correspondant à une tonne de dioxyde de carbone) d'ici la fin de la première période d'engagement au titre du Protocole de Kyoto, en 2012.

Cet élargissement intervient au moment où certains critiquent justement les modalités d'enregistrement des MDP. Tandis que les ONG considèrent qu'il ne participe pas assez au développement durable, les pays africains estiment quant à eux qu'ils ne reçoivent pas assez de projets. En outre, les milieux industriels aimeraient l'instrument moins contraignant sur la démonstration de l'additionnalité des projets. Rappelons que l'additionalité est un des 3 critères de validation d'un projet au titre du MDP prévus dans le Protocole de Kyoto. Un projet est additionnel s'il entraîne une réduction des émissions anthropiques de gaz à effet de serre qui s'ajoutera à toute réduction réalisée en l'absence du projet. Il s'agit donc de démontrer que les réductions des émissions réalisées, grâce au projet, n'auraient pas eu lieu sans la création de ce mécanisme et le Protocole de Kyoto.
De plus, selon un récent rapport publié par le WWF, les sociétés soumises au système d'échange des quotas seraient plus tentées d'investir dans des MDP pour obtenir des crédits que d'investir dans leurs installations européennes pour réduire les émissions. En outre les crédits provenant des MDP seraient bon marché par rapport à ceux issus d'investissement faits en Europe. Le WWF craint donc qu'au final, l'UE ne réduise pas ses émissions voire les augmente sur la prochaine période du système d'échange des quotas à savoir 2008-2012.


*http://unfccc.int

Réactions2 réactions à cet article

élargissement des MDP

bonjour!

bravo pour l'élargissement des MDP
nous esperons que cet élargissment profitera aux opérations de reboisement en vue de la création des puits de carbone
que cette possibilité si elle vient à être mise en application elle sera d'un grand apport à la lutte contre le réchauffement de la ^planète et les changements climatiques
encore une fois Bravo!

DAOUD | 05 juillet 2007 à 10h24 Signaler un contenu inapproprié
Pollution dans le Golf de Guinée

Notre souhait est de voir enfin une contribution juste des pollueurs par la prise en charge des populations locales à travers les mécanismes des MDP; des projets de developpement durables dans le golf de Guinée.

Corentin POBA NGOUMA

Springbox | 09 juillet 2007 à 16h32 Signaler un contenu inapproprié

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