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Le label BBCA change d'échelle et s'attaque au bilan carbone du quartier

Pionnière en matière de bâtiment bas carbone, l'association BBCA va lancer un nouveau label, à l'échelle du quartier cette fois. L'objectif est d'aider les aménageurs à concevoir un quartier où l'empreinte carbone des habitants est fortement réduite.

Aménagement  |    |  F. Roussel
Le label BBCA change d'échelle et s'attaque au bilan carbone du quartier

À l'occasion du Salon de l'immobilier bas carbone (Sibca), qui se tient du 22 au 24 septembre à Paris, l'association BBCA a dévoilé ses nouvelles ambitions. Pionnière dans le bâtiment bas carbone, avec la création du label éponyme, l'association entend aller plus loin, maintenant que ces bâtiments deviennent la norme.

L'entrée en vigueur de la réglementation environnementale 2020 (RE 2020) au 1er janvier 2022 a placé le carbone au cœur de la conception et de la construction. Désormais, les émissions sont traquées et réduites le plus possible. « Il faut aller plus loin et plus vite face à l'urgence climatique. Le marché a besoin de méthodes claires de mesure des émissions carbone et d'objectifs de performance à atteindre. Après le neuf, la rénovation, et bientôt l'exploitation, l'association BBCA s'attaque aujourd'hui au quartier et lance son label quartier bas carbone pour donner aux aménageurs les clefs de conception et de réalisation de quartiers exemplaires », indique Hélène Genin, déléguée générale de BBCA.

Une approche par usages

En gestation depuis 2018 dans le cabinet Elioth by Egis, avec l'appui du CSTB et l'aide de mécènes, ce label se base sur une méthodologie de calcul des émissions carbone du quartier. « L'empreinte carbone d'un Français dépasse les 10 tonnes de CO2 par an. La Stratégie nationale bas carbone vise 2 tonnes CO2 à l'horizon 2050. Mais ces derniers n'ont pas la main sur tout. Leur quartier doit les y aider », estime François Consigny, président d'Elioth by Egis, bureau d'ingénierie chargé d'élaborer la méthode du label. C'est, en résumé, la philosophie qui a guidé les travaux. Et pour l'appliquer, un changement d'approche s'est imposé. « Il faut maintenant sortir de la mesure par mètre carré et placer l'usager au centre des choix. Les pratiques doivent devenir bas carbone », explique Guillaume Meunier, directeur délégué du cabinet Elioth by Egis.

Selon les études préliminaires au label, 40 % de l'empreinte carbone d'un habitant sont directement imputables aux choix techniques d'aménagement du quartier. « Le bâtiment reste un des principaux contributeurs et demeure un moyen d'action important pour diminuer les émissions, explique Catherine Papillon, directrice développement durable et RSE de BNP Paribas Real Estate, aménageur mécène. Toutefois, travailler à l'échelle du quartier ouvre la porte à de nouvelles possibilités d'actions de réduction, notamment sur les déplacements, les espaces publics et les infrastructures, ainsi que sur l'alimentation, les déchets, les biens de consommation ou encore le transport de marchandises. »

“ C'est le quartier de 2030 que nous imaginons aujourd'hui ” Guillaume Carlier, Bouygues Immobilier
Le label s'appuiera par conséquent sur des seuils d'émission exprimés en kgCO2eq par usager appliqués à toutes les étapes du projet. Une manière de pouvoir comparer des projets d'aménagement différents (proportion de résidentiel ou tertiaire). S'il s'inspire de la méthode Quartier énergie-carbone déployée par l'Ademe et sur laquelle ont également travaillé le CSTB et Elioth by Egis, il va plus loin en fixant des plafonds d'émissions à ne pas dépasser. Et ce, pour tous les acteurs de la chaîne d'élaboration des projets. « Les indicateurs seront adaptés aux responsabilités de chaque acteur de la chaîne », détaille Guillaume Meunier. Le label prévoit ainsi des seuils pour l'étape de viabilisation du terrain, de la construction et de l'exploitation, en prenant en compte de l'énergie, mais aussi des déchets, de l'eau, de la mobilité.

Les aménageurs, prescripteurs des bonnes pratiques

Le label propose donc aux aménageurs un moyen de demander des engagements à leurs partenaires, tels que les promoteurs, les architectes et les maîtres d'œuvre. Chacun aura des prescriptions en termes de bâtiment et d'énergie, mais aussi en matière de mobilité, de mutualisation d'espaces, etc. « Le grand manitou, c'est l'aménageur », confirme Guillaume Carlier, directeur de la stratégie climat de Bouygues Immobilier, mécène de l'association BBCA avec sa filiale UrbanEra. La labellisation sera d'ailleurs attribuée à l'aménageur, garant du respect du référentiel. « Cette approche nous oblige à concevoir des quartiers les plus autonomes possibles. L'utilisateur doit y retrouver tout ce dont il a besoin ; c'est le concept de la ville du quart d'heure, pour ainsi bannir l'usage de la voiture. Une des conséquences sera d'éviter de choisir un foncier sans transports en commun de prévu. Nous devrons apporter une réponse à la mobilité électrique et aux mobilités douces, mais aussi travailler sur la mixité des bâtiments, avec une offre de logements adaptée au télétravail, sur le développement des espaces de coworking, de coliving… C'est le quartier de 2030 que nous imaginons aujourd'hui », s'enthousiasme Guillaume Carlier.

Et l'usager ? Prendra-t-il, lui aussi, des engagements ? « Pas encore », répond Guillaume Meunier. Mais la méthode se veut ouverte à toute nouvelle idée. « Nous mettons en place la méthode de calcul globale pour noter tous types d'initiative à l'échelle du quartier. Elle peut s'enrichir de nouvelles briques au gré des innovations qui se montent dans ces quartiers, comme la méthanisation des déchets ou l'intégration d'un service de location de vélos-cargos », explique M. Meunier.

Concrètement, le label proposera trois niveaux d'exigence : standard, performance et excellence, avec des seuils plus ou moins élevés et une part plus ou moins grande de constructions labélisées BBCA bas carbone. Il est testé actuellement dans quatorze opérations d'aménagement menées, entre autres, par les deux mécènes. Tous les acteurs misent sur de première labélisation début 2023.

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