Les voyants sont au vert pour la qualité des eaux du Lac Léman en Suisse. La commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) a rendu son dernier rapport qui affiche des indicateurs stables tant pour le phosphore que pour l'oxygène. Les résultats de cette campagne de recherche sur l'année 2016 alertent toutefois sur de nouvelles formes de pollution.
Principal ennemi du lac ? Les algues qui gênent les activités comme l'alimentation en eau potable, la pêche ou encore la baignade. Pour éviter leurs proliférations, les scientifiques surveillent particulièrement le phosphore. Avec une concentration de 19,1 microgrammes par litre, il approche la fourchette fixée par la Cipel, soit entre 10 et 15 microgrammes par litre. Une diminution est même constatée depuis quelques années. Le rapport souligne "l'action conjuguée de l'absence de brassage complet depuis plusieurs années et les mesures prises pour diminuer l'apport de phosphore au lac". Traitement des eaux usées, limitation des engrais agricoles ou encore interdiction des lessives au phosphore sont autant d'exemples.
Actions pour lutter contre les résidus de médicaments
Si la teneur en pesticides et en métaux présente aussi des concentrations en deçà des seuils réglementaires, les scientifiques ont détecté des résidus de médicaments. Depuis quelques années, des dispositions ont été prises pour limiter les rejets des industries pharmaceutiques. Dès 2017, ils seront encore améliorés. Quant aux rejets domestiques, là encore, des mesures de réduction à la source ont été adoptées comme la réduction voire l'interdiction de produits phytosanitaires, etc. Des équipements de traitements spécifiques viendront compléter les stations d'épuration, en plus de la nouvelle station d'épuration de Lausanne en 2022. L'inquiétude demeure pour les sédiments dans lesquels les scientifiques détectent non seulement des métaux et des micropolluants connus depuis 1988 mais aussi de nouveaux. Leur teneur reste faible, sauf pour le mercure qui diminue.
Les analyses montrent également la présence de microplastiques. Ils proviennent de la fragmentation de gros déchets comme les sacs en plastique. Eau, sédiments et organismes vivants sont atteints. Peu de documentation existe pourtant sur les effets des micropolluants. Une préoccupation scientifique dont la Cipel va s'emparer pour ses prochaines études.