Alors que les appels pour une relance verte sont nombreux, le ministère de la Transition écologique, l'Ademe et BPI France ont voulu apporter un élément de réponse en présentant, vendredi 5 juin, un programme d'accompagnement des PME-TPE afin qu'elles fassent de la transition écologique leur plan de relance. « Ce plan vise à passer un message simple aux chefs d'entreprises : alors que nous allons faire face à une crise économique majeure, la transition écologique est une opportunité. Elle permet de préparer l'avenir de son entreprise », a expliqué Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique.
Ce plan de 250 millions d'euros, contient dix mesures pour « accompagner les dirigeants afin de les aider à prendre du recul et à s'engager », selon Élisabeth Borne. Il s'adresse donc aux 3,67 millions de TPE et 140 000 PME françaises et s'articule autour de trois axes : diagnostiquer, financer et accompagner. « Ce plan, auquel nous sommes fiers de contribuer aujourd'hui, met l'accent sur les PME et les chefs d'entreprises qui jouent un rôle primordial dans la vie du pays, sa transition et dans les emplois liés aux défis écologiques qui s'annoncent », estime Arnaud Leroy, le président de l'Ademe.

Deux outils pour faire le point
Afin de partir sur de bonnes bases, l'Ademe et BPI France ont mis au point deux outils pour aider les entrepreneurs à se lancer. Le premier est un auto-diagnostic baptisé le « climatomètre ». « C'est très rapide et ça plaît beaucoup aux entrepreneurs », témoigne Nicolas Dufourq, directeur général de BPI France, faisant référence aux baromètres similaires déjà mis en place par la banque dans d'autres domaines. Cet outil en ligne, gratuit, permettra à l'entreprise de réaliser une auto-évaluation de son niveau de maturité vis-à-vis de la transition écologique et énergétique et de l'économie circulaire. Les entrepreneurs pourront également recevoir des recommandations personnalisées et accéder à des ressources complémentaires pour entamer ou poursuivre leur démarche avec, par exemple, des formations en ligne et des produits spécifiques de financement.
BPI France va également déployer un diagnostic baptisé « Diag Éco-flux » développé par l'Ademe. Il met à disposition des entreprises l'expertise de bureaux d'études experts en optimisation de flux (énergie, eau, matières et déchets). « On va désormais les commercialiser systématiquement pour les entreprises de plus de vingt salariés qui entrent dans le programme d'accélérateur de BPI France. Les 3 000 prochaines pourront souscrire à ce diagnostic pour un coût de 1 000 euros environ [par site en 2020 et 2021] », détaille Nicolas Dufourq. Le coût sera de 1 500 euros pour les sites de 50 à 250 salariés, soit 25 % du coût réel. Il sera disponible dès le 16 juin. BPI France et l'Ademe compte convaincre 100 PME en 2020 et 300 en 2021.
Deux prêts pour trouver les fonds
Le second prêt octroyé par BPI France, baptisé « économie d'énergie », sera spécifique à la transition énergétique des PME de plus de trois ans. Il financera des équipements et des opérations d'économie d'énergie éligibles au dispositif des certificats d'économies d'énergie dans les secteurs « bâtiments tertiaires » et « industrie », pour un montant pouvant aller jusqu'à 500 000 euros. Cette fois, l'enveloppe est de 140 millions d'euros. Mille entreprises pourraient en bénéficier. Ce prêt a une durée de trois à sept ans et bénéficie d'un différé d'amortissement du capital de deux ans maximum.
Deux accélérateurs de transition
Le plan prévoit par ailleurs la sélection d'une seconde promotion de l'accélérateur transition énergétique et la création d'un accélérateur pour les entreprises de tous secteurs d'activité pour la conduite de projets bas-carbone. Au cours de ce programme, les dirigeants se familiariseront avec la méthodologie ACT pour mettre au point une stratégie de développement compatible avec les trajectoires carbone de l'Accord de Paris.
Des jeunes diplômés pour accompagner les dirigeants
« Pour mener à bien ces projets, l'entrepreneur doit avoir une ressource permanente à ses côtés. Ça pourrait être un jeune diplômé sorti des écoles », estime Nicolas Dufourq. C'est pourquoi le plan va s'appuyer sur le programme VTE pour « volontariat territorial en entreprise », pour l'adapter aux compétences recherchées dans la transition écologique. Depuis mai 2019, le VTE aide les entreprises à recruter des jeunes talents qualifiés et aux jeunes diplômés de prendre des responsabilités dans ces PME-TPE. « Avec ce VTE vert, on va vous trouver un patron de PME dont vous serez le bras droit et en plus, le projet sera la décarbonation de l'entreprise, c'est un sujet extrêmement motivant », estime le président de BPI-France.