Soixante-seize ONG ont écrit à l'exécutif européen pour demander que soient « prohibées l'exportation de pesticides dangereux interdits dans l'Union européenne (EU), ainsi que l'importation de produits alimentaires et agricoles produits en dehors de l'UE avec ces pesticides ». Le courrier, daté du 5 novembre, a été adressé aux commissaires européens en charge de l'agriculture, de l'environnement, et de l'alimentation et de la santé, ainsi qu'au vice-président de la Commission européenne.
La lettre fait notamment référence à la France qui, en 2018, a adopté la loi Egalim qui interdit, à partir de 2022, la production, le stockage et la vente de pesticides contenant des substances interdites dans l'UE, ainsi que la vente des denrées alimentaires et des produits agricoles contenant ces substances.
En juillet dernier, 36 experts des Nations unies ont demandé que « l'UE et les autres pays riches mettent fin à la pratique "déplorable" consistant à exporter des produits chimiques toxiques interdits, y compris des pesticides, vers des pays plus pauvres dont la réglementation est plus faible », expliquent les signataires. En 2018, l'UE a ainsi exporté 81 000 tonnes de pesticides contenant 41 substances dangereuses interdites sur son sol.
En octobre, la Commission européenne a adopté une stratégie pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques qui prévoit que ceux interdits dans l'Union européenne « ne soient pas produits pour l'exportation ». Les ONG demandent à Bruxelles de concrétiser cet engagement en proposant une législation adaptée.
Par ailleurs, les ONG demandent l'interdiction d'importation des produits agricoles présentant des traces de pesticides interdits. « L'importation de denrées alimentaires traitées avec des pesticides interdits dans l'UE met les agriculteurs européens dans une position de concurrence déloyale », justifie, notamment, la lettre.