Se pourrait-il que les épandages de pesticides de l'année prochaine ne soient encadrés par aucune règle juridique ? Depuis juillet 2016, lorsque le Conseil d'Etat avait retoqué l'arrêté du 12 septembre 2006 relatif aux conditions d'utilisation des produits phytosanitaires, aucun nouveau texte n'est venu le remplacer.
A l'initiative de l'association Générations futures, une lettre ouverte a donc été envoyée aux ministres de l'Environnement, Ségolène Royal, des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, et de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. Co-rédigée et co-signée par des acteurs nationaux (Greenpeace, la Fédération nationale d'agriculture biologique...), des collectifs locaux (Alerte pesticides, Soutien aux victimes des pesticides de l'ouest...) et des personnalités (les journalistes Allain Bougrain-Dubourg ou encore Marie-Monique Robin...), le courrier fait la demande d'une meilleure protection des populations exposées aux pesticides.
Les auteurs de la lettre font donc des propositions sur ce que devrait contenir le nouvel arrêté. Les revendications s'appuient notamment sur un sondage de l'Institut français de l'opinion publique (Ifop) qui indique que 83% de la population est favorable à l'instauration d'une bande sans pesticides dans les cultures en bordure des habitations. Générations futures propose également d'élargir la protection des points d'eaux aux ruchers. Ainsi, elle préconise l'interdiction de la pulvérisation à moins de 50 mètres des lieux de production de miel. Enfin, l'association souhaite que soit obligatoire d'indiquer "de manière visible et lisible, (...) les produits épandus ainsi que les heures et jours de pulvérisation de même que le délai à respecter avant l'entrée sur la parcelle" ainsi que de prévenir les habitants voisins des champs traités des dates et heures d'épandage.