Lors du sommet franco-italien qui s'est tenu lundi 3 décembre à Lyon, le Président François Hollande et le Président du Conseil italien Mario Monti ont confirmé le lancement du projet controversé de liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin.
La France et l'Italie ont "confirmé l'intérêt stratégique de la nouvelle liaison ferroviaire entre Turin et Lyon, qui constitue une infrastructure prioritaire pour la France et l'Italie mais aussi pour l'Union européenne", a indiqué un communiqué de l'Elysée. En discussion depuis vingt ans, la liaison Lyon-Turin (combinant fret et trafic voyageurs) via un tunnel transalpin de 57 kilomètres, vise un temps de trajet Paris-Milan en 4 heures (contre 7 heures aujourd'hui).
Le ministre des Transports français Frédéric Cuvillier et le vice-ministre italien aux infrastructures et transports Mario Ciaccia ont signé une déclaration relative à cette LGV. Dans cette déclaration commune, des mesures visant à l'amélioration de la sécurité routière dans les tunnels routiers transfrontaliers "ont également été adoptées". "Pour contribuer à cet objectif," les deux ministres des transports ont "décidé de séparer les flux de trafic dans le tunnel routier du Fréjus, qui accueille un trafic de matières dangereuses". La galerie de sécurité du tunnel du Fréjus, en cours de construction, sera ouverte à la circulation à une seule voie, tandis que le tunnel actuel sera, simultanément, réduit de deux voies à une seule. "Pour éviter toute augmentation de capacité du tunnel, le trafic de poids lourds sera plafonné", précise la déclaration.
Sur les 8,5 milliards d'euros que devaient initialement coûter la future LGV, la France devrait en supporter 2,2 milliards, et l'Italie 2,9 milliards. Selon l'AFP, le président de la République a toutefois précisé que les deux gouvernements doivent encore ''convaincre'' l'Union européenne de financer les 40% restants. Mais la Cour des comptes a épinglé début novembre ce projet contesté en estimant son coût global à "26,1 milliards d'euros" et regrettait que "d'autres solutions alternatives moins coûteuses aient été écartées sans avoir été explorées de façon approfondie".
Environ un millier d'opposants au projet (écologistes, agriculteurs et élus locaux) français et italiens sont venus hier à Lyon dénoncer le coût et un impact écologique du chantier alors que cette autoroute ferroviaire devrait à terme ôter de la route au moins 1 million de camions par an, selon ses concepteurs. La mise en service de la LGV prévue en 2025 devrait être repoussée à 2028-2029.