Après plusieurs mois de réflexion, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a finalement validé la participation de l'Italie au projet ferroviaire Lyon-Turin. Plus précisément, il a levé les doutes qui planaient sur la volonté du pays de continuer le projet. En mars dernier, l'Italie avait jeté un pavé dans la mare en annonçant son souhait de reconsidérer sa participation. En effet, le projet divise le gouvernement italien puisque le Mouvement 5 Etoiles s'est longtemps montré hostile à cette entreprise, tandis que La Ligue, formation d'extrême droite de Matteo Salvini, est favorable à son achèvement.
L'Italie a donc fait réaliser une analyse économique du projet qui a conclu que le montant des pertes de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin (1) serait de 7 milliards d'euros d'ici à 2059. Les recettes prévues ne pourront pas compenser les pertes liées au passage de la route vers le train, surtout pour le transport de marchandises. Malgré tout, l'Italie relance le projet, puisque selon Giuseppe Conte, "l'arrêt du chantier serait plus coûteux que sa réalisation". Le financement de 40 % apporté par l'Europe a semble-t-il convaincu l'Italie qui a envoyé une lettre à l'Union européenne pour confirmer son engagement, selon David Sassoli, le nouveau président du Parlement européen.
Le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin comprend un tunnel de 57 km sous le massif du Mont-Cenis et 150 km de lignes nouvelles à travers les Alpes. Il fait l'objet d'une vive contestation locale en France et en Italie en raison de son coût et de ses bénéfices environnementaux incertains en matière de report modal de fret.