
La communauté scientifique a également présenté à la commission plusieurs autres pistes : démonstrateurs technologiques pour la chimie verte, analyse de la biodiversité naturelle des plantes, observatoires de l'environnement, modélisation des écosystèmes, pôle de recherche sur le climat et l'environnement, filière industrielle de batteries et plateformes de recherche spécialisées dans les transports, énergies marines, gestion intégrée des bâtiments…
La biodiversité veut sa part
Auditionnée par la commission, la Ligue ROC a de son côté plaidé pour une prise en compte de la biodiversité et a fait des propositions à hauteur d'1 milliard d'euros d'investissements. ''Le grand emprunt doit définir des priorités stratégiques d'investissement pour l'avenir, or notre avenir dépend largement de l'état de la biodiversité. Oublier la biodiversité dans le cadre du grand emprunt serait en fait une négation de son objet'', explique Christophe Aubel, Directeur de la Ligue ROC.
L'association souhaite privilégier trois axes : faire un bond dans la connaissance (340 millions d'euros), créer des infrastructures écologiques au service de la trame verte et bleue (350 M€) et soutenir les activités émergentes et créatrices d'emplois (310 M€). Plus concrètement l'association propose de renforcer les filières de formation des biologistes en engageant un programme de ''1.000 bourses Darwin'', de créer des chaires d'enseignement dans les universités et les grandes écoles sur la biodiversité et le génie écologique ou encore de constituer un fonds pour les aménagements écologiques, permettant aux collectivités locales d'investir dans ces aménagements. ''L'ampleur du défi impose de dépasser les seules politiques en faveur du patrimoine naturel, les politiques de protection de quelques espèces ou espaces ne suffiront pas. L'enjeu se trouve sur tout le territoire et dans toutes les activités humaines'', estime Christophe Aubel. ''Nos propositions s'inscrivent dans une perspective d'actions à long terme mais tendant à créer des emplois rapidement'', ajoute-t-il.
La dernière séance plénière de la commission Juppé-Rocard est prévue le 4 novembre prochain. La Commission prévoit de rendre ses conclusions au plus tard mi-novembre. Après l'arbitrage du Président, la mise en oeuvre du grand emprunt fera l'objet d'un projet de loi et devrait être effective pour 2010.