Le numéro de septembre-octobre de la Lettre du médiateur national à l'énergie revient sur la position du médiateur concernant l'installation des compteurs Linky et sur une "proposition du médiateur et de l'Ademe" concernant l'accès en temps réel aux informations sur les consommations. Cette proposition a été défendue dans le cadre du comité de suivi de l'expérimentation lancée par ERDF en mars 2010.
Accès en temps réel aux consommations
"Soutenue par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), plusieurs associations de consommateurs et de nombreux participants des tables rondes nationales pour l'efficacité énergétique", la proposition appelle à ce "que tout consommateur français ait le choix entre trois ou quatre services d'information en temps réel sur ses consommations au moment du déploiement de son nouveau compteur".
Une position similaire à celle exposée en juillet par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui préconisait un accès gratuit aux informations relatives à la consommation via Internet.
EDF pour sa part souhaiterait mettre en place une expérimentation, sur une base facultative, de services supplémentaires payants et en particulier un espace personnel via Internet, où le consommateur pourrait visualiser sa consommation.
Un module de communication vers l'aval
Selon Les Echos, "le gouvernement hésite sur la méthode de déploiement du fameux compteur intelligent". Avant de prendre sa décision, Eric Besson étudie le rapport rédigé par Jean-Claude Lenoir, député de l'Orne, et Ladislas Poniatowski, sénateur de l'Eure, dans le cadre du comité de suivi de l'expérimentation sur les compteurs électriques communicants.
Il aurait décidé de prendre sa décision entre le 25 septembre, date des Sénatoriales, et fin octobre. Effectivement, la Présidentielle approchant "le gouvernement sera soumis à un devoir de réserve sur les grands enjeux [et, avec un budget] estimé à plus de 4 milliards d'euros, le projet Linky en fait partie".
Si la nature du module réclamé par le médiateur n'est pas précisée, il semble cependant qu'avec cette option le médiateur prenne ses distances avec l'option "accès Internet" et préconise un compteur communiquant à la fois du client vers ERDF et d'ERD vers le client. En effet, le médiateur souhaite aussi que soit installé un afficheur déporté qui pallierait le fait que "la quasi-totalité des compteurs électriques n'est pas installée dans un lieu permettant leur consultation régulière".
Par ailleurs, l'installation d'un module est "souhaitée par les principaux industriels français de l'équipement électrique de l'habitat, qui veulent pouvoir faire dialoguer simplement les dispositifs de gestion d'énergie avec le compteur". Si la commande de la domotique via Internet n'est pas impossible, la présence d'un module physique sur le site semble faciliter sa mise en œuvre.
Economies d'énergie : un impératif absolu
Les compteurs communicants doivent avant tout permettre une maîtrise de la demande énergétique. Il s'agit là d'"un impératif absolu", souligne le médiateur qui rappelle que c'est "la position défendue par le médiateur depuis plusieurs années". Pour atteindre cet objectif, "la première étape" est de favoriser l'accès du client aux données précises de sa consommation, ce qui justifie la demande conjointe exprimée par le médiateur et l'Ademe.
Enfin, "le médiateur sera particulièrement attentif à la façon dont sera organisé le traitement des réclamations", et cela "dès la phase de déploiement". Il s'agit ici de s'assurer que les distributeurs ne sous-estime pas la charge de travail induite par les simples erreurs de relevé et les "nouvelles réclamations, plus complexes [qui] nécessiteront une expertise accrue". "Dans les situations particulières où la bonne foi du consommateur est établie, le doute devrait toujours se faire à son bénéfice", rappelle le médiateur.