La dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) confirme la dégradation continue de la biodiversité. Dévoilée le 9 décembre, à l'occasion de la COP 15 à Montréal, la nouvelle liste comprend désormais 150 388 espèces, dont 42 108 menacées d'extinction.
Rejoignent notamment ces dernières 20 des 54 espèces d'ormeaux, des mollusques marins. « Les ormeaux reflètent la tutelle désastreuse de nos océans par l'humanité dans un microcosme : surpêche, pollution, maladies, perte d'habitats, proliférations d'algues, réchauffement et acidification, pour ne nommer que quelques menaces, déplore Howard Peters, membre du groupe de spécialistes des mollusques à l'UICN. « Ils sont comme les canaris des mines de charbon », ajoute le scientifique. Les mesures à prendre pour enrayer cette disparition ? Consommer uniquement des ormeaux d'élevage ou d'origine durable, appliquer des quotas de pêche et des mesures de lutte contre le braconnage, stopper les changements de la chimie et de la température des océans.
Les dugongs, de grands mammifères marins herbivores, sont, eux aussi, menacés d'extinction. Leurs populations d'Afrique de l'Est et de Nouvelle-Calédonie ont été respectivement ajoutées à la liste rouge dans les catégories « en danger critique » et « en danger ». L'espèce reste « vulnérable » à l'échelle mondiale. Il reste moins de 250 individus en Afrique de l'Est et moins de 900 en Nouvelle-Calédonie. « Les dugongs de Nouvelle-Calédonie sont géographiquement et génétiquement isolés des populations voisines. Ils présentent le plus faible niveau de diversité génétique à l'échelle mondiale. Les actions humaines (braconnage, collisions, prises accidentelles, dégradation des herbiers marins et changement climatique) entraînent un niveau de mortalité trop important pour permettre leur survie », expliquent l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et le WWF France, qui ont mené les travaux de recherche dans cette région.
Autre espèce menacée d'extinction, le corail de pilaires a vu son statut dégradé à « en danger critique ». Présent partout dans les Caraïbes, de la péninsule du Yucatan et de la Floride à Trinité-et-Tobago, ses populations ont diminué de plus de 80 % depuis 1990 dans la majeure partie de son aire de répartition.