Selon la première Liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine publiée le 23 octobre, 512 espèces de la flore sont menacées d'extinction, a annoncé le Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
1.048 espèces, sous-espèces et variétés de plantes dites "vasculaires" (fougères, plantes à graines ou à fleurs) ont été passées au crible dans cette Liste rouge, publiée en partenariat avec la fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) et le muséum national d'Histoire naturelle (MNHN). Parmi les espèces de la flore menacées, 49 sont en "danger critique", 110 en "danger" et 353 sont "vulnérables". Figurent dans la Liste rouge : 73 espèces de plantes endémiques du territoire métropolitain, "ce qui signifie qu'elles n'existent nulle part ailleurs dans le monde". C'est le cas de l'Armérie de Belgentier et de la Violette de Rouen, toutes deux "en danger critique". Trois autres espèces endémiques sont déjà "éteintes à l'état sauvage" et ne subsistent plus que dans des jardins botaniques. Une quatrième, la Violette de Cry, est désormais "éteinte".
La destruction et la modification des milieux naturels "figurent au rang des principales menaces pesant sur la flore de métropole", souligne l'UICN. Ainsi, le Panicaut vivipare, petite plante à fleurs bleues, et le Liparis de Loesel, une orchidée discrète, "sont tous deux victimes de l'urbanisation et de l'abandon du pâturage extensif". Le premier a vu presque toutes ses localités disparaître depuis 40 ans et a été classé "en danger critique" tandis que le second est classé "vulnérable", selon le document. Les atteintes aux milieux naturels, comme la pollution des milieux humides ou leur drainage, affectent des espèces comme la Saxifrage œil-de-bouc, plante vivace aux pétales jaune doré classée "en danger critique", et la Salicaire faux-thésium, "espèce annuelle munies de toutes petites fleurs roses groupées à l'aisselle des feuilles", classée "en danger".
Comme d'autres plantes "rarissimes", cette dernière est également menacée par la construction d'infrastructures. Enfin, "l'abandon des pratiques agricoles traditionnelles est à l'origine de la régression de nombreuses espèces" comme l'Alsine sétacée, plante grêle aux fleurs blanches classée "en danger" et le Bouleau nain, un arbuste "quasi menacé" qui "subissent l'envahissement par les broussailles des pâturages délaissés".