À partir du 1er janvier 2022, les fabricants devront informer les consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens dans leurs produits. Cette obligation est prévue par la loi « Agec ». Les informations seront accessibles en ligne.
Ce 25 août, le Gouvernement a publié un décret qui impose aux fabricants d'informer les consommateurs sur la présence éventuelle de perturbateurs endocriniens (PE) dans leurs produits mis sur le marché. Cette mesure est prise en application de l'article 13 de la loi du 10 févier 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire (Agec).
Le décret entrera en vigueur au 1er janvier 2022. Il précise les produits concernés qui peuvent présenter des propriétés de perturbation endocrinienne. Il s'agit des denrées alimentaires et des « substances, des mélanges et des articles » tels que définis par le règlement européen Reach sur les produits chimiques à l'exception des médicaments. Le décret s'appliquera notamment aux produits biocides et produits phytopharmaceutiques. Il mentionne également les jouets, les dispositifs médicaux ou encore les cosmétiques.
Les substances PE précisées après l'avis de l'Anses
Les substances, considérées comme des perturbateurs endocriniens avérés, présumés et suspectés, seront identifiées par un arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de l'environnement. Il sera pris après l'avis émis par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur ces substances.
Cet arrêté fixera la liste des substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne qualifiées, selon le niveau de preuve scientifique, d'avérées, de présumées ou de suspectées et la liste des catégories de produits présentant un risque d'exposition particulier. Pour rappel, en avril 2021, l'Anses a notamment identifié seize substances chimiques prioritaires à évaluer du fait de leur activité endocrinienne potentielle. Parmi ces substances figurent l'éthylbenzène, la mélamine, le tétrachloroéthylène ou encore le nitrite de sodium et le chlorure de zinc. L'Anses a aussi déjà identifié le bisphénol A comme perturbateur endocrinien pour l'Homme, le TNPP contenant du nonyl-phenol et le bisphénol B.
Les informations accessibles par voie numérique
Il est une fois de plus demandé aux citoyens de se rendre sur internet, de disposer d'un smartphone, d'une application, afin qu'il fasse la démarche de s'informer.
Les metteurs sur le marché ont six mois, après la publication de cet arrêté, pour communiquer sur la présence des substances identifiées comme PE dans leurs produits. Cette
information se fera par voie numérique, ajoute le décret.
Les informations devront en effet être disponibles sur une base de données publique accessible par internet. Elles seront mises à disposition du public « soit sur une page internet dédiée et comportant une interface de programmation applicative, soit au moyen d'une application ». Les conditions de présentation de ces informations devront encore être précisées par un autre arrêté des ministres chargés de la santé et de l'environnement.
« Même si la mise à disposition d'informations sur les PE dans les produits est une avancée dans l'attente de leur retrait du marché, nous déplorons que seule la voie numérique ait été retenue. Il est une fois de plus demandé aux citoyens de se rendre sur internet, de disposer d'un smartphone, d'une application, afin qu'il fasse la démarche de s'informer. Il est une fois de plus regrettable que le devoir d'informer le consommateur se traduise par un transfert de responsabilité sur le citoyen », commentait en février 2021 l'ONG Générations futures, après avoir consulté le projet de décret.
Par ailleurs, l'article 14 de la loi Agec prévoit, après les recommandations de l'Anses, que les produits à destination des femmes enceintes contenant des substances PE, comportent un pictogramme ou un autre moyen de marquage, d'étiquetage ou d'affichage. Une disposition que Générations futures souhaitait voir élargie « à l'ensemble des biens de consommation ».
Loi économie circulaire : les perturbateurs endocriniens ajoutés à la liste des informations environnementales (article paru le 12/12/2019) Les députés ont ajouté les perturbateurs endocriniens à la liste des informations environnementales qui devront être fournies aux consommateurs. Ces informations devraient prendre une forme dématérialisée. Lire la news
Une définition des perturbateurs endocriniens est actée pour les produits biocides (article paru le 20/11/2017) Contrairement aux pesticides, les produits biocides disposent désormais d'une base pour leur définition des perturbateurs endocriniens : la Commission européenne vient de publier le règlement qui arrête les critères scientifiques pour la détermina... Lire la news
Perturbateurs endocriniens : les critères pour les pesticides sont publiés (article paru le 20/04/2018)
Par un règlement paru le 20 avril, la Commission publie les critères permettant d'identifier une substance comme étant un perturbateur endocrinien au titre de la réglementation sur les pesticides.
Le vote des représentants des Etats membre sur ... Lire la news
Perturbateurs endocriniens : l'Anses identifie 16 substances à étudier en priorité (article paru le 19/04/2021) L'Anses a identifié seize substances chimiques prioritaires à évaluer du fait de leur activité endocrinienne potentielle. Elle a également développé une méthodologie pour déterminer s'il s'agit d'un perturbateur endocrinien avéré, présumé ou suspecté. Lire la news
Perturbateurs endocriniens : l'Anses identifie 16 substances à étudier en priorité (article paru le 19/04/2021) L'Anses a identifié seize substances chimiques prioritaires à évaluer du fait de leur activité endocrinienne potentielle. Elle a également développé une méthodologie pour déterminer s'il s'agit d'un perturbateur endocrinien avéré, présumé ou suspecté. Lire la news
Reach : le BPA est reconnu perturbateur endocrinien par l'Echa (article paru le 16/06/2017) Le comité des Etats membres l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a une nouvelle fois inscrit le bisphenol A (BPA) sur la liste des substances extrêmement préoccupantes (SVHC) candidates à autorisation, a indiqué l'Agence vendredi 16 j... Lire la news
Reach : l'Anses propose d'identifier le bisphénol B comme perturbateur endocrinien (article paru le 09/03/2021) Dans le cadre du règlement européen Reach, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose, ce mardi 9 mars, d'identifier en tant que substance extrêmement préoccupante (SVHC) le bisphénol B pour son caractère de perturbateur endocrinien.... Lire la news
Loi économie circulaire : la CMP réécrit certaines dispositions relatives à l'information des consommateurs (article paru le 15/01/2020) La version finale du projet de loi relatif à l'économie circulaire revient sur certaines mesures d'information des consommateurs. C'est notamment le cas de celles relatives à la présence de perturbateurs endocriniens dans certains produits. Lire la news
Perturbateurs endocriniens : « les effets sanitaires et environnementaux restent mal estimés » (article paru le 05/12/2019) La mission d'information de l'Assemblée sur les perturbateurs endocriniens et les plastiques alerte sur les risques pour la santé des femmes enceintes et jeunes enfants exposés. Elle s'inquiète des effets des nanoplastiques dispersés dans l'environnement. Lire la news
Décret du 23/08/2021 (TREP2031355D) Décret n° 2021-1110 du 23 août 2021 relatif à la mise à disposition des informations permettant d'identifier les perturbateurs endocriniens dans un produit En savoir plusArticle publié le 25 août 2021