C'est une décision (1) favorable à la politique de gestion du loup retenue par le Gouvernement que le Conseil d'Etat a rendue mercredi 9 mai. La Haute juridiction a en effet rejeté la requête du Collectif national de préservation des activités agropastorales et rurales qui souhaitait voir retirer au loup son statut d'espèce protégée et demandait des mesures supplémentaires de régulation de l'espèce : recensement effectif, mesures d'abattage, publication des résultats des analyses biologiques, amélioration de la prise en charge des dispositifs de protection des troupeaux.
Le Conseil d'Etat se considère tout d'abord comme incompétent pour statuer sur la demande de révision du statut de protection du canidé résultant de la convention de Berne et de la directive européenne du 21 mai 1992.
Il refuse ensuite de faire droit à la demande du collectif d'éleveurs qui estimait la réglementation inadaptée, les nombres de loups et d'attaques largement sous-estimés, et le plan loup fondé sur des ratios erronés. La requérante n'a notamment pu préciser en quoi la méthode retenue par le Gouvernement pour fixer la réglementation applicable au loup n'était pas pertinente. Une méthode, rappelle la décision, qui repose sur trois paramètres : le nombre de zones de présence permanente du loup (ZPP), l'estimation d'un effectif minimum retenu (EMR), et l'estimation du nombre total de spécimens présents par une modélisation dite "capture, marquage, recapture" (CMR).