Les deux arrêtés ministériels portant sur la régulation des populations de loups sur la période 2015-2016 sont parus jeudi 2 juillet au Journal officiel. Soumis à la consultation du public en juin, ces textes ont donné lieu à plus de 6.000 contributions, en grande majorité hostiles à la destruction de cette espèce protégée, réapparue naturellement en France en 1992.
Le premier texte fixe les conditions dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées. Il reprend les fondements de l'arrêté du 15 mai 2013 qu'il vient abroger mais, explique le ministère de l'Ecologie, contient des évolutions consistant en une extension des territoires et des périodes d'intervention, de même que des éleveurs et troupeaux éligibles.
Le second arrêté fixe à 36 le nombre maximal de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée sur la période 2015-2016. Le nombre fixé pour la période précédente était de 24 spécimens, avec la possibilité de le porter à 36 après avis du Conseil national de la protection de la nature. Possibilité à laquelle il n'a pas été fait appel, puisque "seulement" 19 loups ont été abattus sur la période 2014-2015.
"Ces mesures entérinent une politique de destruction dictée par les lobbies agricoles et cynégétiques, au mépris de la demande des citoyens et des obligations de notre pays", s'indigne le Collectif des associations pour la protection du loup en France (Cap Loup). Le nombre de loups pouvant être tués augmente alors que la population est en baisse et que les abattages ont montré leur inefficacité, ajoute l'ONG. Estimant que la France est en infraction avec la convention de Berne et la directive Habitats, les associations formant le collectif annoncent le dépôt d'une plainte devant la Commission européenne.
