Davantage de loups pourront être tués en cas d'attaques sur les troupeaux. Les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture ont publié au Journal officiel du 29 octobre les deux arrêtés, mis en consultation en août dernier, qui refondent le dispositif d'intervention actuel sur le prédateur.
Ces textes intègrent de manière pérenne dans le protocole d'intervention les mesures qui avaient été expérimentées en 2019 et 2020 et qui ont permis « d'intervenir plus efficacement sur les foyers d'attaque ». Ces mesures expérimentales avaient été décidées après le franchissement en 2019 du seuil de viabilité démographique de l'espèce. Celui-ci fixé à 500 individus par une expertise collective scientifique publiée en mars 2017. Le dernier bilan hivernal, publié en juillet 2020 par l'Office français de la biodiversité (OFB), fait état d'un effectif de 580 individus.
Un arrêté dit « plafond » complète l'arrêté « cadre » qui fixe les conditions dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction de Canis lupus peuvent être accordées par les préfets pour prévenir des dommages importants aux troupeaux. Sans changement par rapport au texte mis en consultation, il établit le plafond de destruction à 19 % de l'effectif, avec la possibilité de poursuivre les tirs de défense simple dans la limite de 2 % supplémentaire lorsque le plafond est atteint avant la fin de l'année civile. Soit un plafond qui peut atteindre 21 % de la population.
Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) avait rendu un avis défavorable sur les projets d'arrêtés, estimant qu'un tel prélèvement ne pouvait être sans conséquence sur la dynamique de la population de cette espèce protégée. La consultation publique a recueilli près de 10 000 réactions qui apparaissent en grande majorité défavorables aux arrêtés même si l'absence de publication d'une synthèse par le ministère de la Transition écologique empêche de disposer de statistiques précises.