Le Sénat a adopté mercredi 30 janvier la proposition de loi du sénateur Alain Bertrand (RDSE – Lozère) visant à créer des zones de protection renforcée contre le loup. Le texte a été voté sans changement, mais non sans débat, par rapport à la version adoptée par la commission du développement durable le 23 janvier.
La proposition de loi prévoit que "l'abattage de loups est autorisé dans des zones de protection renforcée délimitées chaque année par arrêté préfectoral, indépendamment du prélèvement défini au niveau national" et qu'"un plafond de destruction spécifique est déterminé pour chaque zone".
Le texte a été voté par 208 voix contre 131. Le RDSE, l'UMP et la plupart des centristes (UDI-UC) ont voté pour. Le CRC (communiste) et EELV ont voté contre ainsi que la majorité du PS, rapporte l'AFP. Mais une vingtaine de sénateurs socialistes, pour la plupart élus de départements montagneux, ont voté pour. "Toutes les indemnités, tous les discours, toutes les conventions de Berne ou d'ailleurs ne compenseront pas le préjudice financier, et surtout affectif, des bergers", a ainsi déclaré Claude Domeizel, sénateur socialiste des Alpes-de-Haute-Provence.
Les organisations agricoles assurent qu'en 2012 le loup aura tué 5.000 brebis et coûté plus de 10 millions d'euros aux contribuables.
Détresse des éleveurs
"Le gouvernement partage la détresse des éleveurs mais elle mérite qu'on y apporte des réponses solides, pas des faux semblants", a regretté la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, selon des propos rapportés par l'AFP.
France Nature Environnement (FNE), de son côté, s'insurge dans un communiqué contre l'adoption de ce texte qui constitue "une aberration sur le plan biologique comme sur le plan juridique". "Que signifie l'adoption de ce texte alors que l'élaboration du Plan d'action national sur le loup 2013-2017 arrive à son terme ?", interroge Benoît Hartmann, porte-parole de l'association qui, avec dix autres ONG, avait appelé la veille à rejeter le texte et qui indique maintenant "étudier la possibilité de recours contentieux".