L'association Rouen Respire a annoncé, le 12 janvier, le dépôt d'un recours devant le tribunal administratif de Rouen contre l'arrêté préfectoral du 13 décembre 2019 autorisant la réouverture du site Lubrizol, sinistré le 26 septembre dernier. Ce recours est accompagné d'une demande de suspension de l'arrêté dans le cadre d'une procédure de référé.
« Nous ne nous opposons pas au redémarrage de l'usine par principe, et nous sommes bien conscients des enjeux économiques de ce redémarrage. Toutefois, les risques importants qui pèsent sur la population et qui ont été mis en évidence par les deux accidents survenus en quelques années, nous amènent à demander des précautions adaptées et à ne pas précipiter la réouverture », explique le président de l'association, Olivier Blond. L'ONG pointe la non-élucidation des causes de l'accident, les irrégularités constatées dans le cadre de l'enquête judiciaire, un redémarrage avant la vérification de la conformité à la mise en demeure préfectorale et avant les résultats des commissions parlementaires.
L'association nationale Respire avait déjà obtenu la nomination d'un expert indépendant qui a remis son rapport le 4 décembre au tribunal administratif. Elle a également attaqué l'arrêté du 27 juillet 2019 qui a autorisé l'établissement à augmenter sa capacité de stockage de produits chimiques sans évaluation environnementale. Respire ne devrait pas être la seule requérante contre l'arrêté de réouverture. Europe Écologie Les Verts (EELV) avait également annoncé son intention de former un recours contre la décision de réouverture au moment de son annonce par le préfet.