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AccueilLudovic de NicolayVers la création d'une fonction "Efficacité Energétique" transverse, après le boom des directions DD

Vers la création d'une fonction "Efficacité Energétique" transverse, après le boom des directions DD

Ludovic de Nicolay, responsable commercial de la BU Energie et Environnement d'Almiced, revient sur l'adoption d'une réflexion transverse sur l'efficacité énergétique qui en appelle à la création d'une fonction éponyme au sein des entreprises.

Publié le 06/12/2011

La notion d'Efficacité Energétique (EE) est progressivement entrée sur le devant de la scène suite aux différents chocs pétroliers. L'Europe fut pionnière sur ce domaine avec la mise en place des labels énergétiques sur les appareils domestiques dès 1992. Dans les objectifs « 20-20-20 en 2020 », la contribution des industries à l'objectif des 20% d'EE est évaluée à 17%, à comparer au 28% du potentiel économique du résidentiel, au 14% du tertiaire et au 40% du transport. Dans les entreprises se sont l'ensemble des fonctions (productions, logistique, bâtiment, marketing, comptabilité, RH, R&D, etc.) qui sont aujourd'hui concernées et impactées par des objectifs de gains en EE. Par exemple pour appliquer la norme NF EN 16001 "Systèmes de management de l'énergie"  élaborée et publiée par le CEN et CENELEC, il faut impliquer les responsables de sites, la comptabilité, la logistique et la direction générale et également arriver à lier ces évolutions aux attentes et aux besoins clients. Le marketing et la R&D doivent alors travailler ensemble pour faire évoluer la société. Les matériaux utilisés peuvent évolués pour qu'ils soient à la fois moins énergivores à produire et valorisés par les clients.
Ainsi, on a pu observer l'apparition du polyuréthane projeté dans le secteur des matériaux isolants, pour le bâtiment ou l'utilisation de bactéries ou de plantes pour dépolluer des sols, ou encore par le remplacement des canettes en aluminium par des canettes à partir de bioplastiques.

Globaliser les solutions

Ensuite, on constante l'apparition d'offres et de solutions de plus en plus « globalisantes » face à la complexité des actions à mettre en place les solutions. Ceci s'illustre parfaitement au travers de 2 exemples :

  • Les moteurs électriques : historiquement les efforts se sont focalisés sur les moteurs électriques (NEMA, IEE, etc.). Actuellement, les autorités de régulation sont en train de réfléchir à des normes plus globales. Par exemple en Europe une réglementation est prévue pour 2011 sur les ventilateurs de 125W-500kW ainsi que sur les pompes pour eau potable et au Canada, une réglementation sur les pompes est à l'étude (CSA C840), ainsi que sur les systèmes d'air conditionné (AHRI 1210).
  • Les bâtiments : au niveau des bâtiments, en France, les premières Réglementations Thermiques sur le neuf et sur l'existant se sont focalisées sur des performances « élément par élément » (parois opaques et vitrées, systèmes de chauffage, production d'eau chaude sanitaire, refroidissement, etc.) mais la RT 2012 pour les bâtiments neufs reprend des éléments de performance globale et la prochaine RT sur l'existant, prévue en 2014, s'orienterait aussi vers des exigences de performances énergétiques globales.

Les efforts des industriels portent aujourd'hui sur le passage d'offre produits vers des offres systèmes, pour répondre aux objectifs fixés. Dans la continuité de la réflexion « systèmes », on voit déjà apparaitre des solutions globales, intégrant une couche de communication et d'intelligence. Cette approche est absolument nécessaire car l'optimal de l'ensemble n'est souvent pas l'idéal de chacun des composants auquel s'ajoute un volet comportemental.

Intégrer une fonction "Efficacité énergétique"

D'où la nécessité de créer une fonction EE en interne : les entreprises doivent développer de nouvelles compétences et créer des postes transversaux afin de rendre cohérents leurs efforts et leurs approches dans l'efficacité énergétique. Les entreprises devront peut être créer des directions EE transverses, au même titre qu'elles ont créé des directions Développement Durable (DD) ! Cette fonction pourrait être rattachée à la fonction DD car elle en est une composante, mais elle pourrait aussi être rattachée à la direction stratégie ou à la direction des opérations car elle impacte toute l'entreprise.

Elle permettra de transformer les contraintes qui apparaissent, que ce soit les nouvelles réglementations, la pression des clients ou la hausse du prix de l'énergie en autant d'opportunités. Elle deviendra l'interlocuteur privilégié des acteurs de l'EE et aurait la charge de mener les audits énergétiques et de fixer les objectifs sur l'ensemble de l'entreprise avec les indicateurs associés. Elle devra aussi mettre en place les actions nécessaires en « portant la bonne parole » et en capitalisant sur les bonnes pratiques. Les acteurs de l'EE proposent aujourd'hui des offres transverses et cette globalisation nécessite un changement d'interlocuteur qui puisse avoir une vision transverse et qui coordonne les actions.

Par exemple, optimiser les consommations électriques d'un bâtiment tertiaire (éclairage, HVAC, moteurs, etc.) doit être réfléchit en parallèle de l'isolation du bâtiment voire de l'installation d'une capacité de production d'énergie. Une telle offre ne peut être proposée que par un acteur légitime sur une de ces problématiques ayant travaillé au sein de consortium regroupant l'ensemble des compétences (matériaux, isolation, communication, gestion de l'électricité, etc.). Certains acteurs, tels que SCHNEIDER ELECTRIC ou SIEMENS, développent des solutions de plus en plus transverses mais doivent, pour aller plus loin, nouer des partenariats ou racheter des entreprises possédant les briques manquantes. Ainsi on pourra construire des catalogues d'offres de performance Enérgétique généralisées et s'engager sur des résultats globaux. Dans le bâtiment, les Contrats de Performances Energétiques, pourront se développer quand un acteur sera capable de piloter l'isolation, la Gestion Technique du Bâtiment, la production d'énergie décentralisée, la communication avec le réseau mais aussi l'utilisation optimisée du bâtiment tout au long de son cycle de vie.

Avis d'expert proposé par Ludovic de Nicolay, responsable commercial de la BU Energie et Environnement d'ALCIMED, société de conseil et d'aide à la décision.

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