"La présence de lumière artificielle pendant la nuit perturbe les réseaux de pollinisateurs nocturnes et a des conséquences négatives pour la reproduction des plantes", indique une étude parue dans la version en ligne de Nature le 2 août.
Une équipe de chercheurs européens a étudié des fleurs de prairies éclairées artificiellement la nuit. Ils ont observé une diminution de 62% des visites de pollinisateurs nocturnes comme les papillons de nuit ou certains coléoptères, par rapport à des prairies sans pollution lumineuse.
"Les effets en cascade de la pollution lumineuse ne s'arrêtent pas aux plantes et à leur reproduction mais peuvent aussi se propager aux pollinisateurs de jour, précise le CNRS dont un des scientifiques est co-auteur de l'étude. La pollution lumineuse réduisant le succès reproducteur de plantes sur lesquelles des pollinisateurs diurnes viennent se nourrir, cela pourrait entrainer à terme une baisse des ressources alimentaires disponibles pour les pollinisateurs diurnes".
Les chercheurs ont également mis en évidence une réduction de 13% de la production de fruits d'une espèce de plante locale, le Cirse maraîcher. Ceci malgré les visites de pollinisateurs diurnes comme les bourdons, les abeilles ou les mouches.
"Les activités des communautés de pollinisateurs nocturnes ne sont pas redondantes de celles des pollinisateurs diurnes, souligne l'étude. Ceci éclaire notre compréhension de la baisse induite par l'homme des pollinisateurs et de leurs services écosystémiques".