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La région Poitou-Charente fait construire un lycée zéro énergie fossile

Dans le cadre de sa politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la région Poitou-Charente construit à Poitiers un lycée qui n'utilisera aucune énergie fossile pour son chauffage et son électricité. Détail du projet.

Aménagement  |    |  F. Roussel
   
La région Poitou-Charente fait construire un lycée zéro énergie fossile
Atrium du bâtiment principal
© A.Zuga Sarl
   
À la rentrée 2009, la région Poitou-Charente prévoit d'inaugurer le 1er lycée 100% énergies propres d'Europe à Poitiers, dans le quartier Saint-Eloi. Derrière ce slogan se cache un projet qui se veut exemplaire en termes d'efficacité énergétique, d'éco-construction et d'intégration paysagère. À l'heure où le baril de pétrole flambe, le lycée Kyoto apparaît de plus en plus comme l'exemple à suivre sur le plan de l'utilisation des énergies renouvelables et locales, explique la région.
Conçu par le cabinet d'architectes SCAU, en partenariat avec le bureau d'études Technip TPS et la société d'ingénierie environnementale CEDRE, le futur établissement de 16.500 m2 accueillera 500 élèves et apprentis des filières agricole et hôtelière. Baptisé Lycée
Kyoto, l'établissement sera organisé autour de plusieurs bâtiments : le bâtiment principal regroupant les salles de cours et les lieux de vie (bibliothèque, foyer des élèves, cantines, espace multimedia), les ateliers pour les travaux pratiques, les logements de fonction et l'internat.

Pour s'affranchir des énergies fossiles, les concepteurs du lycée ont cherché avant tout à réduire les besoins énergétiques des bâtiments. Ils ont pour cela privilégié le bioclimatisme avec gestion des apports solaires pour en bénéficier l'hiver et s'en protéger l'été et maximisation de l'éclairage naturel. Pour cela, les concepteurs prévoient la réalisation d'un atrium vitré et végétalisé qui constituera le cœur du bâtiment principal et régulera la température des lieux de vie attenants été comme hiver. La problématique du confort d'été a été la plus difficile à résoudre, nous avons donc énormément travaillé sur la conciliation entre apport de lumière naturelle et protection solaire contre l'échauffement, explique François Gillard, architecte du cabinet SCAU.
Pour limiter les déperditions énergétiques en hiver, l'enveloppe des bâtiments a été plus isolée que ce que n'exige la réglementation thermique 2005 (RT2005). Selon le type de bâtiment, l'isolation sera soit par l'extérieure soit intégrée mais les éventuels ponts thermiques ont tous été traités. L'inertie thermique a également été recherchée par la limitation des faux-plafonds et par la mise en place de plusieurs cloisons lourdes.
Autre point majeur : les équipements électriques et électroménagers utilisés seront tous faiblement consommateurs d'énergie.

Résultats, les besoins énergétiques des bâtiments devraient être minimes : 3 kwh/m² par an pour le chauffage et 1 kWh/m² par an pour l'électricité contre 90 kWh/m2/an de chauffage et 45 kWh/m²/an d'électricité dans un bâtiment classique répondant à la RT2005.
Pour fournir ces quelques kWh, les concepteurs n'ont pas fait appel aux énergies fossiles mais au solaire thermique pour la production d'eau chaude et au réseau de chaleur pour le chauffage des bâtiments bien que celui-ci soit raccordé à l'incinérateur d'ordures ménagères installé à proximité. Originalité de l'installation, une cuve de 1.000 m3 stockera en été les calories du réseau de chaleur produites par l'incinérateur pour les restituer en hiver.
Côté électricité 900 m² de panneaux photovoltaïques seront installés sur le bâtiment d'enseignement général et deux unités de cogénération de 25 kW électrique fonctionnant à l'huile végétale compléteront la production de chaleur et d'électricité.

Les maîtres d'ouvrage ont également mené une réflexion sur les matériaux de construction utilisés surtout pour leurs impacts sanitaires et leur recyclabilité mais également en termes de fonctionnalité, de qualité d'intégration et de pérennité des bâtiments. Résultats, du bois labellisé PEFC non traité et non lazuré sera utilisé en façade et en brises soleil ; la cellulose, le chanvre ou la fibre de bois serviront d'isolant, les pierres de soubassement seront de provenance locale et les peintures seront sans solvants.

L'intégration paysagère et la gestion des eaux pluviales sur le site a par ailleurs fait l'objet d'une étude à part entière. Le traitement du paysage a ainsi été favorisé dans une approche de type écosystème préservant et augmentant la biodiversité. La majorité des espaces herbeux seront en prairie et les toitures terrasse des ateliers seront végétalisées. La gestion des eaux pluviales et des eaux d'orages sera intégrée au paysage à travers un bassin de rétention des eaux pluviales de 200m2 enherbé, des noues fleuries ainsi que des fossés et des tranchées drainantes. Les eaux pluviales récupérées, puis stockées, seront ensuite réutilisées pour les espaces extérieurs ou les sanitaires.

Après plus de deux ans de réflexion et de concertation, les travaux ont commencé en novembre 2007 et devraient se terminer en décembre 2008. En attendant l'ouverture du lycée en septembre 2009, le site est régulièrement ouvert au public.

Réactions11 réactions à cet article

Avez vous une idée du prix ?

Bonjour,

le projet parait très intéressant d'un point de vue environnemental. savez vous si ce projet est un projet exemplaire et très cher ? Par exemple le prix au mètre carré de la construction ?

merci

sylvain B. | 30 juin 2008 à 18h17 Signaler un contenu inapproprié
Re:Avez vous une idée du prix ?

de toute façon avec les économies énergétiques qu'il va engendrer le surcout s'il y en a un (généralement 10a15%) sera vite amorti; seul petite ombre au tableau l'utilisation de l'énérgie de l'incinérateur ,il ne faudrait pas que le lobby de l'incinération s'empare de cette réalisation pour assurer sa promotion .Une belle réalisation du futur a coté d'un symbole du passé, a méditer.

lg | 01 juillet 2008 à 08h51 Signaler un contenu inapproprié
air chaud

Pour le chauffage de l'air il y a une compagnie qui fabrique une finission extérieur qui sert de chauffage. Ça pourrait être intégré à ce lycée

Anonyme | 03 juillet 2008 à 03h20 Signaler un contenu inapproprié
bravo !

Bravo ! il reste à espérer que ce lycée ne restera pas unique .
Quand au prix ,les investissements d'aujour'hui sont les économies de demain . Alain Chardon Paris .

Anonyme | 03 juillet 2008 à 07h36 Signaler un contenu inapproprié
Bravo !

Beaucoup de bonnes idées mises en oeuvre ! Bravo !
Faut espérer que le modèle ''Lycée Kyoto'' fasse ''école'' au niveau de Lycées pro similaires (pour les jeunes des métiers EnR / DD), mais aussi de Lycées généralistes pour SENSIBILISER tous les jeunes et moins jeunes de la prise en compte des aspects DD / EnR au quotidien !
J'espère qu'il va être inauguré par le MEEDDAT JL.Borloo et N.Kosciusco-Morizet et fortement médiatisé pour marquer un symbole, un changement dans nos approches.
Un traitement par Fred et Jamie dans ''C'est pas Sorcier !'' serait de mise !
A ce titre la remarque de l'1 des forumers du ''transport A/R propre'' associé mérite toute l'attention voulue, navette électrique?, ou qq chose dans ce sens...!
A+ Salutations Guydegif(91)

Guydegif(91) | 03 juillet 2008 à 08h09 Signaler un contenu inapproprié
Il manque juste un truc

Une ou deux éoliennes.

René - Pierre | 03 juillet 2008 à 13h23 Signaler un contenu inapproprié
1% artistique ?

Bonjour

Qu'en est il de l'application du "1 % artistique" dans le cadre de ce projet ? Je n'ai pas relevé d'information à ce sujet. Une consultation a t'elle été prévue ? Si oui, qui a été retenu ? Si non, a quelle date doit elle être engagée ?

Pour mémoire :
http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/fiches/fiche19.htm

Cordialement.

Isabelle Tetard
Artiste Plasticienne

Isabelle Tetard | 04 juillet 2008 à 17h53 Signaler un contenu inapproprié
Co génération huiles végétales = lobby agri ?

On sait trés bien que le territoire de la région poitou-Charentes ( pas la collectivité) est sous influence des lobby agricoles et que l'eau - de l'aveu des régies de distribution, contient des pesticides. Bruler de l'huile végétale ou du blé, c'est un peu cautionner la démarche des agro-carburants. Pour rappel la crise alimentaire est liée à celle de l'énergie. Il existe d'autres sources de biomasse résiduelle de l'agriculture.

JLL | 16 juillet 2008 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié
Au lycée Roc Fleuri aussi

on est éco-citoyen. Je viens de terminer ma term S et on s'est aussi engager dans le lycée pour l'éco-citoyenneté. Plusieurs mesures comme moins de photocopies, récup des piles, tris des déchets,...

MuTomuny | 07 août 2009 à 15h51 Signaler un contenu inapproprié
Pas si NO-Fossil que ça ?

L'incinérateur brûle des plastiques et donc des produits issus du pétrole.L'idée de la Cuve à chaleur reste pertinente; Elle pourrait être alimentée par du solaire thermique également!
Puissent ce bâtiment tenir ses promesses

Brunotee | 03 septembre 2009 à 21h03 Signaler un contenu inapproprié
a propos de l'ecologie

peut- on affirmer qu'une huile vegetale qui brule ne pollue pas.d'autre part le bilan carbone n'est pas positif

jacques | 28 janvier 2010 à 09h36 Signaler un contenu inapproprié

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