Ce mardi 8 décembre, à l'occasion d'une visite au Creusot (Saône-et-Loire), Emmanuel Macron a indiqué que la « décision définitive de construction de nouveaux réacteurs doit être préparée et devra être prise au plus tard en 2023, lorsque [l'EPR de Flamanville (Manche)] sera entré en service ». Le président de la République demande à EDF d'achever le travail d'étude sur la construction de nouveaux réacteurs EPR « dans les prochains mois, afin que tous les éléments nécessaires soient disponibles avant la fin du quinquennat ». Ce travail sera partagé avec l'ensemble des Français, assure le chef de l'État qui veut « choisir en connaissance de cause, en toute transparence ».
« Notre avenir écologique et énergétique passe par le nucléaire », assure Emmanuel Macron, précisant toutefois ne pas être adepte du « tout nucléaire » et vouloir développer les renouvelables en complément.
Ces déclarations, qui laissent entendre le lancement de nouveaux réacteurs dès la mise en service de l'EPR, s'inscrivent dans une séquence entamée en 2018 avec le rapport remis par Yannick d'Escatha et Laurent Collet-Billon aux ministres de l'Économie et de la Transition écologique. Le document reprenait une demande forte d'EDF : lancer la construction de six EPR entre 2025 et 2035. En octobre 2019, le rapport Folz reprend la demande et propose « d'afficher des programmes stables à long terme de construction de nouveaux réacteurs ».
Ces prises de position et les travaux menés par EDF et les pouvoirs publics pour fixer le modèle économique des nouveaux EPR laissaient entendre que la décision pourrait être prise avant l'élection présidentielle. Début novembre, la fuite de documents évoquant la mise en service de six nouveaux EPR d'ici 2044 avait été interprétée en ce sens. Ça n'est pas le cas, assure aujourd'hui le président de la République. Mais tout sera prêt pour décider très vite, explique-t-il…
Le réseau Sortir du nucléaire, critique le soutien d'Emmanuel Macron à la filière nucléaire. Les déclarations du président de la République constituent « une tentative de préparer l'opinion publique à la construction soi-disant "inéluctable" de nouvelles installations ». À l'inverse, la CGT Métallurgie et Mines Énergie regrette que la décision se fasse attendre. « Il est désormais indispensable de lancer un programme adapté à nos capacités industrielles, en fixant le principe d'un palier de 6 à 10 tranches basé sur les retours d'expériences de l'opérateur national, type EPR », réclame le syndicat.