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Moratoire MON 810 : la France "a commis une erreur manifeste d'appréciation" selon le Conseil d'Etat

Appelé à se prononcer sur la légalité de l'arrêté français interdisant la mise en culture du maïs OGM MON 810, le Conseil d'Etat a invalidé le texte. L'Etat prévoit de présenter un nouveau dossier avant les semis de 2014.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
Moratoire MON 810 : la France "a commis une erreur manifeste d'appréciation" selon le Conseil d'Etat
Environnement & Technique N°328
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°328
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Le Conseil d'Etat a invalidé jeudi 1er aout l'arrêté français interdisant la mise en culture du maïs génétiquement modifié de Monsanto, le MON 810, seul OGM autorisé à la culture en Europe. La France avait défendu à Bruxelles la nécessité de réévaluer l'autorisation européenne selon les arguments suivants : "des publications scientifiques postérieures à l'avis de l'AESA [ndlr : EFSA] du 15 juin 2009, ainsi qu'un nouvel avis de cette même agence en date du 8 décembre 2011 concernant le maïs Bt11, transposable au MON810, remettent ces conclusions [favorables à la culture du MON 810] en question."

Le Conseil d'Etat (1) estime pour sa part que les références françaises ne sont pas convaincantes. Il rappelle notamment que l'avis de l'Efsa de décembre 2011 (2) "ne conclut pas que le maïs MON 810 présenterait un risque important pour l'environnement, ne fait état d'aucune urgence et n'adresse aucune recommandation à la Commission, de suspendre ou de modifier d'urgence l'autorisation de mise sur le marché du maïs MON 810". Selon lui "le ministre a commis une erreur manifeste d'appréciation". L'Etat est par ailleurs condamné à verser la somme de 1.500 euros à chacune des parties plaignantes : l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), la Fédération nationale de la production de maïs et de sorgho, l'EARL de Commenian et à l'EARL de Candelon, et la somme de 3.000 euros à l'Union française des semenciers.

Et maintenant ?

Interrogé sur RTL sur la question il y a quelques jours, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a rappelé sa position : "nous resterons ferme sur les principes, sur le maïs MON810, cela a été dit pendant la campagne présidentielle, et nous n'y reviendrons pas, quelle que soit la décision du Conseil d'Etat", ajoutant "les avantages que nous pouvions retirer des OGM sont aujourd'hui plus que discutables : on a présenté cela comme la grande révolution de demain, que les OGM auraient la capacité de diminuer l'utilisation d'un tas de produits, d'économiser les ressources et de répondre au problème de l'alimentation dans le monde, c'est faux, tout le monde le sait… Le débat est derrière nous".

Le ministère ne semble pas inquiet. Celui-ci avait expliqué à Actu-environnement début juillet qu'en cas d'annulation, il disposerait "d'un peu de temps car les prochains semis de maïs n'auront pas lieu avant la fin de l'hiver". Dans un communiqué, les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement demandent "à leurs services de travailler sur de nouvelles pistes pour créer un cadre réglementaire adapté durablement au respect de ces objectifs" assurant qu'une décision sera prise avant les prochains semis qui auront lieu entre avril et juin 2014.

Le ministère envisage par conséquent de déposer une nouvelle clause de sauvegarde quitte à provoquer une nouvelle levée de bouclier juridique de la part du monde agricole. Un jeu déjà employé par le gouvernement précédent en 2012. C'est en effet la deuxième fois depuis 2008 que la France essuie une annulation d'une mesure de protection contre le MON 810. Ce jeu semble exaspérer plusieurs organisations agricoles, apicoles et environnementales (3) qui, dans un communiqué commun, demandent une "interdiction définitive de la culture d'OGM".

Même son de cloche du côté de l'AGPM qui demande une "reprise du dialogue" sur le dossier des OGM plutôt que de repartir dans un nouveau "ping-pong juridique". "Il faut réengager des programmes de recherche publics comme privés et ne plus s'interdire des essais en champs", plaide sa porte-parole. "La France était leader en la matière et maintenant elle n'a plus rien", regrette l'association. L'AGPM et d'autres organisations agricoles "ont convié par courrier les ministres de l'Agriculture et de l'Environnement au dialogue, force est de constater que ce n'est pas la voie qu'ils ont choisi de privilégier".

1. Lire la décision du Conseil d'Etat
http://www.conseil-etat.fr/fr/selection-de-decisions-du-conseil-d-etat/ce_1er_aout_2013_association_generale-producteurs_mais_agpm_et_autres.html
2. Consulter l'avis de l'EFSA de décembre 2011
http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/doc/3016.pdf
3. L'Unaf, Les Amis de la Terre, la confédération paysanne, la FNAB, France nature environnement, Greenpeace, Nature & Progrès et le Réseau semence paysanne

Réactions44 réactions à cet article

De toute façon, que ce soit sur le plan bancaire, financier, agricole, juridique etc, c'est notre "kremlin" bruxellois qui décide.
Les vassaux nationaux ne peuvent qu'obéir. Ne croyez pas qu'il n'y a que la Grèce, Chypre etc qui sont soumis. Nous le sommes aussi.

ecolittoral | 01 août 2013 à 18h24 Signaler un contenu inapproprié

Il n'y a que des gouvernants pour mépriser aussi ostensiblement les lois qu'ils ont eux-mêmes édictées.

Mon810 vaincra, parce que les OGM sont des produits utiles et qu'ils subissent des tests de sécurité pour obtenir une autorisation de mise en culture qui n'existent pas pour les variétés issus de la sélection classique.

Laurent Berthod | 02 août 2013 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié

Et en plus il faut les payer pour qu'ils remettent sur le marché leur sal*p*rie !
J'enrage ! Comment croire encore en cette justice dictée par "l'équité" et le "bien-fondé".

Ca nous met face à une somme d'éléments fondamentaux complètement vicés de notre société :
- Les choix sanitaires, ou environnementaux, qui ne nous appartiennent plus. Ce qui rejoint l'idée d'"ecolittoral", plus la récente illustration de Barosso et du gaz de schiste ou encore de son mono marché USA/OGM.
- Une accumulation de strates de pseudo fonctionnaires qui sont incapables de se mettre d'accord, même entre eux. Une caractérisation limpide de l'immobilisme de notre pays.
- Un pouvoir politique qui n'a pas les moyens de ses ambitions. Même la volonté de nos élus, pour une fois qu'elle était dans le bon sens, ne produit aucun résultat. Mais les promesses, ils continuent d'en faire, serait-ce donc de la malhonnêteté intellectuelle d'une caste fantoche ?

Hannicare | 02 août 2013 à 10h08 Signaler un contenu inapproprié

Seul le Conseil d'Etat aurait-il encore du bon sens ?
En tous cas, eux, ils ont été capables de voir les mensonges éhontés de nos gouvernants pour tenter de justifier un moratoire sur ce fameux maïs MON810. Bravo pour leur honnêteté intellectuelle !

Hannicare ... en quoi cet OGM serait une saloperie ? ne répétez pas ce que l'on vous a enfoncé dans le crâne à l'insu de votre plein gré.
Si vous avez compris un tant soit peu des principes de bases de l'écologie, vous ne pouvez être contre les OGM. Si vous le restez malgré tout, c'est que vous avez encore beaucoup à apprendre de ce qu''est l'écologie !

Il se trouve que non seulement, les maïs Bt porteurs de l'événement MON810 ne présentent aucun risque ni pour l'environnement ni sanitaire ni nutritionnel et que bien au contraire, ils sont bien plus sûrs que n'importe quel autre maïs conventionnel sur le plan sanitaire car contenant moins de mycotoxines (substances connues pour être cancérigènes).
Au passage, de l'épeautre "bio" vient d'être retirée du marché car contenant trop d'ergot de seigle (mal des ardents, feu de St Antoine).

C'est donc faire oeuvre de salubrité publique que d'autoriser à la culture et la consommation les maïs Bt porteurs de l'événement MON810.
C'est criminel d'encourager à consommer encore les maïs conventionnels en interdisant ceux qui sont GM !
Notre "caste fantoche" sont en train de nous rééditer le coup de l'amiante !

gattaca | 02 août 2013 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

Gattaca, il y a, me semble-t-il, une étude bien spécifique sur le MON810. Elle a d'ailleurs motivé cette décision d'interdiction. Elle était d'ailleurs encore plus poussée qu'une étude 90 jours standard d'autorisation de mise sur le marché.

Vous me parlez d'écologie, moi je dirai que comme en finance, la nature suit le principe de toute chose égale par ailleurs.
Je vous parle donc de mon environnement et de sa durabilité, celui dans lequel mes mômes vont évoluer, de ma France. Recentrons donc sur la raison de la création de ce maïs :
C'est sa résistance aux biocides (insecticides, round-up etc...). Un agriculteur pourra donc saupoudrer allégrement ses cultures de cocktails de produits phytosanitaires sans tuer le maïs. Alors si par relation de cause à effet, manger et boire tout ceci vous plaît, pour ma part ça me semble proprement aberrant.
C'est sans prendre en compte certains effets indirects comme la dépendance vis à vis des "semenciers industriels", les perturbateurs endocriniens et l'état des sols...

Les OGM, c'est la droite lignée de l'agriculture productiviste et les biais qu'elle aura générée et qu'il faudra des décennies à solutionner.

Et tenez Monsanto qui achète les services de renseignement de l'armée privée Blackwater, c'est pour notre bien aussi ? Alors pas de condescendances larvées, ou de sous entendus sur les concepts d'idiot utile, je sais où je vais et les raisons critiques qui m'y ont poussées.

Hannicare | 02 août 2013 à 14h51 Signaler un contenu inapproprié

Certains défenseurs des OGM sont tellement extrêmes dans leurs propos que, non seulement ils croient vraiment et distillent les mensonges que leurs fournis le chargé de com de Monsanto mais en plus ils comparent maintenant l'interdiction des OGM avec des scandales sanitaires passés ! Ces même scandales sanitaires qui inspirent un peu de prudence à ceux qui se méfient des OGM et que Berthod et compagnie nient dès qu'il le peuvent. Aujourd'hui, pour Gattaca dit qu'interdire le Mon810 est comparable au scandale de l'amiante et que c'est un crime de continuer à produire de maïs non OGM !

Quand on en arrive à un tel de degrés d'intégrisme (j'utilise à mon tour se terme car il est enfin justifié), il faut se poser des question sur ceux qui, en France, défendent les OGM et se congratulent entre eux sur des forum citoyen.

Ces gens là font vraiment peur dans leurs manière de penser, plus encore que les OGM en eux-même. Heureusement qu'ils sont insignifiants...

jujuniep | 02 août 2013 à 15h23 Signaler un contenu inapproprié

M. Berthod a écrit: «Il n'y a que des gouvernants pour mépriser aussi ostensiblement les lois qu'ils ont eux-mêmes édictées.»

Constat désabusé mais ô combien réaliste. Le gouvernement de droite, devançant l'annulation de son premier «moratoire», avait annoncé qu'il allait en décréter un autre à temps pour empêcher les semis de variétés portant l'événement MON 870. Il a attendu le dernier moment pour sortir son arrêté pour empêcher qu'un recours en référé soit efficace. Il a «inventé» une justification de l'arrêté qu'il savait inepte et inefficace. Il savait donc qu'à l'issue d'une procédure judiciaire l'arrêté serait annulé. Il a tablé sur la lenteur de la procédure pour «gagner» deux années.

Et nous avons un gouvernement de gauche qui, devançant l'annulation de ce «moratoire» introduit par la droite à des fins démagogiques et électoralistes, a annoncé l'introduction d'un nouveau «moratoire». Il l'a fait par la voix de l'ineffable Stéphane Le Foll – celui qui proclame que le MON 810 est résistant à un herbicide, manifestant ainsi sa méconnaissance du dossier; il a ainsi déjà signé l'illégalité de l'arrêté qu'il s'apprête à prendre.

S'apprête? Non, il fera comme le gouvernement précédent: il attendra le dernier moment, histoire de bloquer les semis de 2014 et, si possible, 2015.

En tout cas, merci à la rédaction d'avoir résumé les motifs de la décision du Conseil d'État. Cela tranche d'une AFP qui s'est fait une spécialité de l'approximatif, voire la désinformation.

Wackes Seppi | 02 août 2013 à 16h02 Signaler un contenu inapproprié

L'AFP? Capable de titrer que le «moratoire» a été «suspendu» alors qu'il a été annulé comme le montre bien la photo d'A.-E.

M./Mme Gattaca,

Je mettrai un bémol à votre commentaire: «Si vous avez compris un tant soit peu des principes de bases de l'écologie, vous ne pouvez être contre les OGM»... favorables à la sécurité sanitaire et à l'environnement.

Il se trouve que c'est tout particulièrement le cas du MON 870.

M./Mme Hannicare a fait référence a une «une étude bien spécifique sur le MON810». Enfin vaguement, le propre de beaucoup de commentateurs foncièrement anti-OGM étant de ne pas vérifier les sources et de se contenter de colporter des rumeurs.

L'«étude» en question – enfin si on peut l'appeler «étude» car elle a été spécifiquement conçue pour servir de support à une énorme opération de désinformation – ne portait pas sur le MON 870, mais le NK 603, un maïs tolérant le glyphosate.

Le reste est du délire, non pas de votre invention, mais répété sans esprit critique.

Juste un exemple: «Les OGM, c'est la droite lignée de l'agriculture productiviste...»? Non, une variété GM peut être utilisée dans un itinéraire technique aussi bien «productiviste» qu'économe.

Wackes Seppi | 02 août 2013 à 16h28 Signaler un contenu inapproprié

Je parlais des études de l'AESA - se reporter aux avis 15 juin 2009 sur le renouvellement du MON 810 & 8 décembre 2011 relatif au maïs Bt11(le MON 810 qui produit la même toxine Cry1Ab).
Donc à d'autres les procès d'intention, vous êtes, comme à l'accoutumé, bien prompt à juger, corriger et imposer vos idées Mr ou Mme Seppi...

Mais étant bon joueur, j'avoue que c'était un peu volontaire de formuler l'idée de cette manière.

Quant à l'étude de Séralini, je dirai simplement, qu'elle aussi, est bien plus poussée que les études d'innocuité réaliser par les semenciers. C'est une leçon sanitaire scientifique qu'il aura dispenser.

Pour terminer, je me permets une dernière fois de vous corriger, le délire, ce serait d'utiliser des OGM dans une logique non-productiviste.
C'est un peu comme si une association loi 1901 courait après les profits...

Hannicare | 02 août 2013 à 17h03 Signaler un contenu inapproprié

Hannicare, vous vous enfoncez encore un peu plus… !
Il vous semble qu’il y a une étude spécifique sur le MON810 qui aurait motivé cette décision d’interdiction !
1) vous ne le savez pas ou alors donnez nous en la référence !
2) en fait, vous faites référence à une « pub » de 2012 qui a défrayé les médias et qui concernait le maïs NK603 (que vous n’avez à l’évidence pas lue !)
3) toute personne se disant scientifique ne peut utiliser cette « pub » pour son argumentaire tant elle est une imposture scientifique !
4) Alors maïs tolérant le glyphosate ou résistant à deux insectes ? pas de confusion SVP (mais preuve là encore que vous n’y connaissez rien, même si cela ne vous fait pas plaisir !)
5) Raisonnement débile aussi sur « …manger et boire tout ceci vous plaît… » : vous êtes vous jamais posé la question de savoir comment les sélectionneurs qui créent ces nouvelles variétés vont pouvoir faire pour éviter d’en consommer ? ils auraient donc décidé de s’empoisonner et de couler leur boite ? aberrant, oui, en effet !
6) pour le reste, vous ne faites que répétez les poncifs et arguments débiles des antis-OGM sans aucune réflexion ! Pourquoi, comment, un OGM donné pourrait avoir toutes les propriétés nocives que vous envisagez ? Pourquoi les OGM spécifiquement ? pas les autres variétés conventionnelles ? bizarre !

gattaca | 02 août 2013 à 17h29 Signaler un contenu inapproprié

Jujuniep,
Je vous défie de trouver un seul mensonge dans tout ce que j’ai écrit !
Connaissez-vous un seul scandale sanitaire avéré avec les OGM ? pouvez-vous les citer et donner des références bibliographiques ?
Par contre, si vous voulez des références d’accidents sanitaires avec le « bio » on peut vous en donner !
Sans aucun intégrisme, mais en disant simplement la vérité (ce que nous faisons depuis 1997), les maïs Bt contiennent moins de mycotoxines que les maïs conventionnels et quel que soit leur mode de culture (y compris AB).
Comme vous êtes incapable de faire une hiérarchie des risques, vous ne vous êtes jamais rendu compte que parmi les risques des produits issus de l’agriculture, ce ne sont certes pas les produits phytosanitaires, la diminution de la biodiversité, les risques divers et variés pour l’environnement, les risques nutritionnels imaginaires mais le risque principal : c’est le risque sanitaire. Alors bien sûr on a les risques classiques des bactérioses, viroses qui sont plutôt sporadiques et ponctuels. Par contre, on a le risque de maladies fongiques productrices de mycotoxines toutes cancérigènes.
Elles sont présentes dans de nombreux produits lors de la récolte et/ou lors du stockage. Le problème majeur est qu’on ne sait pas s’en débarrasser. Même les animaux n’arrivent pas à les éliminer et on en retrouve, par exemple, dans les produits laitiers.
Plutôt que de vous focaliser sur les OGM, vous feriez mieux de vous intéresser aux mycotoxines !

gattaca | 02 août 2013 à 17h52 Signaler un contenu inapproprié

Gattaca,

Vous qui parlez d'écologie comme si c'était votre crédo, je ne pense pas que vous ayez tout à fait saisi son sens et que vous soyez bien renseigné. Le terme écologie désigne les interactions biotiques et abiotiques entre des êtres vivants et leur milieu, dictés par des régulations/prédations/parasitismes qui leur sont propres. La sélection naturelle et l'évolution des animaux/végétaux est induite par ces interactions, et cela fonctionne depuis la nuit des temps.

Les agriculteurs d'antan que l'on jugeaient archaïques avaient en fait saisi la finesse du système en sélectionnant eux même les résistances des végétaux dont nous héritons aujourd'hui, base même de la sélection basale.

Vous qui parlez de la bio comme si cela était un retour en arrière, sachez que si nous avions mit notre énergie dans la sélection variétale au lieu de la mettre dans la chimie, nous serions surement aujourd'hui en bien meilleure posture vis à vis de variétés résistantes, adaptées à leur milieu et à faibles taux en mycotoxines. Les pays de l'Est, qui ont été bien moins impactés que nous par ces logiques productivistes, jouent maintenant le rôle de pionniers en matière de production de semences bio.

Rudy | 06 août 2013 à 13h58 Signaler un contenu inapproprié

Concernant les OGM, je comprend juste que nous jouons une fois de plus aux apprentis sorciers. Où est donc passé le principe de précaution? Pour en revenir à l'écologie, vous ne devriez pas être sans savoir que c'est un équilibre précaire sensible à toute perturbation, et une modification même infime peut remettre en question la résilience globale d'un écosystème.

Pour terminer, je ne citerai qu'un exemple. Nous assistons dans certaine région à une mutation de la rouille jaune sur blé (warrior), qui devient plus virulente que les années passées. Nous observons ainsi que certaines variétés sont sensibles et d'autres non : les agriculteurs-expérimentateurs ou les semenciers travaillent ainsi à créer de nouvelles variétés par des croisements entre variétés résistantes, travail qui était auparavant fait par les paysans eux mêmes. Je ne vois donc pas en quoi les OGM puissent apporter une plus-value.

Enfin, les OGM sont bien souvent associés à un phytosanitaire dans un package incontournable, et ce n'est juste pas acceptable. Allez donc demander aux paysans des Etats Unis quel est le ressenti vis à vis du maïs OGM et vous verrez qu'il est loin de faire l'unanimité. Seulement voilà, on ne trouve plus de maïs non OGM dans ces régions et les sols sont matraqués. Alors effectivement, à quand le nouvel OGM qui permettra pourquoi pas de se passer d'eau ou même du sol tant qu'on y est?

Rudy | 06 août 2013 à 14h11 Signaler un contenu inapproprié

Les professionnels de la sélection on attendu Rudy pour sélectionner des variété résistantes au maladies et aux ennemis des cultures ! C'est à ses cours d'agronomie qu'ils ont appris leur métier ! Ah ! Ah ! Ah ! Elle est bien bonne celle-là !

Que les messieurs "je sais tout" de l'escrologie cessent de donner des leçons aux professionnels. Le monde ne s'en portera que mieux...

Laurent Berthod | 06 août 2013 à 18h18 Signaler un contenu inapproprié

@Rudy 1/2.
Votre réponse d’une part ne m’apprends rien du tout par contre elle m’apprend que vous si vous savez à peu près définir ce qu’est l’écologie (il y manque notamment les dimensions environnement physique/chimique et donc les interactions vivant/environnement ainsi que le paramètre temps), vous ne l’avez pas comprise.
Les agriculteurs d’antan comme vous dites… ont réalisé ce que l’on qualifie aujourd’hui la sélection massale (renseignez vous sur ce que c’est). On a l’habitude d’ailleurs de dire que nos aïeux ont sélectionné « les plantes de famine », raccourci saisissant pour signifier que l’agriculture d’antan est reparti des génotypes (cultivars) qui avaient réussi à traverser des conditions défavorables (très souvent stress abiotiques).
Le bio est à l’évidence un retour au passé (savez-vous ce qu’est l’agriculture de précision ?). Des maladies, notamment fongiques, réapparaissent dans le bio alors qu’elles ont été éradiquées en conventionnel. Le « bio » (usurpation de préfixe, les autres variétés cultivées selon au autre mode se développent toutes selon les mêmes lois de la « Bio »logie n’est pas la solution pour nourrir l’humanité.

gattaca | 06 août 2013 à 19h36 Signaler un contenu inapproprié

@Rudy 2/2
J’ai déjà mentionné plusieurs fois que les PGM ont un meilleur EIQ (si vous prétendez connaître ce qu’est l’écologie, vous ne pouvez ignorez ce « Quotient », je vous aide !) que les autres variétés.

Les sélections généalogique/raisonnée/biotech, basées sur les nouvelles données de la biologie n’ont pas arrêté de faire des variétés résistantes à tel ou tel ravageur depuis plus d'un siècle.
La sélection « chimique », comme à tors vous l’appelez, n’a rien changé à tout cela. OGM ou pas OGM, il faudra continuellement lutter contre les ravageurs qui ont la « mauvaise idée » d’évoluer !
Pouvez-vous comprendre que la sélection inscrit au catalogue des espèces cultivées de 300 à 400 nouvelles variétés chaque année ? Si vous comprenez pourquoi vous aurez fait un grand bond dans la compréhension de la sélection, de l’amélioration, de la biologie, de la génétique, de l’écologie et comprendrez aisément l’intérêt énorme d’utiliser des techniques d’amélioration telle la transgénèse.

Quant à votre dernière phrase (malheureusement, on la voit souvent dans le discours des antis) :
«à quand le nouvel OGM qui permettra pourquoi pas de se passer d'eau » elle est d’un tel ridicule qu’on se demande si vous avez quelque notion de biologie.

Ne vous a t-on pas appris que les cellules des organismes vivants sont composées de 70 à 80 % d’eau (en général). Sans eau, la vie n’existerait pas … point final !

gattaca | 06 août 2013 à 19h39 Signaler un contenu inapproprié

OGM, on n’en veut toujours pas, n’y ici en France, n’y en Europe, n’y par importation ! Et bin réécrivons un nouveau texte de loi indestructible par les lobbys et politiciens véreux ! Appuyons-nous sur ce qu’il existe contre les OGM :

- Rapport Lepage voté à une large majorité au parlement : rapport sur le projet de la Commission relatif à la possibilité pour chaque Etat membre d'interdire la culture d'OGM !

- Le Mon810 qui avait été autorisé en 1998 à la culture pour une durée de 10 ans ! Aujourd’hui, celui-ci est dans l’illégalité ! Le pétitionnaire lobbyiste Monsanto a bien fait une demande de renouvellement mais au jour d’aujourd’hui ne l’a pas obtenu !

- Le Mon810 n’ayant pas été étudiée en 1998 sur une période de 2 ans (étude Séralini) et sans indépendance ! Sa réévaluation est nécessaire en toute transparence !

- Comme le Conseil d’Etat tranche sur les lois existantes qui ont été avant leur adoption corrompues par les lobbys avec l’appui de politiciens véreux et/ou jugent et partis à tous les échelons ! Que le Président de la République propose AU PEUPLE SOUVERAIN au niveau national, un référendum législatif sur le sujet des OGM !

- Mutualisons nos connaissances (preuves nouvelles) avec les autres pays Européens ayant mis en place un moratoire ! Le problème n’étant pas individuelle mais global en Europe et ailleurs !

Eau Pure | 06 août 2013 à 20h59 Signaler un contenu inapproprié

Gattaca 1/2

D’une part je crois que vous n’êtes également pas très bien renseigné sur le bio. Bio ne veut pas dire archaïque, loin de là. Et vous qui parlez d’agriculture de précision, je pense que vous n’ignorez pas le coût que cela représente pour un agriculteur de s’équiper d’un système d’autoguidage type RTK donc le retour sur investissement peut aller jusqu’à 20 ans. La bio s’inspire au contraire de ces techniques de précision et requière cependant un retour à la technicité et à l’observation. Mais je doute que votre âme de conventionnel puisse saisir mes propos. En effet, un agriculteur à faible technicité en conventionnel aura de grandes chances d’essuyer des déceptions en Bio, simplement parce que c’est une agriculture savante : on ne se contente pas de rattraper une erreur de son ITK par un passage au glypho. Et vous qui parlez également de la réapparition de maladies fongiques en bio, ne vous êtes vous pas posé la question de pourquoi nous ne les avions pas en conventionnel ?? Parce que les semences sont systématiquement traitées !

Rudy | 07 août 2013 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié

Gattaca 2/2

Pour revenir à la sélection, je suis en effet au courant que bon nombre de variétés sont inscrites au catalogue officiel, et je ne vous ai pas attendu pour être au courant merci. Et effectivement, les ravageurs et les maladies seront toujours présents, nous sommes d’accord. Mais posez-vous alors l’unique question suivante : comment avons-nous fait alors, sans la transgénèse, pour sélectionner dans le temps ces variétés sur lesquelles vous basez votre transgénèse maintenant ? Nos aïeuls n’ont pas attendu vos supposées technologies pour mettre au point des variétés résistantes et adaptées aux contextes pédoclimatiques de leurs terres.
Enfin, le QIE dont vous me parlez n’a rien à voir dans la discussion. Il se base sur une évaluation de la toxicité des pesticides sur les travailleurs agricoles, les consommateurs et l’environnement. Ce dernier point est assez complet en effet (ironie) puisque les études de l’évaluation de la toxicité des pesticides envers les animaux fait encore débat. Notez en passant le raccourci que vous venez de faire inéluctable : OGM-pesticide. Et pour finir sur ma dernière phrase qui vous a surement donné des boutons, je conclurai en disant que les défenseurs OGM n’ont en plus pas d’humour.

Rudy | 07 août 2013 à 09h57 Signaler un contenu inapproprié

@Eau pure
(la pureté n’est pas de ce monde)
Rapport Lepage.. par quelqu’un qui n’y connaît rien ni à l’écologie et encore moins aux OGM (mais qui est viscéralement contre à priori)
Pour la réglementation, vous repasserez !
Le Mon810 n’est nullement dans l’illégalité. La demande de renouvellement a été effectuée conformément à la Loi et ce renouvellement a reçu un feu vert, autant de l’ANSES d’ailleurs que de l’EFSA (par exemple). Voilà donc un OGM qui ne pose aucun problème pendant 10 années de culture (pas en France) mais qui tout d’un coup en poserait pour son renouvellement ! bizarre !
La réglementation ne demande toujours pas d’étude à 2 ans (et ce n’est certes pas la nullité de la publication GES qui pourrait servir à en justifier l’obligation d’en faire. Cette étude ne démontre rien du tout, est faite en dépit de toutes les règles scientifiques élémentaires, aucune déontologie d’expérimentation animale, ne tient pas compte des 600 références bibliographiques sur des études long terme !

La mutualisation des preuves, c’est bien ce qu’a essayé piteusement et de manière mensongère d’ailleurs l’état français, il n’a pas réussi plus que d’autres pays européens (Italie, Autriche, Allemagne …). Tous ce sont vu retoquer leurs moratoires pour absence de preuves nouvelles qui indiqueraient un soupçon de début de dangerosité de ce maïs.

Comportements (et caprices) de gamin : "j'en veux pas parce que j'en veux pas !"

gattaca | 07 août 2013 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié

M./Mme Hannicare a écrit (02 août 2013 à 14h51):

«Gattaca, il y a [...] une étude bien spécifique sur le MON810. Elle a d'ailleurs motivé cette décision d'interdiction. Elle était d'ailleurs encore plus poussée qu'une étude 90 jours standard d'autorisation de mise sur le marché.»

Mis au défi de préciser, il écrit (02 août 2013 à 17h03): «Je parlais des études de l'AESA - se reporter aux avis 15 juin 2009 sur le renouvellement du MON 810 & 8 décembre 2011 relatif au maïs Bt11 [...].»

L'étude bien spécifique se dédouble! Et l'un des avatars ne porte pas sur le MON 810! Et n'a rien à voir avec « une étude 90 jours standard». Quant à l'autre, il faudra expliquer ce qu'est une «étude 90 jours standard...» et en quoi celle qui nous concerne est «plus poussée» (hormis le fait qu'elle tient compte des études publiées dans la littérature.

De toute manière, les conclusions de l'EFSA sont positives pour le MON 810 du point de vue de la santé humaine et animale («as safe as its conventional counterpart»), et de l'environnement («is unlikely to have any adverse effect on the environment in the context of its intended uses»).

Si ces deux études ont «motivé» l'arrêté de suspension, le Conseil d'État «a constaté que ni l’avis rendu le 8 décembre 2011 par l’[EFSA] ni aucun autre élément du dossier ne permettait de caractériser un tel risque» (communiqué de presse). Il faut aussi lire les considérants de l'arrêté annulé pour voir combien le gouvernement Sarkozy a été malhonnête.

Wackes Seppi | 07 août 2013 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

@Rudy
C’est faire injure à la majorité des agriculteurs que de penser qu’ils seraient d’une moindre technicité que ceux qui cultiveraient selon le mode AB ! Allez leur dire en face ! dans le même registre, je vais plutôt vous dire que l’AB est surtout pratiquée par des 68tards attardés !
C’est bien de comprendre que ce sont les traitements qui ont éliminés certaines maladies qui réapparaissent en AB, ce faisant on a éliminé des mycotoxines cancérigènes qui sont sans aucun doute le risque majeur des produits agricoles en général (intéressez vous à l’histoire de l’agriculture à travers les siècles et encore maintenant, malheureusement !).

Il a été démontré également que l’AB « entretient » les maladies virales (composts réalisés à partir de végétaux contaminés, les particules virales n’étant pas détruites).
Encore une fois, la sélection conventionnelle n’a jamais arrêté de lutter contre les nombreux ravageurs des plantes et elle continue toujours et devra toujours continuer (lois de la biologie, « Elémentaire, mon cher Watson »).
En tous cas tous les accidents connus concernent des produits issus de l'AB et dans une moindre mesure de l'agriculture conventionnelle mais encore aucun, après 17 années de culture, 170 millions d'ha en 2012 dans 29 pays, liés à des produits issus d'OGM !

gattaca | 07 août 2013 à 12h10 Signaler un contenu inapproprié

Mais mon pauvre Rudy, toutes les questions que vous vous posez (acceptables de la part d’un novice), les semenciers se les ont posés depuis des lustres. Ils ne vous ont pas attendu.
Posez vous l’unique question de savoir pourquoi la transgénèse serait (est, pour vous) intrinsèquement plus dangereuse que faire un croisement conventionnel !
Peut-être cette question vous amènera à comprendre ce qu’il se passe lors d’un croisement au niveau cellulaire et plus particulièrement nucléaire ? et donc les événements biologiques (identiques) qui se passent lors d’une fécondation et lors d’une transgénèse ?
En tous cas, la transgénèse a déjà réussi à faire ce que les sélections séculaires n'ont jamais réussi à faire et dans certains cas que jamais elle ne pourrait faire même sur des milliards d'années !

Vous évoquez les « OGM-pesticides » … expression favorite de l’un de vos gurus, je ne l’avais pas fait, même en sous-entendu !

Réalisez alors que cette expression est encore un abus sémantique. Il n’existe pas d’organisme vivant qui ne soit pas intrinsèquement « pesticide » contre tel ou tel organisme de son environnement. Apprenez le travail de Ames (1990) (inventeur du test de mutagenèse qui porte son nom et qui est la référence mondiale). L’un de ses articles a pour titre : Dietary pesticides : 99,99% all natural). Tout est dit, rien que dans le titre !

Sur mon humour, vous n’êtes pas de taille, mais on m’a appris qu’il ne fallait pas tirer sur une ambulance !

gattaca | 07 août 2013 à 12h13 Signaler un contenu inapproprié

M./Mme Hannicare a écrit 02 août 2013 à 14h51): «Les OGM, c'est la droite lignée de l'agriculture productiviste et les biais qu'elle aura générée et qu'il faudra des décennies à solutionner.»

Je réponds (02 août 2013 à 16h28): «Non, une variété GM peut être utilisée dans un itinéraire technique aussi bien «productiviste» qu'économe.»

Il rétorque (02 août 2013 à 17h03): «je me permets une dernière fois de vous corriger, le délire, ce serait d'utiliser des OGM dans une logique non-productiviste.»

Pouvez-vous expliquer? En quoi serait-ce du délire pour un maïsiculteur d'utiliser un MON 810 dans un itinéraire qui suit les principes du «bio» (sans qu'il y ait certification puisque le «bio» a décrété que les OGM, c'est mal)?

«C'est un peu comme si une association loi 1901 courait après les profits...»? Voilà un parallèle bien audacieux. Une « logique non-productiviste» – tiens, comme le «bio» – implique-t-elle la non-recherche de profit?

M./Mme Hannicare a aussi écrit (02 août 2013 à 14h51): «Monsanto qui achète les services de renseignement de l'armée privée Blackwater, c'est pour notre bien aussi?»

Que vient faire Blackwater ici? L'autorisation du MON 810 doit-elle dépendre des relations d'affaires de Monsanto? Et qu'a «acheté» précisément Monsanto?

M./Mme Hannicare a aussi écrit (02 août 2013 à 17h03): «Quant à l'étude de Séralini, [...] C'est une leçon sanitaire scientifique qu'il aura dispenser.»

Oui, une leçon d'imposture scientifique et d'escroquerie médiatique.

Wackes Seppi | 07 août 2013 à 13h37 Signaler un contenu inapproprié

@ gattaca

Vis-à-vis de votre remarque mal placée sur la technicité des agriculteurs, je n’ai jamais sous entendu que les agriculteurs conventionnels étaient moins techniques que les bio. Un « mauvais » bio sera bien moins technique qu’un « bon » conventionnel et inversement. Et là n’est pas le débat. Et si votre vision de la bio est encore bloquée sur des « 60tars attardés » comme vous l’avez si bien dit, je vous encourage aussi à aller faire un tour dans les champs et à sortir de votre labo !

Lorsque vous évoquez les « accidents » en bio, je pense seulement que vous voyez seulement là où vous souhaitez voir. Les « composts contaminés » n’ont pas lieu d’être dans la mesure où le processus est réalisé en bonne manière et en suivant sa montée en température.

Concernant la lente réactivité des sélections séculaires, vous sous évaluez la dynamique de ces mutations naturelles et spontannées. Regardez à quel point un ravageur ou une mauvaise herbe peut devenir résistant vis-à-vis d’un insecticide ou d’un herbicide, et vous comprendrez que la nature fait finalement bien les choses : il en est de même pour la sélection variétale. Ce qui me gène dans la transgénèse est certes d’ordre environnemental, mais également d’ordre éthique. Nous jouons avec des processus que nous ne maitrisons pas sans évaluer l’impact que pourraient avoir la propagation des OGM dans le milieu.

Rudy | 07 août 2013 à 13h57 Signaler un contenu inapproprié

Pour terminer, la question de la faim dans le monde et de la qualité des aliments ne sera pas résolue par les OGM. La faim dans le monde est uniquement induite par une mauvaise répartition des denrées alimentaires et la pauvreté. Nous disposons d’un matériel génétique agricole assez large pour pallier à ces priorités, et les enjeux financiers que représentent les OGM sont tels qu’ils ont fait oublier le fondement même de leur émergence.

Quoi qu’il en soit, je ne crois pas que nous ferons avancer le débat dans cet échange car nos croyances divergent trop et je suis convaincu que nous n’arriverons pas à trouver un terrain d’entente. Quoi qu’il en soit, sachez que je n’ai aucun avantage à défendre tel ou tel système et que je parle selon des expériences de terrain que je perçois. De votre côté, je doute que vos avis (tranchés aux « évidences évidentes ») soient si indépendants que vous pourriez le laisser penser, et votre dogme en faveur des OGM pose la question d’indépendance idéologique.

Ce message sera mon dernier. Que chacun se fasse son avis, et de cette manière le débat avancera. A bon entendeur, salut !

Rudy | 07 août 2013 à 14h01 Signaler un contenu inapproprié

M. Rudy a écrit (06 août 2013 à 13h58), outre une leçon d'écologie pour bobos simplets: «Les agriculteurs d'antan [...] avaient en fait saisi la finesse du système en sélectionnant eux même les résistances des végétaux [...]»

Pouvez-vous m'expliquer comment ils faisaient? Quand ils récoltaient 15 quintaux de blé à l'hectare (les bonnes années) et en utilisaient au moins 2 pour les semis de la campagne suivante?

«...sachez que si nous avions mit notre énergie dans la sélection variétale au lieu de la mettre dans la chimie... »

Que savez-vous des efforts mis dans la sélection variétale? Quels sont les efforts mis par la filière «bio» et les contestataires du système? Et quels sont les résultats?

Il m'arrive de voire des communiqués tonitruants sur des programmes «participatifs» et «alternatifs», mais, curieusement, on ne voit jamais de rapports d'avancement. Et encore moins de résultats.

«Les pays de l'Est, qui ont été bien moins impactés que nous par ces logiques productivistes, jouent maintenant le rôle de pionniers en matière de production de semences bio»?

Là, j'aimerais en savoir plus. Pionniers à quel niveau?

Wackes Seppi | 07 août 2013 à 14h40 Signaler un contenu inapproprié

M. Rudy a aussi écrit (06 août 2013 à 14h11): «les agriculteurs-expérimentateurs ou les semenciers travaillent ainsi à créer de nouvelles variétés par des croisements entre variétés résistantes, travail qui était auparavant fait par les paysans eux mêmes.»

Qui sont ces « agriculteurs-expérimentateurs» et comment opèrent-ils?

Les paysans faisaient des croisements? Première nouvelle!

«Je ne vois donc pas en quoi les OGM puissent apporter une plus-value»?

Eh bien, moi je vois. Si on trouve une source de résistance dans une graminée qu'on peut pas croiser avec la céréale, ou qu'on ne peut croiser qu'au prix d'extraordinaires contorsions (menant à des «OGM cachés»...), on pourra recourir à la transgénèse. On le peut du reste aussi dans le cas d'une graminée qui se croise. Ce sera du reste beaucoup plus précis et évitera les risques d'embarquer des caractères peu favorables, voire des sources de dangers pour la santé.

«Enfin, les OGM sont bien souvent associés à un phytosanitaire dans un package incontournable, et ce n'est juste pas acceptable»?

Première nouvelle! Quel est le phytosanitaire associé au MON 810? Au papayer résistant au virus du Ringspot? Et quel «package incontournable»? Notes qu'en Europe les ventes liées sont interdites par le droit de la concurrence.

« Allez donc demander aux paysans des Etats Unis quel est le ressenti vis à vis du maïs OGM et vous verrez qu'il est loin de faire l'unanimité»?

C'est vrai. Il est à quelque 85% des emblavements.

(Suite)

Wackes Seppi | 07 août 2013 à 14h42 Signaler un contenu inapproprié

@Rudy,
Ce n'est certes pas en arrêtant de « débattre » ce qui pour vous consiste à rester sur vos « évidences évidentes » et sur vos certitudes que les gens pourront se faire un AVIS, tout au plus une opinion (brève de comptoir) dans la marée des opinions existantes.
Un « avis » est par définition « avisé ». Il se construit sur une argumentation rigoureuse à partir de faits démontrés scientifiquement faisant l’objet d'un consensus par la communauté scientifique internationale.
L’idéologie n’a donc pas sa place dans un AVIS ! Je fais référence en toute indépendance d’ailleurs (pourquoi les antis ont-ils en permanence cet argument de non indépendance pour ceux qui s’expriment « pour », sans doute parce qu’à bout d’arguments !) à des avis et non pas à des croyances. De plus, et par définition, ils n’émanent donc pas de ma seule personne !
Les enjeux financiers n’ont pas évolués avec les OGM. Avant leur arrivée sur le marché, une dizaine de groupes se partageaient le marché des grains, graines et semences dans le monde, cela n’a pas changé depuis… C’est vous qui en avez pris conscience avec les OGM !

les accidents "bio", je ne les invente pas. Ce sont des réalités que curieusement tout le monde s'empresse d'oublier (et surtout les médias de les étouffer) dès qu'on en parle !
Les pousses de soja "bio" allemandes (au moins 40 morts) sont oubliées depuis longtemps. Le pain "bio" aux graines de sésame contaminées Datura (septembre 2012), Epeautre rappelé récemment, idem, etc.

gattaca | 07 août 2013 à 14h52 Signaler un contenu inapproprié

En guise de conclusion, je ne citerai qu'une seule chose : votre pseudonyme : Gattaca.

Gattaca, film de 1997, dont voici sa description : "Dans un monde parfait, Gattaca est un centre d'études et de recherches spatiales pour des jeunes gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, rêve de partir pour l'espace. Chacun des deux va permettre à l'autre d'obtenir ce qu'il souhaite en déjouant les lois de Gattaca".

Cette sélection de la "génétique impeccable" n'est pas sans rappeler des analogies historiques ayant conduit l'Europe en 2nde Guerre Mondiale par la montée en puissance du culte d'une "race supérieure".

Alors pourquoi avoir choisi ce pseudonyme?

Rudy | 07 août 2013 à 15h12 Signaler un contenu inapproprié

(Suite)

«...on ne trouve plus de maïs non OGM dans ces régions...»?

Tiens! Que cultive-t-on sur les 15% de maïs non OGM?

«...les sols sont matraqués»?

Pourquoi le seraient-ils plus qu'avec un maïs conventionnel?

«Alors effectivement, à quand le nouvel OGM qui permettra pourquoi pas de se passer d'eau ou même du sol tant qu'on y est?»

Pourquoi poser cette question quand on déroule le bréviaire anti-OGM? Et si (hypothèse absurde) on développait un tel OGM, pourquoi y seriez-vous opposé, alors que l'idéologie pseudo-écologiste prédit (quelle blague) que le monde va manquer d'eau?

La culture sans sol, on sait faire.

M. Rudy a aussi écrit (07 août 2013 à 13h5): «Nous jouons avec des processus que nous ne maitrisons pas sans évaluer l’impact....»

Tarte à la crème anti-OGM primaire. Nous maîtrisons les processus bien mieux que les croisements avec parents éloignés; le produit fait l'objet d'une évaluation sans précédent dans l'histoire de l'agriculture et de l'alimentation, y compris par des autorités qui doivent tenir compte de l'hystérie anti-OGM et qui demandent en conséquence de vérifier l'improbable et même l'impossible.

Et il a écrit (à 14h01): «...car nos croyances divergent trop...».

Il y a ici des commentateurs sur qui n'ont pas des croyances. Que des faits.

«...je doute que vos avis [...] soient si indépendants que vous pourriez le laisser penser»?

L'ultime stratagème. Remarquez, c'est plus discret que l'habituel «qui vous paie».

Wackes Seppi | 07 août 2013 à 15h20 Signaler un contenu inapproprié

@ Wakes Seppy,

Je vois par vos nombreuses interventions sur le net que vous être un militant acharné pro-OGM. Je perçois dans le ton général de votre blog une sorte de militantisme de la science, présentant systématiquement votre point de vue personnel comme celui de la science en lutte contre l'obscurantisme.

Je n'aurais qu'une question à vous poser : quel est votre but ultime personnel en défendant les OGM, votre idéal en quelque sorte? Pourquoi les défendez vous si vaillamment au nom de la rigueur scientifique, contre le principe de précaution. En d'autres termes, pourquoi vous mobilisez vous autant pour les OGM?

Et vous qui prônez la rigueur scientifique, qui se cache derrière ce pseudonyme?

Rudy | 07 août 2013 à 16h30 Signaler un contenu inapproprié

@Rudy
Mon pseudonyme : quelle importance pour le fond du sujet que l’on traite ?
On n’est pas là pour faire de la psychologie (de bas étage) ! je pourrais trouver une explication pour Rudy (le Rouge) ce qui expliquerait votre niveau en écologie !!
De plus, si je vous l’expliquais, vous n’arriveriez pas à comprendre pourquoi (vu le peu d’humour que vous semblez avoir et qu’en plus vous me reprochez !)
… mais peu importe, par contre, vous, vous êtes arrivé au point Goldwin ! (renseignez-vous sur ce que cela représente !)

gattaca | 07 août 2013 à 17h35 Signaler un contenu inapproprié

Jolie manière de ne pas répondre à une question que de tenter de décrédibiliser l'autre. Vous et votre scientifiquement correct feraient bien de vérifier ce qu'est la "Loi Godwin", dont certains considèrent que le fait de clore un débat en invoquant cette loi n'est qu'une façon de fuir la discussion avec ceux qui n'ont pas utilisé ce genre d'analogies.

Rudy | 07 août 2013 à 17h56 Signaler un contenu inapproprié

gattaca,

juste deux petites précisions.

Les pousses de soja bio, c'était pas du soja mais du fenugrec et c'est pas 40 morts mais 53, plus les centaines de dialysés à vie.

Le point c'est pas Goldwin, mis Godwin.

Merci de vos interventions que je partage et que j'approuve.

Bien à vous.

Laurent Berthod | 07 août 2013 à 18h53 Signaler un contenu inapproprié

Merci Laurent pour ces rectifications ..!

@Rudy
Définition du point Godwin :
« Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »
Votre interprétation prouve que vous n'en avez pas compris le sens !
Par contre, c'est bien vous qui le premier avez atteint ce point dans la discussion !

gattaca | 08 août 2013 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié

Pour revenir sur l'affaire des pousses de fénugrec, je tiens à rappeler que l'épidémie avait été provoquée par la bacterie E. coli, qui n'est autre qu'une bactérie présente naturellement dans les intestins des mammifères. Son origine probable dans ces pousses peut être induite par des contaminations post-récolte ou à son accumulation via des apports sur la culture, ce qui n'est pas propre au bio. Il me semble en effet que pour fonctionner correctement, un sol doit être pourvu en matière organique et donc être amendé régulièrement. Cela n'est nullement propre au bio et les OGM n'y changeront rien.

Rudy | 08 août 2013 à 09h48 Signaler un contenu inapproprié

Quel débat stérile entre défenseurs (ou accompagnateurs) de la nature, ce que je me revendique en tant que forestier, et pseudo défenseur du modernisme productiviste qui prétend dompter la nature et ne sont autres que des personnes financées par les firmes agroalimentaires (ou sous influence) et dont les bénéfices sont colosseaux pendant que le monde agricole (ce qu'il en reste) est au bord du suicide !
N'oublions pas que se sont les firmes elles-même (comme celles du médicaments qui est le même sujet) qui sont chagées d'évaluer leur produits à vendre. La recherche fondamentale et d'application publique a été détruite par nos gouvernants et les "biens pensants" anti-fonctionnaires. Aujourd'hui le libéralisme est le grand gagnant avec un ticket "main libre" pour tromper le consommateur et celui qui trime et produit avec des taux de cancers multipliés par 2 : l'agriculteur.
Il ne sert à rien (sauf à faire du fric) de chercher à modifier la nature alors qu'il n'y a qu'à l'étudier et l'accompagner pour la faire mieux produire.
Comment peut-on dire que "les principes de base de l'écologie ... sont dans les OGM" ? Un mensonge qui, plus il est gros, plus il y a de chance qu'il en reste quelque chose !
Arrêtons les supercheries, interdisons les apprentis sorciers de la nature, et aidons, en achetant leurs produits, ceux qui sont respectueux des sols, des plantes, et des animaux dont les insectes (car je suis aussi apiculteur).

QUENTIN Gilles qui n'a pas besoin de se cacher derrière un pseudo ! | 08 août 2013 à 09h54 Signaler un contenu inapproprié

Vous qui avez apprit votre rigueur scientifique dans des livres, vous saurez que toute thèse a son anti-thèse. Allez jusqu'au bout au moins!

"L'invocation de la loi de Godwin ou l'attribution d'un point Godwin au cours d'une discussion peut également être considérée comme une forme d'« échappatoire absurde » ou de « tautologie déguisée » du fait que si l'on remplace le nazisme par n'importe quel autre sujet connu des participants à une discussion, alors la « loi » se vérifie quand même pour peu que la discussion se prolonge suffisamment. Aussi, la loi de Godwin « n’a de loi que l’apparence » et l'on peut y voir un excès « qui confond les tentatives de saborder une discussion et les exemples judicieux »"

Le coeur du débat n'est pas là. Posez vous alors juste la question de savoir ce que l'opinion publique, qui n'est peut être pas aussi scientifiquement avisée que vous sur le sujet mais qui a tout de même la liberté de se faire un avis, pense des OGM. Personnes n'a suffisamment de cartes en main pour décider d'autoriser ou d'interdire la culture des OGM en France. Et il me semble que le citoyen lambda est plus en position de décision que les scientifiques hauts placés, ne serait-ce que parce que c'est finalement lui qui sera impacté le premier et à plus grande échelle (en nombre), comme à son habitude.

Rudy | 08 août 2013 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

M. Rudy,

Vous avez franchi la ligne et marqué votre point Godwin avec un ad hominem répugnant.

La discussion est en principe close.

Mais je vais quand même ne pas répondre à votre question. Qu'importe qui je suis et pourquoi j'écris pour promouvoir la science et la rationalité face à l'obscurantisme. Dans un (vrai) débat, c'est argument contre argument. Rationnels bien entendu.

Vous avez déroulé l'argumentaire, non pas celui qui serait le fruit de votre réflexion, mais celui que vous avez ingurgité; on vous a répondu; vous prenez la fuite. Mais, bien sûr, vous continuerez de professer, par exemple, qu'on ne trouve plus de maïs non OGM aux USA, au mépris de l'évidence.

L'investissement dans les explications, à défaut d'avoir éveillé chez vous ne serait-ce que la curiosité et l'envie d'en savoir plus, servira à d'autres lecteurs de ce site.

Quoique... un nouveau cycle de déboguage va peut-être se lancer !

Wackes Seppi | 08 août 2013 à 10h53 Signaler un contenu inapproprié

C'est magnifique de voir tous des "anti" se succéder sur ce forum pour exprimer, dans leur diversité, leur opposition aux OGM face aux 3 mêmes ultra pro OGM qui, tels des censeurs, font tout pour casser, insulter, agresser et finalement dégouter les gens. C'est une forme de squattage et de piraterie d'un forum exercée systématiquement par les mêmes personnes, manifestement appartenant au secteur OGM/semencier, qui se congratulent les uns les autres et attaquent systématiquement ceux qui sont contre les OGM, en usant du mensonge, de l'insulte, du détail lexical, de l'exemple fallacieux etc.

Des gens qui prétendent éclairer le peuple (en le méprisant) du haut de leurs tour d’ivoire, n'acceptant pas qu'une majorité de français soient opposés aux OGM, mais qui bizarrement, sont moins loquaces dans la discussion concernant les résistances des insectes aux OGM... Et au final ils ne se rendent pas compte qu'ils sont si seuls dans l'erreur.

Heureusement pour nous, ces gens ne sont guère plus déterminant sur ce forum que sur la présence des OGM en France.

jujuniep | 08 août 2013 à 12h29 Signaler un contenu inapproprié

Les accusations infondées habituelles qui confinent à l'insulte, mais aucun argument.

Laurent Berthod | 08 août 2013 à 13h16 Signaler un contenu inapproprié

Merci Jujuniep pour ta remarque.

Rudy | 08 août 2013 à 13h40 Signaler un contenu inapproprié

Juste pour dire que j'admire le calme et le respect de Rudy pour avoir poursuivi cette conversation.
Je ne veux pas m'en mêler alors j'irai à la facilité.
Rudy et Gilles Quentin, je suis fan! ou +1 pour le langage des forums.

Il est dommage qu'un débat qui est fascinant, intéressant et mettant en jeu, la politique, l'économie, l'agriculture, la génétique, les laboratoires et j'en passe ne puisse se dérouler dans le respect des opinions respectives.

Et je suis absolument contre la consommation d'OGM humaine ou animale, contre la culture en champs ouvert, totalement pour les OGM en laboratoire et pour des fins d'études.

Feuerfrei | 09 août 2013 à 19h23 Signaler un contenu inapproprié

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