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Le secteur des maisons passives s'éveille en France

Même si cela ne concerne que quelques bâtiments pour l'instant, le concept de maison passive commence à séduire les Français. Même les constructeurs traditionnels s'y mettent et les premiers labels « basse consommation » ont été accordés.

Energie  |    |  F. Roussel
   
Le secteur des maisons passives s'éveille en France
Maison labellisée Minergie en Haute-Savoie
   
La réduction des consommations d'énergie du secteur du bâtiment est un enjeu majeur sachant qu'il consomme 43% de l'énergie disponible et est à l'origine d'au moins 21% des émissions de CO2 nationales. Le chauffage étant le poste de consommation le plus important (75%), il constitue une source d'économie d'énergie considérable. C'est ce constat qui est à l'origine du concept de maison passive. Fortement isolées, ces maisons ont des besoins en énergie de chauffage très faibles qui peuvent être couverts par des énergies renouvelables. Les maisons passives sont également conçues et équipées de manière à limiter les autres consommations : eau chaude sanitaire et électricité spécifique (électroménagers, hi-fi, éclairage). Pour cela, les concepteurs de maison passives font appel à des notions de bioclimatisme, de sur-isolation et intègrent des équipements déjà connus : puits canadien, triple vitrage, ventilation à récupération de chaleur, capteurs solaires thermiques et/ou photovoltaïques, ampoules à économie d'énergies, électroménagers peu consommateurs, etc.

Originaire d'Allemagne, ce concept a été depuis les années 1990 développé en Autriche, dans les pays scandinaves et en Suisse. Dans chaque pays, il est mis en oeuvre à travers un label spécifique. Mais si ces labels sont basés sur la même définition, ils diffèrent sur les critères d'attribution et notamment sur les consommations d'énergie maximales à ne pas dépasser. Le label allemand PassivHaus est attribué à des maisons dont la consommation totale en énergie n'excède pas 120 kWh/m2/an environ dont 15 kWh/m2/an seulement pour le chauffage tandis que le label suisse Minergie-P est attribué à des maisons qui ne consomment pas plus de 42 kWh/m2/an pour l'eau chaude sanitaire et le chauffage.
En France, un label de ce type a été créé récemment dans le cadre de la nouvelle réglementation thermique (RT2005) grâce aux travaux de l'association Effinergie. Baptisé BBC pour Bâtiment Basse Consommation, il est attribué aux logements consommant au maximum 50 kWh/m2/an* ajusté d'un facteur 0,8 à 1,3 selon l'altitude et la zone climatique. Ainsi à Toulouse une maison passive ne doit pas consommer plus de 45 kwh/m2/an d'énergie alors qu'à Paris cette limite est rehaussée à 65 kwh/m2/an.
Malgré leurs différences, les trois labels sont accessibles en France mais ils ne sont pas attribués par les même organismes. L'association Prioriterre attribue le label Minergie-P, l'institut allemand PassivHaus est le seul à attribuer le label du même nom alors que le label BBC peut être attribué par plusieurs organismes français : CERQUAL pour les immeubles collectifs, CEQUAMI pour les maisons individuelles en groupement (CMistes), CERTIVEA pour les bâtiments tertiaires (écoles, bureaux…) et PROMOTELEC pour l'individuel diffus.

Sachant qu'à l'heure actuelle le parc moyen des logements français consomme 400 kWh/m2/an, les maisons passives représentent une solution intéressante pour réduire significativement les besoins énergétiques des bâtiments et les émissions de gaz à effet de serre associées comme le sous-entend l'objectif « Facteur 4 ». Mais contrairement à l'Allemagne ou à la Suisse où ces bâtiments se comptent en plusieurs milliers (10.000 en Allemagne et 7.000 en Suisse), en France leur développement est très limité. Selon l'association La Maison Passive France, il existe encore de nombreux freins à la construction très basse consommation : faible promotion par les organes de l'état (DDE, mairies, conseils généraux, Architectes et Bâtiments de France…), peu de professionnels informés et qualifiés, un système bancaire craintif, des aides confuses et complexes…

Toutefois, la création d'un label officiel semble avoir d'une certaine façon « décoincé » le secteur. Même s'il est difficile de recenser les projets de manière exhaustive, plusieurs dizaines de chantiers sont en cours ou prévus que ce soit des maisons individuelles ou des logements collectifs, privés ou publics. Les deux premières maisons passives labellisées PassivHaus construites dans l'Oise par Les Airelles ont été inaugurées en avril dernier et deux autres maisons sont déjà à l'étude. Il y a quelques jours le label Minergie-P a été attribué pour la première fois en France pour une maison en Haute-Savoie. Le constructeur Maison Phenix a même présenté dernièrement un concept de maison « Basse consommation » baptisé « La Bonne Maison » qui sera proposé à la commercialisation à grande échelle dès mars 2008 et sera labellisé BBC.
Même intérêt dans le secteur de la rénovation des bâtiments existants : à Mulhouse, un ensemble d'anciens immeubles privés a pu bénéficier d'un programme de rénovation qui leur a permis de réduire leur consommation en chauffage de 450 kWh/m2/an à une consommation de moins de 70 kWh/m2.an. Autre exemple dans le val-de-Marne, où une grande maison est en train d'être réhabilitée en logement social et ne consommera que 50 kWh/m2/an.

Les dernières décisions prises en la matière dans le cadre du Grenelle de l'environnement devraient encore accentuer le développement de ce concept en France.

*Le label Minergie correspond à une consommation inférieure à 42 kWh/m2/an incluant la consommation d'énergie pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire
Le label Effinergie correspond à une consommation inférieure à 50 kWh/m2/an incluant la consommation d'énergie pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire, l'éclairage, la ventilation et les auxiliaires.
Le label Passivhaus correspond à une consommation inférieure à 120 kWh/m2/an incluant la consommation d'énergie pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire, l'éclairage, la ventilation, les auxiliaires et les équipements électro-domestiques. Les besoins en chauffage ne doivent pas excéder 15 kWh/m2/an.

Réactions7 réactions à cet article

DOML TOM ?????

Quid de ces labels et des performances requises sous d'autres latitudes ? La france et l'Europe ne se limitent pas à un continent "septentrional", mais ont choisi d'autres territoires en d'autres temps... Il convient aujourd'hui d'associer ces extensions territoriales à la recherche absolue de performances sous d'autres climats, afin de cesser de gâcher des régions qui tentent vaille que vaille de ne pas perdre leur âme.

catherine | 26 octobre 2007 à 13h06 Signaler un contenu inapproprié
pourquoi ne parle-t-on que de la maison individuel

il faudrait créer un label pour l'entreprise

pierre | 05 novembre 2007 à 18h25 Signaler un contenu inapproprié
maison passive phenix

Où peut-on voir et avoir des documents sur la bonne maison prônée par Yann Arthus Bertrand..

J'ai trouvé un nom de ville (Houdan 78) dans le Que Choisir458 avril 2008 et une adresse sur Sceaux 122 rue Houdan dans un site trouvé par google mais que je ne retrouve plus, et qui pour l'inatant ne correspond à ni Phenix ni Passivhaus

MRS1 | 25 mars 2008 à 12h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:maison passive phenix=basse conso Geoxia

voir les sites Effinergie & Geoxia, ce dernier ne donne pas encore toutes les infos.............

dubitatif | 25 avril 2008 à 17h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:pourquoi ne parle-t-on que de la maison individ

Pierre, les premières certifications Maison Passive verront le jour, en France, en juin... Obtenir le droit de certifier n'est pas une mince affaire.... Toutes les infos ssur le passife en France ont sur le site de l'association habilitée à la certification en France : lamaisonpassive.fr. Cette association informe et forme les professionnels et les particuliers à la construction et à la rénovation passives. Des immeubles passifs sont aussi en construction en France (voir sur le site), d'autres sont l'objet d'une rénovation passive. Il fallait juste laisser aux professionnels de la construction le temps de s'adapter et de maîtrise de ce mode de construction très nouveau ici.

Anne | 10 mai 2008 à 15h10 Signaler un contenu inapproprié
Correction pour définition des label !

Attention, la définition pour le label allemand Passivhaus est incomplète : les 120 kWh/m2/an sont exprimés en ENERGIE PRIMAIRE ! Ceci n'est pas le cas pour les valeurs que vous donnez pour les labels Minergie ou Effinergie et l'omission de cette donnée fausse totalement la comparaison de ces trois labels. Supposant que l'énergie utilisée est l'électricité - p.ex. avec une PAC (pompe à chaleur), cette valeur descend en France à 46,5 kWh/m2/an en énergie consommée, mais non primaire. (En France, quand on parle d'électricité, on a un rapport de 2.58 (on fournit 2.58 kWh d'énergie primaire pour avoir 1 kWh d'électricité), en Allemagne ce rapport est aux alentour de 2.9 pour 1 kWh d'électricité)

cmoi | 18 septembre 2008 à 22h56 Signaler un contenu inapproprié
réticences des pouvoirs publics

Nous envisageons la construction d'une maison passive dans la région d'Aix-en-Provence, mais nous heurtons à la résistance des municipalités. Chaque fois que nous contactons un service d'urbanisme pour nous renseigner avant d'acquérir un terrain constructible, on nous renvoie inmanquablemment au POS qui, bien sûr, ne parle que de tuiles rondes, de toits en pente, bref que d'architecture type "mas" provençal ou avoisinant. Comment faire évoluer les choses ...?
cordialement

tintin | 29 janvier 2010 à 17h41 Signaler un contenu inapproprié

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