Si le mandat d'Henri Proglio, le PDG d'EDF, ne prend fin qu'en novembre, les manœuvres pour sa succession ont déjà commencé. Parmi les premiers à dégainer publiquement : Bernard Brun, parti en délicatesse de l'énergéticien en 2013 et candidat à la présidence du groupe. Les propos de la ministre de l'écologie Ségolène Royal, dans le cadre des travaux de la commission d'enquête sur les coûts de la filière nucléaire, lui ont ainsi fourni l'occasion rêvée de dresser le bilan du patron d'EDF. Entendue à l'Assemblée le 21 mai, la ministre s'est prononcée contre les augmentations tarifaires de l'électricité, réclamées par Henri Proglio. Résultat : un recul de près de 5% du cours de bourse d'EDF !
Pour Bernard Brun, pas de doute : cette chute témoigne de la défiance des marchés vis-à-vis de l'opérateur public. Et de citer quatre chiffres : 100,1 milliards d'euros de dette brute ; 11% de hausse des coupures de courant en 2013 (hors événements climatiques exceptionnels) ; un taux de productivité du parc nucléaire de 79%, soit le même chiffre qu'à la prise de fonction d'Henri Proglio en 2009 ; enfin, un cours de bourse qui a baissé de 30% en cinq ans, soit une perte de valorisation de 25 milliards d'euros en quatre ans. Conclusion de Bernard Brun sur son blog : "s'accrocher à des augmentations tarifaires qui pénaliseront les industries et les consommateurs est suicidaire pour l'économie française que l'on veut relancer, mais aussi pour EDF dans son rapport à ses clients."
