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Actu-Environnement

Le marché de la dépollution des sols accuse un ralentissement

Selon une étude du groupe Xerfi, la croissance de l'activité de dépollution devrait se tasser d'ici 2021 malgré de grands projets d'aménagement et le dispositif du tiers demandeur. Des leviers de croissance existent toutefois.

Aménagement  |    |  L. Radisson
Actu-Environnement le Mensuel N°391
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°391
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"Nous anticipons une croissance annuelle du chiffre d'affaires des acteurs de la dépollution des sols de 2 % en moyenne à l'horizon 2021. En clair, la croissance de l'activité va ralentir", révèle Damien Nesme, auteur d'une étude pour le groupe Xerfi publiée le 26 mars. Il faut dire que les entreprises du secteur ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires de 4,4 % par an, en moyenne, entre 2015 et 2018, rapporte l'institut privé d'études économiques.

Un ralentissement de la croissance que confirme l'Union des professionnels de la dépollution des sols (UPDS). "Nous avons constaté une stabilisation du chiffre d'affaires sur l'année 2017", indique Christel de la Hougue, déléguée générale de l'organisation professionnelle. Un coup de froid qui demande toutefois confirmation alors que les résultats de ses adhérents ne sont pas encore consolidés pour 2018 et qu'ils restent très dépendants des gros chantiers menés par les sociétés de travaux.

Pressions tarifaires

La croissance, jusqu'ici soutenue, devrait pâtir du repli de la construction de nouveaux logements et locaux commerciaux amorcé en 2018, estime Xerfi. Et ce, malgré les grands projets d'infrastructures, comme ceux du Grand Paris, et la demande croissante de foncier dans les grandes villes. "Le Grand Paris et les Jeux Olympiques créent un marché porteur mais ils n'impliquent pas forcément des chantiers de dépollution", confirme Christel de la Hougue.

La montée en puissance du dispositif du tiers-demandeur aura "un effet d'accélérateur sur le marché de la dépollution des sols", indique toutefois Damien Nesme. Ce dispositif, créé par la loi Alur de 2014, permet de transférer la réhabilitation d'un site pollué de l'ancien exploitant à un aménageur et facilite ainsi sa réhabilitation. En 2018, douze arrêtés préfectoraux ont acté un tel transfert et 50 sont en cours d'instruction, a révélé le ministère de la Transition écologique. Mais, selon l'étude Xerfi, ce sont les fonds d'investissement comme Brownfields, Ginkgo ou Landforse qui s'emparent de l'outil plutôt que les majors du BTP ou les groupes de services environnementaux. Or, ces acteurs intensifient les pressions tarifaires sur les professionnels de la dépollution. "Il y a une pression sur les prix, confirme la déléguée générale de l'UPDS, mais l'intervention des tiers-demandeurs booste aussi le marché".

On aurait aussi pu croire que le développement de nouveaux usages sur les friches industrielles, comme l'installation de panneaux photovoltaïques sur le site de l'ancienne usine AZF à Toulouse, ou des projets d'agriculture urbaine comme les fermes de Gally à Saint-Cyr l'Ecole (Yvelines), allait soutenir le secteur. "Si ces projets constituent une demande additionnelle pour les friches industrielles, ils n'alimentent pas nécessairement l'activité des dépollueurs", analyse Xerfi. Ces activités ne nécessitent souvent qu'une "dépollution a minima".

Nouveaux segments de marché

L'étude identifie toutefois plusieurs leviers de croissance. Technique d'abord, en misant sur la digitalisation qui permet d'améliorer le diagnostic ou encore la cartographie des sols à travers le Building Information Modelling (BIM). Et de citer Colas Environnement qui s'est appuyé sur sa technologie de modélisation 3D pour réaliser la dépollution d'une raffinerie à Dunkerque.

Autre priorité stratégique identifiée par Xerfi : le développement d'une offre globale des opérateurs qui doivent intégrer les prestations de diagnostic, maîtrise d'œuvre et traitement des déchets afin de renforcer leur autonomie. "Plusieurs sociétés de travaux développent leur offre à travers des plateformes de gestion des terres", témoigne Christel de la Hougue.

"Parallèlement, la plupart des opérateurs ont acquis une expertise complète pour mettre en œuvre l'ensemble des techniques de dépollution (in situ, sur site, hors site)", constate Damien Nesme. L'acquisition de ces savoir-faire vise à permettre aux acteurs de la réhabilitation de se positionner sur de nouveaux segments de marché tels que ceux liés aux fermetures des centrales thermiques et nucléaires. "Toutefois, la constitution d'une offre globale requiert des moyens humains et financiers importants", souligne l'étude. Ce qui donne un avantage aux grands groupes.

Un constat valable également pour l'ouverture à l'international, alors que des pays comme la Chine ou les pays de l'Est laissent miroiter des opportunités. "Les entreprises sont beaucoup plus présentes à l'international qu'il y a quelques années mais c'est essentiellement le fait de grands groupes", confirme Mme de la Hougue. L'étude Xerfi cite ainsi Suez qui a remporté d'importants contrats en Russie et au Moyen-Orient, tandis que Veolia expérimente avec Orano de nouvelles techniques de dépollution des terres autour de la centrale de Fukushima. "Plusieurs acteurs de moindre envergure tentent néanmoins de se développer hors de l'Hexagone en misant sur la valorisation de leur expertise dans les services d'ingénierie ou de diagnostic", relève toutefois Damien Nesme.

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