Ce n'est pas un scoop. En France, la libéralisation du marché de l'énergie, entamée en 1999, est faible. En novembre 2012, la Commission européenne a écrit que le marché hexagonal était "l'un des plus concentrés d'Europe". Le rapport rendu public (1) par la commission de régulation de l'énergie (CRE), lundi 18 février, enfonce le clou. Mais, pour la première fois, le régulateur donne des chiffres précis sur la structure du marché à la fin de l'année 2011.
Cette initiative découle des nouveaux pouvoirs de la CRE, fixés par l'UE depuis 2009 et en France par la loi Nome (Nouvelle ouverture du marché de l'électricité), adoptée en 2011.
94% de clients au tarif réglementé de l'électricité
Pour l'électricité, les tarifs réglementés, fixés par les pouvoirs publics, sont encore largement la règle, explique le rapport. A la fin de l'année 2011, ils représentaient respectivement 94% et 84% des volumes d'électricité fournis aux particuliers et aux petits professionnels. Pour les clients professionnels des moyens et grands sites, c'est-à-dire au-delà d'une puissance de 36 kw, la situation est moins caricaturale. Depuis 2011, un industriel qui a choisi de s'aventurer sur le marché libre ne peut plus faire marche arrière. Seuls 49% d'entre eux disposent donc encore de tarifs réglementés. Mais EDF fournit encore la majorité des consommateurs qui ont souscrit une offre de prix fixée par le marché. La léthargie des consommateurs s'explique en grande partie par l'incapacité des concurrents de l'opérateur historique de pratiquer des prix attractifs. Depuis 2011, les fournisseurs alternatifs peuvent acheter l'électricité d'origine nucléaire d'EDF...