Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Photovoltaïque : le marché mondial se redessine

Deux rapports, publiés cette semaine, font le point sur le dynamisme du secteur photovoltaïque et les bouleversements du marché. La baisse des prix de production impacte certains acteurs et permet à l'électricité solaire de devenir compétitive.

Energie  |    |  S. Fabrégat
   
Photovoltaïque : le marché mondial se redessine
   

''L'industrie du photovoltaïque a considérablement changé au cours des dernières années'', estime le Centre de recherche commun (JRC), de la Commission européenne, dans sa dixième édition de l'état des lieux du photovoltaïque (1) . Après avoir enquêté auprès de plus de 300 entreprises du secteur établies dans le monde entier, le JRC fait le point sur les bouleversements que connaît le marché. Hausse de la production, concurrence accrue entre acteurs et baisse des prix de production sont les faits marquants de 2010.

De son côté, l'Association européenne de l'industrie photovoltaïque (2) (Epia) analyse les conséquences de l'évolution du marché sur la compétitivité du photovoltaïque par rapport aux autres sources d'énergie.

Un marché tourné vers l'Asie

Avec une capacité installée cumulée de plus de 29 GW, l'Union européenne est leader dans les installations photovoltaïques. À la fin de l'année 2010, les installations photovoltaïques européennes ont fourni plus de 70 % de la production mondiale d'électricité photovoltaïque. Mais l'ouverture de nouveaux marchés, les politiques publiques de soutien au photovoltaïque changent la donne. Les regards se tournent désormais vers l'Asie.

Selon les analystes, les investissements dans la technologie pourraient doubler d'ici 2015, passant de 35 à 40 Mds€ en 2010 à 70 Mds €. Le secteur se classe au deuxième rang des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (187 Mds € en 2010, +30 %), après l'éolien. L'Europe est encore la première région en termes d'investissements dans les énergies renouvelables, totalisant 72,6 Mds €, suivie par l'Asie/Océanie (63,7 Mds €) et le continent (50,6 Mds €). Mais le leadership de l'Europe pourrait rapidement être occupée par la région Asie/Océanie, où les investissements dans les EnR ont augmenté plus rapidement qu'en Europe.

En 2010, la production industrielle photovoltaïque a plus que doublé par rapport à 2009 et a atteint, selon les estimations du JRC, un volume de production mondiale de 23,5 GWc de modules photovoltaïques. Le secteur a connu un taux de croissance annuel de plus de 40 % au cours de la décennie. La Chine est devenue le principal centre de fabrication des cellules et modules solaires, suivie par Taïwan, l'Allemagne et le Japon. La Chine et Taiwan comptent désormais pour près de 60 % de la production mondiale. Parmi les vingt plus grands fabricants photovoltaïque en 2010, quatre seulement ont des installations de production en Europe : First Solar (Etats-Unis, Allemagne, Malaisie, Vietnam), Q-Cells (Allemagne et Malaisie), REC (Norvège et Singapour) et Solarworld (Allemagne et Etats-Unis).

Baisse des prix et compétitivité du photovoltaïque

Le marché des cellules est ainsi passé d'une offre limitée à un marché guidé par la demande. L'offre, désormais excédentaire, a entraîné une baisse des prix pour les consommateurs, une baisse qui devrait se poursuivre dans les années à venir. Ces trois dernières années, les prix auraient connu une réduction de plus de 50 %. Ils pourraient baisser de 36 à 51 % dans la décennie à venir selon l'Epia.

La forte concurrence qui agite le secteur menace donc certains acteurs. Selon le JRC, les entreprises en phase de démarrage et d'expansion, avec peu de ressources financières et un accès limité aux capitaux, seraient les principales victimes. En revanche, grâce à l'ouverture de nouveaux marchés, les entreprises en capacité de s'étendre et de réduire leurs coûts devraient se voir offrir de nombreuses opportunités. Les fusions-acquisitions devraient également augmenter. Les analystes misent en effet sur une forte croissance à long terme du secteur.

La situation d'une offre limitée de silicium est désormais révolue grâce à une hausse de la production, ce qui a conduit à une chute du prix après un pic en 2008 (500$/kg contre 55$/kg fin 2009, tendance à la hausse en 2010 et 2011).

Environ 80 % de la production actuelle utilisent la technologie du silicium cristallin. Son avantage : ''les lignes de production complètes peuvent être achetées, installées et produire dans un délai relativement court'', estime le JRC. Cependant, la pénurie temporaire de silicium et l'entrée sur le marché des entreprises offrant des lignes de production clé en main pour les couches minces avaient conduit à une expansion massive des investissements dans cette technologie entre 2005 et 2009. Plus de 200 entreprises seraient impliquées dans cette technologie aujourd'hui, de la R&D aux grandes usines de fabrication.

La parité réseau dès 2013

''Les améliorations technologiques et les économies d'échelle ont favorisé la réduction des coûts, qui se poursuivra dans les prochaines années, analyse l'Epia. (…) Dans les années à venir, la technologie va devenir encore plus rentable et compétitive''. Ainsi, selon l'association, l'électricité photovoltaïque pourrait atteindre la parité réseau dès 2013 sur certains marchés européens et être ensuite propagée à travers le continent dans les différents segments de marché en 2020. La France devrait l'atteindre en 2016.

1. Consulter l'étude du JRC
http://re.jrc.ec.europa.eu/refsys/pdf/PV%20reports/PV%20Status%20Report%202011.pdf
2. Consulter l'étude de l'Epia
http://www2.epia.org/documents/CITES/Competing_Full_Report.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Evidemment, l'EPIA ne dira jamais aucun mal du photovoltaïque et leurs prévisions, idéalisées, sont presque toujours fausses, bien souvent, heureusement, elles sont dépassées ... quand au rapport du JRC, évitez de parler d'analyse de marché, etc, c'est juste une compilation de statistiques. C'est bien, mais c'est tout ce que c'est.

Janun | 06 septembre 2011 à 18h44 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Sophie Fabrégat

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires