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Actu-Environnement

Marcoule : l'explosion est d'origine humaine, selon le parquet de Nîmes

Risques  |    |  R. Boughriet

L'explosion survenue lundi 12 septembre du four de l'installation Centraco près de Marcoule (Gard), servant à recycler des déchets faiblement radioactifs, a eu lieu après une intervention humaine, a indiqué mardi 13 septembre à l'AFP le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli.

''Des pannes diverses''

L'accident a fait un mort et quatre blessés. Trois enquêtes ont été ouvertes à la suite de cet accident, par le parquet de Nîmes, mais aussi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l'inspection du travail. Selon les premières auditions, le four, situé dans une bâtisse en béton, avait connu "des pannes diverses" la semaine précédant la déflagration et avait été "remis en route le matin même", montant alors jusqu'à 1.500 degrés, une température normale. Après les pannes, la décision de relancer le four avait été prise suivant "une procédure interne", a indiqué le procureur. Pour une raison qui reste à déterminer, "la fusion du métal ne s'est pas faite, ce qui aurait conduit un fondeur à intervenir à l'aide d'une barre à mine" sur le métal chauffé, a expliqué le procureur, précisant que cette intervention "n'est pas fréquente" mais que la méthode est "un processus reconnu".

"C'est quelques secondes après cette intervention que l'explosion aurait eu lieu", a ajouté M. Gelli, qui a comparé la déflagration a "un geyser de métal en fusion" ou à "l'explosion d'un volcan''.

Pas de pollution radiologique, selon l'IRSN

Les autorités affirment qu'il n'y a eu aucun rejet radioactif suite à l'accident. L'explosion de ce four n'a entraîné aucune pollution radiologique, d'après l'analyse d'échantillons d'herbe prélevés près du site, a indiqué hier l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire  (1) (IRSN) sur son site internet. Une information qui avait déjà été confirmée par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dès lundi qui avait suspendu son organisation de crise. Une analyse effectuée sur 3 des 5 échantillons confirme ainsi ''l'absence de marquage de l'environnement'', précise encore l'IRSN.

Des investigations restent néanmoins en cours afin de déterminer les raisons de cet accident et ''voir s'il y a des responsabilités ou non", a indiqué le parquet de Nîmes. Des analyses techniques, mécaniques et chimiques seront ainsi effectuées notamment par la division de Marseille de l'ASN avec pour objectif d'identifier "les causes techniques et organisationnelles" de l'accident.

Un site pointé du doigt par l'ASN

Le site nucléaire Centraco faisait déjà l'objet d'une surveillance accrue de l'ASN depuis 2008. Onze incidents dont un de niveau 1 ont été constatés en 2008. Il avait été demandé à l'exploitant de mettre en place un ''plan d'actions d'envergure''. Depuis, neuf inspections ont été menées en 2009 par l'autorité de sûreté nucléaire pour s'assurer de la mise en œuvre effective de ce plan, cinq inspections en 2010 ''et à ce jour, cinq inspections sur l'année 2011. La dernière d'entre elles, inopinée et de nuit, s'est déroulée les 31mai et 1er juin 2011,'' a précisé l'ASN ce mercredi 14 septembre lors d'un point presse.''A la suite des lacunes constatées en 2008 sur l'appropriation de la sûreté par le personnel de Centraco, nous avons augmenté les inspections. En 2009, nous avons mené neuf inspections, ce qui est beaucoup pour un site à faible risque de radioactivité. Mais pour l'instant, il est trop tôt pour faire un lien entre l'accident du 12 septembre et les insuffisances dans la culture de sûreté'', a déclaré ce matin Jean-Christophe Niel, directeur général de l'ASN.

De son côté, le procureur de la République de Nîmes a annoncé hier l'ouverture d'une information judiciaire "dans les prochains jours contre X pour homicide et blessures involontaires", rappelant que pour l'instant "il n'y a aucune certitude".

1. Voir l'avis de l'IRSN
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20110913_Situation_installation_CENTRACO_Marcoule_12h.aspx

Réactions1 réaction à cet article

Pour moi, le fait qu'il y ait eu un accident aussi grave suffit à prouver qu'il y a effectivement eu des "insuffisances dans la culture de sécurité".

De plus, les pannes de ce four la semaine précédente aurait dû alerter les responsables...

Sachant que je suis consciente qu'il facile de dire après qu'il y avait des signes avant, qu'en pensez-vous ?

Hannah | 15 septembre 2011 à 12h30 Signaler un contenu inapproprié

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