L'accident qui s'est produit le 29 mai dans une usine russe à Norilsk, « capitale du nickel » située à 300 kilomètres du cercle polaire arctique, pourrait être à l'origine d'une catastrophe écologique de grande ampleur. Plus de 20 000 tonnes d'hydrocarbures se sont en effet déversées dans le sol et dans la rivière Ambarnaya.
La société Norilsk Nickel, à l'origine de la pollution, est le plus grand producteur mondial de palladium et de nickel. Dans un communiqué, le groupe indique que la fuite provient d'un réservoir de stockage de carburant diesel dont les supports se sont soudain affaissés après avoir servis plus de trente ans sans problème. L'une des causes de la catastrophe pourrait être la fonte du pergélisol qui aurait provoqué l'effondrement de ce réservoir, selon Greenpeace Russie.
Les autorités russes ont déclaré l'état d'urgence et un barrage flottant a été mis en place. « Au 3 juin, 800 m3 de sols contaminés avaient été enlevés et 262 tonnes de carburant diesel pompées », indique la société Norilsk dans un communiqué. Selon Greenpeace, la concentration maximale autorisée en diesel dans l'eau est dépassée des dizaines de milliers de fois, et pas plus de 10 % des produits déversés pourront être récupérés. « On peut déjà dire qu'il faudra des décennies pour restaurer l'équilibre écologique du système d'eau Norilo-Pyasinsky affecté », a déclaré Dimitry Klokov, porte-parole de l'agence de pêche de l'État de Rosrybolovstovo, selon des propos rapportés par Reuters.