La Louisiane, 40% des marais côtiers américains
Décrétée ''catastrophe nationale'', la marée noire aura un impact énorme sur l'environnement. La Louisiane concentre 40% des marais côtiers américains et un important secteur de pêche. ''Au-delà des milieux marins et de sa biodiversité - cachalots, poissons, crustacés, parc à huitres, oiseaux marins, etc. - durement affectés, si l'on ne parvient pas à contenir l'avancée de la marée noire, les impacts sur les écosystèmes côtiers vont aussi être absolument dramatiques et de très long terme, explique Greenpeace dans un communiqué du jeudi 29 avril. On a affaire à des écosystèmes très fragiles, particulièrement en Louisiane avec des zones de mangroves, où poussent des palétuviers - arbres qui « respirent » par les racines - également des zones de marais - les bayous - formant des milieux naturels totalement exceptionnels''.
La catastrophe devrait aussi affecter durement l'économie de la Louisiane. 40% des fruits de mer consommés aux Etats-Unis proviennent de cet Etat. Les éleveurs de crevettes de Louisiane ont déjà déposé une plainte collective jeudi 29 avril pour négligence et pollution. La plainte vise le groupe suisse Transocean, propriétaire de la plate-forme, le pétrolier britannique BP, locataire jusqu'en 2013, Cameron, le fabricant des pare-explosions déficients ainsi qu'Halliburton, chargé de la consolidation du puits, elle aussi défectueuse. Les éleveurs réclament 5 millions de dollars à BP de dommages et intérêts.
L'exploration pétrolière offshore a du plomb dans l'aile
BP s'était opposé en 2009 au durcissement des normes de sécurité sur les forages en mer, indique The Huffington Post dans un article du lundi 26 avril. ''Aucun forage supplémentaire n'a été autorisé et aucun ne le sera tant que nous ne saurons pas ce qui s'est passé'', a déclaré David Axelrod, conseiller en chef de la Maison Blanche vendredi 30 avril.
Scandé par les Républicains lors de la campagne présidentielle américaine de 2008, le slogan ''Drill, baby, drill !''* a du plomb dans l'aile. Le président Barack Obama venait d'autoriser fin mars l'exploration de pétrole au large de l'Alaska, de Virginie et de Floride, levant ainsi un moratoire vieux de 30 ans. Il espérait grâce à cette concession faire mieux avancer son projet de loi sur le climat. ''La marée noire du Golfe du Mexique démontre que le pétrole est sale, dangereux et mortel'', conclut Sierra Club, la plus ancienne des ONG environnementales américaines, dans un communiqué du 27 avril.
* ''Forez, les gars, forez !''