Depuis le début de la marée noire décrétée ''catastrophe nationale'', le pétrole s'est écoulé à un rythme de 2 à 3 millions de litres par jour et non pas 800.000 litres/jour, d'après les dernières estimations fournies hier par des experts mandatés par l'administration américaine. Soit un rythme trois à quatre fois plus que celles annoncées par BP, locataire de la plate-forme pétrolière. Entre 70 et 110 millions de litres de pétrole se seraient déjà déversés dans la mer.
Mais selon l'AFP, une opération de colmatage de la fuite, réalisée par BP avec des injections de boue, aurait permis le jeudi 27 mai au pétrole de cesser de s'écouler dans le golfe. Les équipes d'intervention ''sont parvenues à stabiliser la tête du puits, ils ont injecté des liquides à l'intérieur. Ils ont arrêté l'échappement d'hydrocarbures'', a affirmé hier l'amiral Thad Allen, chef des garde-côtes coordonnant les opérations, tout en prévenant que ''cela ne signifie pas que l'exercice est terminé''.
L'opération consiste à injecter depuis un bateau en surface une solution faite d'eau et de matières solides dans deux conduits qui mènent à la valve anti-explosion du puits, puis de le sceller avec du ciment. Elle pourrait durer encore entre 24 et 48 heures supplémentaires avant de crier victoire … Une explosion de la valve endommagée est encore possible et pourrait compromettre le succès de l'opération.
Les dégâts provoqués par la marée noire auraient déjà coûté près d'1 milliard de dollars pour BP, a déclaré ce 28 mai la compagnie. A l'occasion d'une conférence de presse tenue hier, Barack Obama a pour sa part défendu sa gestion de la crise. Il a également laissé entendre que BP aurait pu minimiser les dégâts provoqués par la marée noire. Le président américain est également revenu sur sa position en annonçant la suspension de forages offshore en Arctique jusqu'en 2011.