Vendredi 2 décembre, Marine Le Pen a présenté les quatre mesures environnementales qu'elle compte défendre dans le cadre de l'élection présidentielle. La candidate est intervenue à l'issue d'une convention sur l'énergie et l'écologie organisée par le collectif Nouvelle écologie créé en 2014 pour élaborer la position environnementale du Front national. Le collectif a remis 21 propositions à la candidate frontiste.
Dans les grandes lignes, la candidate du Front national s'oppose à "l'écologie punitive, inutile et coûteuse". Elle veut mettre un terme au "libre échange total" pour favoriser les produits français. Cela passe par "un protectionnisme intelligent" et par l'achat de produits français dans la commande publique.
Réduire la part des fossiles grâce à l'hydrogène
En matière d'énergie, elle veut lancer une "deuxième transition énergétique" après la première des années 1970 et 1980 qui a vu le nucléaire supplanter les énergies fossiles dans la production électrique. Cette transition aurait pour objectif de réduire de 50% en vingt ans la consommation d'hydrocarbures. Pour y parvenir, "nous ne comptons pas abandonner le nucléaire, bien au contraire", explique la candidate qui veut le moderniser et le sécuriser. EDF serait renationalisé et serait chargé de mettre en œuvre la transition énergétique. Du côté des renouvelables, trois priorités sont affichées : le solaire, le biogaz et le bois énergie. S'agissant du photovoltaïque, le tarif d'achat serait réservé aux panneaux français, à condition que leur surcoût ne soit pas supérieur à 25%. Quant aux projets éoliens, ils pourraient être soumis à un référendum local.
Deux autres mesures complètent l'objectif énergétique du Front national. Marine Le Pen veut lancer un plan de rénovation énergétique des bâtiments qui s'appuierait sur des prêts à taux zéro sur 20 ans financés par la Banque de France. La seconde mesure concerne les transports et le développement de la mobilité hydrogène. Le Front national souhaite abaisser le coût des véhicules à pile à combustible de quelque 70.000 euros aujourd'hui à 25.000 pour que les ventes atteignent 100.000 unités par an le plus rapidement possible. EDF devra notamment améliorer le taux d'utilisation du parc nucléaire pour stocker l'électricité sous forme d'hydrogène.
Enfin, Marine Le Pen plaide pour une agriculture tournée vers la production nationale. Elle veut mettre en place "une sorte de protectionnisme agricole" en taxant les produits importés et en baissant la TVA des produits locaux. Le soutien à l'agriculture bio et l'opposition à l'agriculture industrielle sont le principal axe du projet.