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Remaniement ministériel : le ''superministère'' du Développement Durable n'est plus

La passation de pouvoir a eu lieu cet après-midi. Jean-Louis Borloo a cédé sa place à son ancienne secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet. Plus que le changement de ministres, c'est l'affaiblissement du ministère qui attire l'attention.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Remaniement ministériel : le ''superministère'' du Développement Durable n'est plus
Passation de pouvoir à l'hôtel de Roquelaure
© Baptiste Clarke
   

Le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat devient ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement (MEDDTL). Le portefeuille de l'énergie est désormais rattaché à l'Economie, celui de l'Aménagement du territoire à l'Agriculture et celui de la mer disparaît. Le ministère ne compte plus que deux secrétaires d'Etat contre quatre auparavant. Benoist Apparu reste au Logement et Thierry Mariani remplace Dominique Bussereau aux Transports.

Autre grande rupture : NKM est nommée ministre et non ministre d'Etat comme son prédécesseur. Elle devient numéro 4 du gouvernement derrière le ministre de la Défense alors que Borloo était numéro deux, selon les vœux du Pacte écologique signé par les principaux candidats de la présidentielle de 2007, qui réclamait la création d'un poste de vice-premier ministre chargé du développement durable.

Les Amis de la Terre s'inquiètent de la réduction du champ de compétence du ministère. Tout comme les Verts qui craignent que ''les arbitrages gouvernementaux soient encore plus rarement en faveur de l'écologie''. Pour Arnaud Gossement, "le super ministère est décapité''.

Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France est plus fataliste : ''depuis l'organisation du Grenelle de l'environnement, fin 2007, le tandem Sarkozy/Fillon n'a eu de cesse de revenir sur les promesses et les engagements en matière d'environnement. Et tout porte à croire que « Sarkozy/Fillon saison 3 » sera encore moins écolo que le précédent gouvernement''.

Énergie à Bercy : quel avenir pour le renouvelable ?

La plus grosse déception tient au rattachement du portefeuille de l'Energie (et du climat qui n'apparaît plus nulle part ?) au sein du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.

''On sait à quel point Christine Lagarde, ministre de l'Économie pour la deuxième fois, a toujours été extrêmement hostile à la dynamique du Grenelle de l'environnement et aux décisions qui ont été prises dans la foulée, déclare Pascal Husting. Que l'Énergie échappe à l'Écologie pour rejoindre le giron de Bercy est très inquiétant concernant la capacité de la France à tenir ses objectifs de réductions de ses émissions de gaz à effet de serre et de développement des renouvelables''.

Selon Serge Orru, directeur général de WWF-France, ''le monde de l'industrie fossile et nucléaire [a] gagné''. Même lecture pour Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre, ''la reprise en main de ce secteur par Bercy laisse présager une relance décomplexée de la production avec davantage de nucléaire et davantage d'énergies fossiles, satisfaisant ainsi de grands lobbies aux dépends de l'intérêt des citoyens''.

Quid de la mer ?

Le nouveau ministère ne contient plus le portefeuille de la mer, à en croire sa dénomination. ''Si ceci était confirmé, ce serait un très mauvais signe alors que les quotas de pêche restent un sujet de tension avec le ministère de l'agriculture. Il pourrait s'agir d'une confirmation de ce qu'avait annoncé Nicolas Sarkozy lors du salon de l'agriculture : L'environnement, ça commence à bien faire !'', analysent les Amis de la terre.

Pour Anne Bringault : ''les tensions entre le ministère de l'écologie et celui de l'agriculture ont toujours été fortes, que ce soit au sujet des OGM, de la pêche ou de l'avenir de la PAC. Si la disparition probable de la mer des compétences du ministère de l'écologie était la marque d'une volonté affirmée de donner dorénavant la priorité au ministère de l'agriculture dans les arbitrages concernant les questions agricoles et marines, ce serait la victoire des lobbies contre la préservation de la biodiversité et la lutte contre les pollutions''.

Le retour de NKM

Les Verts s'interrogent : ''que penser de la nomination de Nathalie Kosciusko-Moriset au ministère de l'écologie ? Il est difficile d'y voir une bonne nouvelle. Non pas que les convictions ou les compétences de la ministre soient en cause''.

Celle qui a défendu la Charte de l'environnement devant le Congrès en 2004 et le Grenelle de l'environnement plus récemment suffira-t-elle à faire peser un ministère affaibli dans les futurs arbitrages gouvernementaux ? ''Nathalie Kosciusko-Morizet hérite d'un ministère diminué et rétrogradé dans la hiérarchie gouvernementale. La nomination d'une telle personnalité ne saurait faire oublier ce périmètre rétréci. On ne peut qu'être sceptique sur la marge de manœuvre dont disposera Nathalie Kosciusko-Morizet, là où Jean-Louis Borloo a eu les coudées franches'', analyse Pascal Husting qui va même plus loin : ''en matière d'environnement, le seul maintien de François Fillon suffit à donner… le ton. Le Premier ministre a entre autres œuvré pour délaver les engagements du Grenelle et pour faire capoter la taxe climat-énergie. Tout récemment, c'est lui encore qui a tranché concernant le thon rouge''. Et d'être tout aussi critique sur l'ensemble du casting ministériel : ''d'autres personnalités violemment anti-écolos rejoignent le gouvernement, comme Patrick Ollier, connu pour ses sorties anti-éoliennes et sa ferveur pro-nucléaire. Bruno Le Maire est maintenu à l'Agriculture, ce dont se félicitent déjà la FNSEA et les pêcheurs industriels de thon rouge. Quant à Thierry Mariani aux Transports ou Éric Besson à l'Énergie/Industrie, difficile d'en attendre beaucoup d'initiative en matière d'écologie, tant ces hommes se sont jusqu'à présent illustrés comme étant tout dévoués à Nicolas Sarkozy''.

Réactions10 réactions à cet article

Quand on n'est pas à gauche comme moi on se demande pour qui voter désormais ...

damien de paris | 16 novembre 2010 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié

''On sait à quel point Christine Lagarde, ministre de l’Économie pour la deuxième fois, a toujours été extrêmement hostile à la dynamique du Grenelle de l’environnement et aux décisions qui ont été prises dans la foulée".

Christine Lagarde fait partie de ces trop rares responsables politiques raisonnables, qui ont les pieds sur terre et qui évitent de tomber dans la mode écologiste qui disparaîtra bientôt.

MON810 | 17 novembre 2010 à 12h14 Signaler un contenu inapproprié

@Mon810
Votre pseudo tout a fait évocateur en dit long sur vos propos !

Je penses comme Sophie Fabrégeat que séparer lénergie et l'écologie est une monumentale erreur !
Quand a Mme Lagarde, elle a des compétences selon Sarkosy et les journaleux mais moi j'en suis moins sûr !Ce n'est pas parce qu'elle a été aux USA et qu'elle y a travaillé dans l'économie qu'elle saura piloté le ministère de l'énergie ...
L'écologie n'est pas qu'une mode, mais une nécessité !
Je citerais une proverbe amérindien qui en dit long :
Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l'argent ne se mange pas.
Proverbe amérindien Cri.

alors si on suit les idées selon lesquelles ce sont l'économie et le grand marché qui résoudront les problèmes de pollution et de consommation des ressources, nous risquons fortement de tomber de haut pour finir dans une guerre généralisé et fratricide pour s'accaparer les dernières ressources...
La fameuse croissance économique infinie (et de surcroit exponentielle) qui ne profite qu'a un nombre de plus en plus réduit de personnes n'est pas une possibilité durable si nous regardons en face le fait que les ressources naturelles primaires planétaires ont une limite.

Moise44 | 17 novembre 2010 à 18h35 Signaler un contenu inapproprié

Cette mode écologiste pour le bien de l'environnement mais qui aussi a su créé plus de 30.000 emplois va effectivemnet être réduite en peau de chagrin. Etant actif dans les ENR, je ne suis pas sûr que de saborder tout un secteur d'activités ne soit rentable ni économiquement, ni poltiquement parlant, et je serai le premier à me révolter par ma voix électorale! Renvoyer l'Energie à Bercy, c'est envoyer les ENR sur la chaise électrique (fournie par le nucléaire!)...

vince33bx | 18 novembre 2010 à 00h36 Signaler un contenu inapproprié

"les organisations passent, les hommes trépassent, les vrais projets demeurent !".... en va t il ainsi du développement durable...est ce un réel projet ?...sans doute si on arrive réellement à concilier le triptyque si souvent oublié par les écologistes et les médias: développement de l'économie,en respectant l'environnement, et le développement social.
Un réel enjeu planétaire!

diani505 | 18 novembre 2010 à 08h56 Signaler un contenu inapproprié

MON810 a écrit "qui évitent de tomber dans la mode écologiste qui disparaîtra bientôt."
Comment peut-on honnêtement envisager que les activités humaines n'aient pas d'impacts négatifs sur notre environnement et que les problématiques environnementales ne sont qu'une mode ? La nature est un système qui s'équilibre nous faisons parti de cet équilibre et la nature est en mesure de résorber certains effets de notre présence. Mais, depuis l'avènement de l'ère industriel notre activité crée un déséquilibre que la résilience du système nature ne peut pas amortir, tôt ou tard nous allons le payer. Ceux qui croient que les innovations techniques vont nous sauver me rappellent les positivistes du XIXème siècle qui s'imaginaient que la science allait tout résoudre, comme les socialistes croyaient au grand soir. Vous avez un siècle de retard ! il ne faut pas confondre le progrès technique et le progrès humain. Ce dont l'homme a besoin ce n'est pas "plus d'intelligence" et plus de technique (il a ce qu'il faut), mais "plus de SAGESSE" (là ça manque cruellement) pour utiliser son intelligence, son savoir et ses techniques à bon escient.
Salutation!

prometheegaulois | 18 novembre 2010 à 09h26 Signaler un contenu inapproprié

Ces changements ministériels relèvent de davantage de logique que celle quasi inexistente de l'équipe précédente. Il était temps que la dictature de l'écologie retrouve un peu de sérénité. L'homme doit évidemment être respectueux de la nature qui l'environne mais c'est lui donner beaucoup d'importance, à cet insecte, de claironner qu'il a tant d'influence, sur climat, effet de serre et autres phénomènes. Quant aux êtres vivants dans leur ensemble, ils s'adapteront à tous ces changements EVENTUELS mais pas certains ni prouvés, quitte à voir disparaître l'espèce humaine comme celles des dinosaures il y a après tout pas si longtemps. Paul Chérel

Paul Chérel | 18 novembre 2010 à 11h15 Signaler un contenu inapproprié

Paul Chérel
Les dinosaures étaient de simples animaux. Nous, nous prétendons être des animaux supérieurs. Et c'est je pense dans le cas de la prise en compte de l'environnement que nous pourrions magnifester cette soit-disant supériorité. Nous avons des ressources. 2 Possibilités : 1- on les utilise sans se soucier du jour ou il n'y en aura plus et là on disparait, nous et beaucoup d'autres animaux au passage (ce que j'appelle le comportement purement animal) ; 2 - on réfléchit et on fait en sorte d'être DURABLE (comportement que j'appellerai plus humain ou sage pour reprendre le terme de prometheegaulois.)

cveu | 18 novembre 2010 à 14h01 Signaler un contenu inapproprié

Il est étonnant que les écologistes politiques français, qui se prétendent de gauche et plus ou moins anticapitalistes, se soient fait le relais des idées des milliardaires David Rockfeller, Ted Turner, Rupert Murdoch, concoctées dans leurs cénacles hyper-capitalistes, mondialistes et, pour certains, au fonctionnement secret, que sont la Commission Trilatérale, le Club de Rome et le groupe de Bilderberg, avec l'aide de l'onucrate Maurice Strong et visant à instaurer une "gouvernance" mondiale assurée par des aristocrates de la haute finance et de la science dévoyée dans la politique.

MON810 | 18 novembre 2010 à 18h14 Signaler un contenu inapproprié

Je souhaite a NKM grande réussite dans cette noble et passionnante mission tout en lui rappelant que sont ministère est bien le ministère de l'environnement et de l'écologie . Quand a mr besson j'espère que libre du green wash et des faux verts il saura changer d'orientation concernant les énergie renouvelable !. On ne sait pas stocker l'énergie donc Je pense bien évidemment a tous ces projets de parcs éoliens sur terre comme sur mer ....il y a beaucoup mieux a faire et a construire pour la France .

carl | 18 novembre 2010 à 18h33 Signaler un contenu inapproprié

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