Si, cette année, l'été reste assez maussade, les chaleurs estivales de plus en plus étouffantes d'année en année continuent d'inciter les Français à se tourner vers la climatisation. Dans une récente étude, intitulée « La climatisation de confort dans les bâtiments résidentiels et tertiaires », l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) affirme que 25 % des ménages français s'étaient équipés en climatiseurs en 2020 – contre 14 % en 2016.
Plus de 800 000 climatiseurs vendus en 2020
Tous les ménages ne suivent pas uniformément cette tendance. D'après l'Ademe, se tournent vers la climatisation, en majorité, les propriétaires de maisons individuelles, habitants dans le sud-est de la France ou la Corse et exerçant en profession libérale, cadre ou profession intellectuelle supérieure.
Cette tendance se retrouve aussi du côté du secteur tertiaire, climatisé à 40 % en 2020, malgré quelques disparités. 64 % des activités de bureau sont équipées, par exemple, contre 7 % des surfaces des bâtiments d'enseignement. L'an dernier, en rassemblant ménages et entreprises, les ventes d'appareils de climatisation ont dépassé, pour la première fois, les 800 000 unités.
Une source non-négligeable de pollution atmosphérique
L'Ademe avance, de plus, qu'en 2020 la climatisation a été responsable de près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre produites par le secteur du bâtiment. Cette pollution provient, d'une part, de la consommation électrique nécessaire à l'utilisation de ces équipements. En 2020, l'Agence estime que les climatiseurs du secteur résidentiel – en particulier, des maisons individuelles – ont demandé 4,9 TWh d'électricité contre 10,6 TWh pour ceux employés dans le secteur tertiaire – en grande partie dans les bureaux et commerces.
D'autre part, la climatisation s'avère très polluante lorsque l'usure provoque des fuites, sous forme gazeuse, des fluides frigorigènes que renferment les appareils. « Ces gaz frigorigènes ont globalement des pouvoirs réchauffants élevés et au final, les émissions de gaz à effet de serre relatives aux fluides sont plus de deux fois plus importantes que les émissions liées à la consommation d'électricité », souligne l'Ademe dans un communiqué.
Privilégier l'ombre plutôt que la climatisation
Que faire pour se passer de climatisation face aux chaleurs caniculaires ? Dans un guide pratique accompagnant l'étude précitée, l'Ademe recommande avant tout d'éviter le plus possible d'y avoir recours, en préconisant la création d'ombre par des volets ou les branchages d'un arbre ou le renforcement de l'isolation des pièces. « Selon le type de protection solaire utilisé, il est possible de réduire la température intérieure de 2°C à 5°C », avance en réaction le groupement Actibaie, rassemblant les professionnels du secteur.
Si l'usage d'un climatiseur s'avère inévitable, l'Agence suggère de bien choisir son système de climatisation : elle rappelle qu'un climatiseur mobile, pratique en appartement, consomme 2,5 fois plus d'électricité qu'un climatiseur fixe PAC (pompe à chaleur) réversible ou « split ». En pratique, l'Ademe conseille, par ailleurs, un usage sobre et limité : « mettre en route la climatisation à partir de 30°C en extérieur, au lieu de 27°C, divise par trois la consommation d'énergie. »