Bien que l'utilisation du mercure soit limitée dans la plupart des produits, son utilisation reste possible dans certains d'entre eux comme les lampes, les appareils de mesure ou les amalgames dentaires. La Commission européenne envisage de restreindre ces utilisations et lance à cet effet une consultation publique jusqu'au 2 avril prochain.
Cette initiative vise à modifier le règlement du 17 mai 2017 qui permet de mettre en œuvre dans l'UE la convention de Minamata, qui couvre l'ensemble du cycle de vie de cette substance très dangereuse. Dans un rapport publié en août 2020, la Commission européenne estime que l'abandon de la plus grande utilisation intentionnelle de mercure subsistant dans l'UE, celle des amalgames dentaires, est techniquement et économiquement faisable avant 2030. Elle va évaluer la nécessité de poursuivre les travaux pour interdire la mise sur le marché, ainsi que la fabrication et l'exportation de certains produits contenant du mercure ajouté, si les décisions prises dans le cadre de la convention de Minamata se révèlent insuffisamment ambitieuses.
Des progrès ont été réalisés depuis l'adoption d'une stratégie européenne en 2005, mais des quantités importantes de mercure restent encore utilisées dans l'UE. La demande estimée d'amalgames dentaires pour l'année 2018 se situe dans une fourchette entre 27 et 58 tonnes. Or, cette substance bioaccumulable présente des risques très importants pour la santé, mais aussi pour l'environnement. Dans un rapport publié en septembre 2018, l'Agence européenne de l'environnement (AEE) révélait que plus de 40 % des masses d'eau de surface de l'UE étaient contaminées par du mercure.