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Méthanisation : l'impact des digestats sur les sols est à l'étude

Les premiers résultats de deux études sur l'impact des digestats de méthanisation sur les sols ont été présentés lors des récentes JRI 2022 du club biogaz de l'ATEE. Leurs conclusions sur la microbiologie et la stabilité des sols sont rassurantes.

Déchets  |    |  F. Gouty
Méthanisation : l'impact des digestats sur les sols est à l'étude

En novembre dernier, les conclusions d'Inrae Transfert sur l'analyse du cycle de vie du processus de méthanisation étaient plutôt positives. Elles étaient néanmoins marquées d'une nuance : la « surveillance de l'impact environnemental des digestats produits en sortie pour fertiliser les sols » était impérative. Les premiers résultats de deux études menées dans cette optique ont été présentés lors des Journées recherche et innovation (JRI) 2022 du club biogaz de l'Association technique-énergie-environnement (ATEE).

Effet inoffensif sur la diversité microbiologique

Battle Karimi, directrice scientifique de Novasol Experts, jeune bureau d'études créé à l'initiative de chercheurs de l'Inrae, s'est attelée à décortiquer l'ensemble de la littérature existante sur le sujet. Cette méta-analyse (à paraître dans la revue Environmental Chemistry Letters) de 66 études s'est plus particulièrement focalisée sur l'impact des digestats sur la qualité microbiologique des sols, en comparaison de fertilisants minéraux conventionnels ou d'un autre apport organique.

“ Dans seulement un cas sur six, les digestats de méthanisation s'avèrent moins bénéfiques qu'un fertilisant organique classique ” Battle Karimi, Novasol Experts
« Dans seulement un cas sur six, les digestats de méthanisation s'avèrent moins bénéfiques qu'un fertilisant organique classique », synthétise Battle Karimi. Cela étant, l'apport d'un digestat (issus d'effluents bovins ou de biomasse végétale, dans la majorité des cas) est jugé plus souvent « relativement neutre » qu'autre chose : entre 43 et 65 % des cas, en fonction des comparaisons (avec un fertilisant minéral, organique ou aucun apport). Par ailleurs, l'impact d'un digestat sur la qualité microbiologique du sol est, en lui-même, plus souvent neutre (43 %) ou positif (41 %) que négatif (7 %).

Il est néanmoins important de noter que le corpus en question provient en grande partie d'Allemagne, d'Italie ou de Chine (avec seulement quelques observations françaises recueillies), qu'un quart seulement des études recensées ont été menées en conditions réelles et que les trois quarts des effets mentionnés n'étaient pas mesurés plus de six mois après épandage. La chercheuse recommande ainsi d'encourager une plus grande diversité d'études à plus long terme et de renforcer la caractérisation des digestats ainsi que le suivi de leur impact sur les sols.

Maintien de la stabilité des sols

Un jeune chercheur de l'Institut agro Rennes-Angers s'est, quant à lui, intéressé à l'effet des digestats sur la « stabilité structurale » des sols. Cette dernière concerne la capacité du sol à résister à l'érosion et la battance (désagrégation sous forme de croûte imperméable) et s'appuie notamment sur les agrégats formés par l'activité biologique du sol. Joshua Cooke a étudié la désagrégation par humectation lente d'échantillons de sols incubés pendant six mois avec quinze types de digestats et deux matières organiques exogènes (du fumier bovin et de la paille de maïs). Résultat : aucun « effet négatif significatif » n'a été relevé, concernant l'impact des digestats sur cette stabilité.

Ces travaux ont soulevé plusieurs nuances. Les matières plus riches en matière organique labile (proche de la phase liquide) et en nutriments renforcent davantage l'activité biologique et la stabilité structurale des sols que les matières organiques stables (solides), comme le digestat brut (issu d'une unique digestion) ou le compost. En outre, le digestat « jeune » (le moins traité) s'avère plus efficace que le digestat composté, passé par plusieurs stades de digestion et un certain temps de stockage. Le chercheur remarque néanmoins que des essais complémentaires sont en cours pour vérifier ces résultats au regard du type de sol, de climat et de culture épandue.

Réactions1 réaction à cet article

Ou en est l'étude portée par LIonel Ranjard- (METHA-REV) ?
La durée de présence dans le méthaniseur est à prendre en compte. Si le digestat ne reste que 30 à 40 jours -si plus, moins rentable sur la production de gaz- il reste encore des bactéries-

AUCASOU | 01 avril 2022 à 15h48 Signaler un contenu inapproprié

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