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Une unité de méthanisation collective va voir le jour en Bretagne

Des agriculteurs, des industriels et des communes s'associent pour construire une usine de méthanisation collective à Saint-Gilles-du-Méné en Bretagne. Après 10 ans de réflexion, les travaux ont commencé et l'exploitation débutera en mai 2011.

Déchets  |    |  F. Roussel
   
Une unité de méthanisation collective va voir le jour en Bretagne
© blacksock
   
Le 10 septembre dernier, ont commencé les travaux de construction d'une usine de méthanisation sur le territoire de la communauté de communes du Mené dans les Côtes d'Armor. Baptisé Geotexia, le projet a été initié par des habitants regroupés au sein de l'association Mené Initiatives Rurales. Il a très vite reçu l'appui des 32 agriculteurs de la coopérative CUMA Mené Energie en manque de place pour l'épandage de leurs effluents. Ces derniers, épaulés par l'Association d'Initiatives Locales pour l'Energie et l'Environnement et l'Ademe, ont à leur tour réussi à convaincre les industries agroalimentaires de la région de traiter ensemble leurs effluents et co-produits.

Après 10 ans de montage technique et administratif, de réunions publiques et de discussions avec les associations de protection de l'environnement et les riverains, la réflexion aboutit aujourd'hui à la construction d'une usine de méthanisation capable d'accueillir à la fois des déchets organiques d'origines agricoles, municipales et industrielles. Au total, l'usine Géotexia accueillera 75.000 tonnes de déchets dont 35.000 tonnes de lisiers et 40.000 tonnes de matières d'agro-industries et de collectivités. Ces déchets seront mélangés dans un méthaniseur. L'unité de traitement permettra de valoriser les déchets sous forme de biogaz qui alimentera deux turbines de production d'électricité de 1,3 MW. Cette électricité sera revendue à EDF et injectée sur le réseau.
Le résidu de la méthanisation (digestat) sera ensuite centrifugé. La partie solide sera valorisée sous forme de compost. Au final, l'unité de traitement devrait en produire 7.000 tonnes par an. La partie liquide (3.000 tonnes par an) sera quant à elle épurée sur place. Avec une teneur en nitrates inférieure à 10 mg/l, cette eau devrait servir à irriguer 14 hectares de cultures énergétiques pérennes, principalement des taillis à très courte rotation de saule. Ces plantations serviront à l'alimentation de chaufferies bois industrielles locales.

Le projet Geotexia est porté par trois actionnaires regroupés au sein d'une société du même nom Geotexia Mené : la Cuma Mené Energie (34%), le groupe IDEX (32%) qui sera également l'exploitant de l'usine et la Caisse des dépôts et consignations (34%). 14,6 millions d'euros sont nécessaires à la réalisation de l'usine. L'Ademe, l'Agence de l'eau et le Feder subventionnent le projet à hauteur de 29% des investissements. Le reste sera financé par l'emprunt (Crédit agricole, Crédit Mutuel de Bretagne, OSEO et le Crédit Coopératif). Le Conseil Régional de Bretagne et le Conseil Général des Côtes d'Armor ont garanti les emprunts à hauteur de 1 million d'euros et la communauté de communes du Mené a cédé le terrain de construction à Géotexia. L'exploitation du site débutera en mai 2011 pour un chiffre d'affaires prévisionnel de 4 millions d'euros avec 4 salariés au démarrage.

La méthanisation collective encore rare en France


L'usine Geotexia sera l'une des premières en France à mettre en application le principe de la « méthanisation collective » ou « centralisée ». Outre les avantages intrinsèques à la méthanisation que sont la production d'énergie renouvelable, la limitation des émissions de gaz à effet de serre et notamment du méthane et le retour au sol de la matière organique, la méthanisation collective est particulièrement intéressante pour les élevages et entreprises de petite et moyenne taille, pour lesquelles une solution individuelle performante est hors de portée financière. Les économies d'échelle qu'elle permet améliorent la rentabilité économique des projets, l'un des principaux freins au développement de la méthanisation en France.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que ces installations sont des équipements industriels qui peuvent avoir des impacts sur leur environnement au même titre qu'une usine de traitement classique. La mutualisation des déchets va souvent de pair avec des installations de grandes tailles qui nécessitent les autorisations adéquates et par conséquent des montages administratifs plus longs. Une taille conséquente peut également inquiéter les riverains. Un projet similaire prévu en 2004 à Lannilis dans le Finistère a d'ailleurs été avorté face à la colère des habitants. Cette usine aurait traité plus du double de lisier et de déchets que ce qui est prévu pour Géotexia. Près d'une soixantaine d'agriculteurs y étaient associés.

Réactions3 réactions à cet article

unité de méthanisation

Il est vrai qu'il peut y avoir des nuisances pas faciles à éviter. Le montage de tels projets doit demander un fort consensus et beaucoup d'anticipation.
Bravo à ceux qui ont réussi à s'associer et aboutir. Mimipinson.

mimipinson | 17 septembre 2009 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié
avis et pensée aux éleveurs du Nord OuestFinistère

je suis content de voir qu'enfin une unité de ce type va voir le jour
je pense à cette lecture, à l'amertume des éleveurs bretons qui, il y a à peine 4 ans, avaient un projet de méthanisation de leurs lisiers excédentaires sur deux sites et qui se sont vus refuser leur projet, et auxquels aucun soutien des administrations, des politiques et des institutionnels comme l'ADEME n'a été fourni, voir le contraire

LELEU | 17 septembre 2009 à 14h14 Signaler un contenu inapproprié
Bravo ! Excellent projet !

Très bien pour différentes raisons:
- solution à pb du lisier et autres déchets
- source d'électricité EnR pour la Bretagne
Bonne continuation !
A+ Salutations Guydegif(91)

Guydegif(91) | 22 octobre 2009 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

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