Neuf "professions vertes" (1) ont été détaillées dans les secteurs de l'assainissement et du traitement des déchets, de la production et de la distribution d'énergie et d'eau, de la protection de la nature mais aussi dans des secteurs plus variés, dans une étude publiée le 13 mars par les services statistiques des ministères de l'Environnement et du Travail.
Les professions verdissantes
L'étude a identifié également une soixantaine de professions verdissantes, c'est-à-dire que "ces professions sont amenées à évoluer pour intégrer la dimension environnementale".
Selon l'observatoire national des emplois et métiers de l'économie verte, l'emploi dans ces professions représente potentiellement 3,6 millions de personnes en 2008, dont près des deux tiers dans les domaines du bâtiment (conception, construction/rénovation, équipements), du transport (conduite, logistique) et de l'agriculture-sylviculture. Mais ces professions se trouvent également dans des secteurs très variés : l'industrie, l'entretien des espaces verts, le tourisme, l'animation, le commerce, la recherche…
Assainissement et traitement des déchets : des métiers peu qualifiés
En 2008, 40 % des salariés exerçant une de ces professions vertes étaient dans le secteur de l'assainissement et du traitement des déchets (50.000 salariés en 2008). La plupart (38.000) sont ouvriers de l'assainissement et du traitement des déchets, chargés du nettoyage de la voie publique, de l'enlèvement et du traitement des ordures ou de l'assainissement des eaux usées. Ces professions d'agents de station d'épuration, d'agents d'assainissement ou d'éboueurs sont majoritairement exercées par des ouvriers non qualifiés (84 %) et par des hommes (94 %).
Ce secteur compte également 13.000 conducteurs de véhicule de ramassages des ordures.
La plupart des emplois de l'assainissement et du traitement des déchets sont des CDI, à temps plein, et se trouvent dans les secteurs de la production et distribution d'eau, l'assainissement, la gestion des déchets et la dépollution ou dans l'administration publique.
Production et distribution d'énergie et d'eau : du BEP aux diplômes universitaires
Les métiers de la production et de la distribution d'énergie et d'eau comptaient en 2008 un peu plus de 60.000 salariés (46 % des salariés exerçant dans les professions vertes).
On compte parmi ces emplois, 10.000 ouvriers qualifiés des autres industries (eau, gaz, énergie, chauffage). Ils sont agents d'exploitation du service des eaux, conducteurs de ligne de fabrication, opérateurs de salle de commande… "La moitié de ces ouvriers a un CAP ou un BEP, 15 % un baccalauréat technologique ou professionnel. Ils occupent généralement un emploi sans limite de durée, quasiment toujours à temps plein".
Quelque 41.000 personnes travaillaient en 2008 en tant qu'agents de maîtrise et techniciens en production et distribution d'énergie, eau, chauffage (agents d'exploitation du service des eaux, agents de maîtrise de production, de distribution d'énergie, de gaz, d'eau, agents techniques d'exploitation ou contremaîtres d'exploitation EDF, GDF). Ils assurent des fonctions d'encadrement de la production, ou des fonctions techniques ou technico-commerciales dans les domaines de la production et de la distribution d'énergie, d'eau, de chauffage. Ces salariés "sont relativement diplômés" : 36 % ont un CAP ou un BEP, 21 % ont un baccalauréat technique ou professionnel et 20 % ont un diplôme universitaire de 1er cycle.
Enfin, le secteur comptait en 2008 près de 11.000 ingénieurs et cadres de la distribution d'énergie, eau. Ils "interviennent dans la production et la distribution de l'électricité, du gaz, de l'eau, du chauffage et de l'énergie. Ils sont typiquement chefs de district EDF ou ingénieurs EDF, GDF", explique l'étude, ajoutant : "Du fait des responsabilités inhérentes à cette profession, les ingénieurs et cadres de la distribution d'énergie, d'eau sont très diplômés : les trois quarts possèdent un diplôme universitaire, en général de 2e ou 3e cycle".
Protection de la nature : du BEP au diplôme universitaire
Quelque 4.000 personnes travaillaient en 2008 dans les métiers de la protection de la nature. "Ces professionnels sont agents techniques de l'Office national des forêts (ONF), agents techniques des eaux et forêts, gardes chasse, gardes forestiers, animateurs environnement, gardes pêche…", détaille l'étude. Les niveaux de qualification de ces professionnels sont variés : 32 % sont titulaires d'un CAP ou d'un BEP, 23 % ont un baccalauréat ou un brevet professionnel et 15 % possèdent un diplôme universitaire de 1er cycle.
Techniciens, ingénieurs et cadres techniques : des professions fortement diplômées
Enfin, l'étude a identifié deux professions vertes s'exerçant dans des secteurs d'activité très variés (production et distribution d'eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution, activités spécialisées, scientifiques et techniques, administration publique, industrie manufacturière…) : les techniciens de l'environnement et du traitement des pollutions et les ingénieurs et cadres techniques de l'environnement. "Il s'agit des professions les plus féminisées et les plus jeunes des professions vertes", précise l'étude.
En 2008, on dénombrait 11.000 techniciens de l'environnement et du traitement des pollutions (techniciens en assainissement, en traitement des déchets ou en environnement, ou techniciens des espaces naturels). Ces professionnels "sont fortement diplômés : ils possèdent le plus souvent un diplôme universitaire du 1er cycle (36 %), 17 % ont un diplôme universitaire de 2e ou 3e cycle".
Quant aux ingénieurs et cadres techniques de l'environnement (ingénieurs en environnement, ingénieurs en traitement des déchets, chargés d'études, chargés de mission ou consultants en environnement), ils étaient 8.000 en 2008. C'est la profession verte la plus féminisée, avec un tiers de femmes, contre un quart pour les techniciens de l'environnement et du traitement des pollutions. "Ils sont très diplômés : 84 % d'entre eux ont un diplôme universitaire, généralement de 2e ou 3e cycle".