En interrogeant 7.055 employeurs ayant déposé des offres (1) sur des métiers ''verts'' (2) et ''verdissants'' (3) , Pôle emploi (4) visait à mettre en lumière leurs spécificités en matière de recrutement, de formation et de développement d'activités. L'objectif était de cerner également si ces offres découlaient d'un développement d'activités existantes, de l'apparition de nouvelles activités ou de l'apparition de nouveaux besoins en compétence sur des métiers existants liés au développement des enjeux environnementaux. Le tout pour ''accompagner cette mutation en anticipant et en adaptant l'offre de formation aux besoins du marché du travail''.
Une seconde phase de cette étude portera sur les candidats. Les résultats devraient être présentés en juin.
Qui recrute ?
44,4 % des établissements interrogés exercent une éco-activité (définie comme la gestion de la pollution eau, air, sol, bruit, des déchets et de l'énergie). ''L'industrie et l'agriculture (respectivement 50,8 % et 50,2 %) sont les secteurs où les établissements se réclament le plus de l'éco-activité, suivis par le secteur de la construction (48,9 %)''.
Les établissements de 200 salariés ou plus déclarent à plus de 55 % avoir une activité en lien avec le développement durable. Les unités sans salarié sont plus d'un quart (26,3 % contre moins de 23 % pour les autres tailles d'établissement) à envisager ce type d'activité dans les cinq années à venir, en anticipant un accroissement de leur activité sur le marché du développement durable.
Si la majorité des personnes interrogées (74,4 %) estiment que le développement durable est d'abord un positionnement éthique de leur entreprise qui leur permet de communiquer une bonne image (69 %), 66,7 % des répondants considèrent que c'est un atout pour le développement économique de leurs entreprises et leur pérennité.
De plus, 74,8 % des entreprises ont mis en place des mesures internes visant à réduire leur impact sur l'environnement.
Quels emplois ?
74,1 % des établissements interrogés offrent des postes qualifiés ou d'encadrement sur ces métiers ''verts'' : 34,1 % concernent des postes d'employés qualifiés, 27,7 % d'ouvriers qualifiés, 9 % d'agents de maîtrise/techniciens, 3,3 % de cadres. Un quart seulement offrent des postes non qualifiés : 13,7 % d'employés non qualifiés, 7,7 % d'ouvriers spécialisés, 4,5 % de manoeuvres.
Dans 38 % des cas, l'offre correspond à un CDI, dans 25,5 % des cas, c'est un CDD de 6 mois et plus. ''Plus la qualification recherchée est élevée, plus l'emploi proposé est durable'', note Pôle emploi. Les secteurs de l'installation et de la maintenance offrent particulièrement des CDI (68,9 %) contre 50 % dans l'industrie.
78,8 % des établissements cherchant à recruter ont réussi à pourvoir les postes proposés. Parmi eux, le principal motif de recrutement est le développement d'activités existantes. 26,9 % invoquent le développement de nouvelles activités.
Quels besoins de recrutement ?
Si dans 88,1 % des cas, les entreprises ont réussi à recruter le ou les candidats correspondants au profil qu'ils cherchaient, 40 % déclarent avoir éprouvé des difficultés de recrutement. 11,8 % des établissements ont été amenés à modifier leur offre afin de trouver le candidat adéquat (niveau d'expérience requis, niveau de formation, niveau de responsabilité…).
Sur l'ensemble des établissements, 21,2 % ne sont pas parvenus à pourvoir l'ensemble des postes offerts, dont 17,6 % aucun. La raison ? Absence de candidat, manque d'expérience des postulants, particulièrement dans le secteur de la construction (56,9 %) et de l'industrie (53,2 %).
Plus de la moitié des entreprises (51 %) considèrent qu'être formé aux exigences environnementales de son métier est un atout pour les candidats.
Néanmoins, 43,7 % des établissements prévoient systématiquement une formation à l'embauche, particulièrement les métiers de salubrité et de traitement de nuisibles, de conception et organisation de la chaîne logistique et de contrôle et de diagnostic technique du bâtiment. En revanche, les métiers du domaine de la construction, bâtiment et travaux publics (maçonnerie, montage d'agencements, réalisation/installation d'ossatures bois) n'aboutissent pas à des formations à l'embauche.
''Au-delà de la formation à l'embauche, un tiers des établissements (33,1 %) font bénéficier à leurs salariés de formations en rapport avec l'environnement. Dans 82,1 % des cas, il s'agit d'une sensibilisation et dans 73,6 % d'une formation technique (utilisation de nouveaux matériaux, application des nouvelles réglementations…)''.