Le 25 janvier, à l'occasion du Carrefour des gestions locales de l'eau à Rennes, le cabinet d'études Sepia Conseils a présenté les conclusions d'une enquête portant sur la gestion des micropolluants par les collectivités. Pour rappel, depuis 2015, l'État leur impose d'effectuer régulièrement des diagnostics « amont micropolluants » pour évaluer la concentration d'une centaine de ces substances en entrée et en sortie de leurs stations d'épuration. Si des micropolluants sont découverts en quantité significative, la collectivité concernée doit établir un plan d'action pour en réduire la concentration à la source.
D'après Olivier Saison, ingénieur-conseil responsable du pôle développement durable chez Sepia Conseils, « cette réglementation est nécessaire par rapport à l'urgence d'agir, mais elle n'est pas suffisante parce qu'il ne suffit pas que réglementairement soit imposée une étude pour que derrière, cela change la réalité sur le terrain ». De son expérience aux contacts de nombreuses collectivités, de nombreux freins bloquent leur action à cet égard. L'un des principaux est le manque de formation, voire de compréhension et d'acculturation, du personnel des collectivités sur les micropolluants. « Il faut revenir aux enjeux fondamentaux qui peuvent motiver les techniciens, les responsables de services et jusqu'aux élus, à agir. »
Un autre point de blocage, et donc d'amélioration, identifié par l'étude de Sepia Conseils est la nécessité d'accentuer la synergie et la mutualisation des compétences interservices. « Il n'y a pas que le service qui s'occupe des rejets industriels qui est capable d'agir, il faut aussi travailler la gestion des eaux pluviales, des déchets, de l'urbanisme, de la communication », souligne Olivier Saison.