La question des migrants climatiques est au cœur de débats politiques depuis plusieurs années sans trouver de solutions. Certains évoquent la création d'un statut juridique spécifique, comme c'est le cas pour le droit d'asile, mais pour l'instant le dossier n'avance pas. Les causes des migrations peuvent être multiples. On observe alors un enchevêtrement de problématiques politiques, sécuritaires et économiques. Difficile d'identifier ce qui est de la faute du climat.
Pour faire avancer ce sujet complexe, des chercheurs de l'université Columbia (New York) ont cherché à quantifier la relation entre la hausse des températures et les flux migratoires (1) . En croisant de nombreuses données sur la période 2000-2014, Anouch Missirian et Wolfram Schlenker ont mis en évidence que lorsque les températures dévient de l'optimum de 20°C, les demandes d'asile augmentent de façon non linéaire, ce qui implique une augmentation accélérée dans le cadre d'un réchauffement futur continu. En appliquant leurs calculs aux scénarios du GIEC, les deux chercheurs prévoient d'ici la fin du siècle, que les demandes d'asile pourraient augmenter de 188% dans un monde à 4,5 ou 5°C ou de seulement 28%, si les Etats arrivent à stabiliser le réchauffement autour de 2°C.