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Actu-Environnement

La substance active du Cruiser intoxique les abeilles même à faible dose

Le ministère de l'Agriculture a annoncé qu'il envisageait d'interdire le pesticide Cruiser OSR de Syngenta, suite à la publication hier d'une étude française prouvant l'impact de sa matière active, le thiaméthoxam, dans la survie des abeilles.

Risques  |    |  R. Boughriet
La substance active du Cruiser intoxique les abeilles même à faible dose

Dans une étude parue jeudi 29 mars dans la revue Science, (1) l'équipe de scientifiques français de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) d'Avignon, de l'Association de coordination technique agricole (Acta) et du CNRS a mis en évidence pour la première fois ''le rôle d'un insecticide dans le déclin des abeilles, non pas par toxicité directe mais en perturbant leur orientation et leur capacité à retrouver la ruche''.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs ont collé des micropuces électroniques RFID de 3 milligrammes fixées sur le thorax de plus de 650 abeilles permettant de suivre leurs déplacements. Ils ont pu constater l'importance du non-retour à leur ruche de la moitié des butineuses préalablement nourries en laboratoire, avec une solution sucrée contenant des doses très faibles d'un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, le thiaméthoxam. Il s'agit de lasubstance active utilisée pour l'enrobage des semences dans de nombreux produits phytosanitaires, comme le Cruiser du fabricant Syngenta sur le maïs et sur le colza, déjà accusé d'être à l'origine d'une surmortalité d'abeilles par les apiculteurs et les ONG environnementales.

Les abeilles désorientées par une faible dose

En comparant les proportions de retours à la ruche des deux groupes d'abeilles ayant reçu une solution sucrée avec ou sans pesticides, les chercheurs ont évalué le taux de disparition imputable à l'ingestion du produit testé. Résultats : cet insecticide agit sur les abeilles à des doses bien inférieures à la dose létale en interférant avec leur système cérébral de géolocalisation, ce qui a entraîné la mort d'un grand nombre d'entre elles. "Lorsqu'elle est combinée à la mortalité naturelle", cette disparition liée à l'insecticide aboutit à une mortalité journalière de 25% à 50% chez les butineuses intoxiquées. Soit jusqu'à trois fois le taux normal (environ 15% des butineuses par jour), précise l'étude.

Afin d'évaluer l'impact de l'augmentation du taux de mortalité en période de floraison, les chercheurs ont établi une simulation basée sur ces résultats qui ''laisse penser que l'impact de l'insecticide sur les colonies pourrait être significatif." Celle-ci montre que si la majorité des butineuses étaient contaminées chaque jour, l'effectif de la colonie pourrait chuter de moitié pendant le temps de la floraison – et jusqu'à 75 % dans les scenarii les plus pessimistes. "Ce déclin démographique serait critique, à une période où la population de la colonie devrait atteindre un maximum, un préalable nécessaire au stockage de réserves alimentaires et à la production de miel".  Cette désorientation a donc "le potentiel de déstabiliser le développement normal de la colonie", ce qui peut en outre la rendre vulnérable aux autres facteurs de stress que sont les pathogènes (varroa, Nosema, virus) ou les variations de la disponibilité des ressources florales naturelles. Et de conclure :une exposition des abeilles butineuses à un insecticide néonicotinoïde ''pourrait affecter à terme la survie de la colonie, même à des doses bien inférieures à celles qui conduisent à la mort des individus''.

Vers un retrait du marché du Cruiser OSR ?

Face aux résultats de toxicité démontrée par l'étude - venant confirmer par la même les craintes des apiculteurs et ONG -  le ministère de l'Agriculture a réagi dès le 29 mars au soir en indiquant qu'il envisageait l'interdiction de l'usage du pesticide Cruiser OSR utilisé sur le colza, après ''réévaluation" du produit. Le pesticide est autorisé en France depuis juin 2011 sur la base d'un avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Or, le ministère a déclaré attendre un nouvel avis de l'Anses, d'ici le 31 mai, "avant la campagne de semences en juillet", selon un responsable interrogé par l'AFP. Le ministère a également demandé à l'Inra et à l'Acta "d'accélérer les recherches en plein champ" pour évaluer si les résultats de leur expérimentation "se retrouvent en condition réelle".

En cas de confirmation des résultats de l'équipe française, l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR serait alors retirée. De quoi satisfaire France Nature Environnement (FNE) et l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) qui avaient déjà demandé le retrait du pesticide. Mais les apiculteurs et la fédération écologiste avaient été déboutés en juillet 2011 en référé par le Conseil d'Etat qui s'était déclaré incompétent pour traiter cette affaire. Dans un communiqué, l'Unaf qui a déjà déposé un autre recours contre le pesticide, a réclamé ce vendredi 30 mars une interdiction "immédiate" du Cruiser OSR. La fédération appelle également au retrait de ''l'ensemble des pesticides néonïcotinoides tueurs d'abeilles''alors que le Cruiser 350 utilisé sur le maïs ''peut toujours être commercialisé dans l'attente d'une décision de justice pour l'AMM 2011", selon elle. "L'article publié dans Science intervient alors que le colza est en pleine floraison, et que selon les chiffres de Syngenta, 600.000 ha de colza enrobé au Cruiser OSR auraient été semés l'été dernier. Le Ministre a annoncé renvoyer à l'Anses l'évaluation de l'étude, mais un avis de l'Anses au 31 mai interviendrait trop tard par rapport au calendrier de commande des graines de colza, semées en août'', prévient la fédération apicole. "Le temps n'est plus aux études mais à l'action politique courageuse !", a déclaré Olivier Belval, président de l'Unaf.

De son côté, FNE qui "se bat" également ''depuis 4 ans pour l'interdiction de ce produit" a vu "un message extrêmement positif" dans l'annonce du gouvernement. ''Nous attendons l'avis de l'Anses mais le fait que les pouvoirs publics réagissent enfin est une excellente nouvelle pour les abeilles, dont chacun sait qu'elles sont indispensables à l'équilibre des écosystèmes et à notre alimentation", a déclaré Bruno Genty, président de FNE.

Syngenta conteste l'étude

En revanche, le fabricant suisse Syngenta a, lui, contesté les conclusions de l'étude française estimant dans un communiqué qu'elle comporte "deux biais fondamentaux". Selon lui, la dose d'insecticide administrée est "au moins trente fois plus élevée que celle du nectar de colza protégé avec du Cruiser OSR". Pour atteindre la quantité de thiaméthoxam retenue dans l'étude, l'abeille "devrait consommer quotidiennement jusqu'à sept fois son propre poids en nectar. Cette quantité correspond également à deux fois la dose maximale retenue comme « pire cas » par l'Anses" dans son avis d'octobre 2010, affirme Syngenta. Ce dernier conteste également les conséquences du pesticide sur ''la chute de moitié des colonies" pendant le temps de la floraison alors que les études fournies à l'appui du dossier d'autorisation de mise sur le marché "n'auraient montré aucune baisse de poids des colonies". Le groupe assure ''que le Cruiser OSR a déjà été utilisé sur plus de trois millions d'hectares de colza en Europe sans incident''.

1. Consulter l'étude sur Science
http://www.sciencemag.org/content/early/2012/03/28/science.1215039.abstract

Réactions27 réactions à cet article

et si on interdisait la vente aux particuliers de toutes ces substances toxiques? y'a des rayons entiers de round up et autres saloperies dans les magasins...

lotus | 31 mars 2012 à 18h18 Signaler un contenu inapproprié

merci de votre enquéte

gilles | 01 avril 2012 à 21h30 Signaler un contenu inapproprié

L'INRA n'a pas répondu aux critiques de Syngenta.

Le Rund-up n'est pas une saloperie.

Laurent Berthod | 02 avril 2012 à 10h16 Signaler un contenu inapproprié

Loi Barnier 1995 introduisant la notion de principe de précaution : « l'absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement à un coût économiquement acceptable. »
Pourquoi demander une enquête plus poussée et décaler l'échéance ? J'ai comme l'impression qu'il y a pas deux poids, deux mesures sur certains sujets...

Pour finir, j'ai un peu de compassion pour Mr Belval de l'Unaf, car en effet, réclamé à corps et à cri "une action politique courageuse" tient du voeu pieux.

Hannicare | 02 avril 2012 à 11h19 Signaler un contenu inapproprié

L'Unaf est un ramassis d'apiculteurs incompétents.

Le principe de précaution, on en crèvera. Plus d'innovation, plus de croissance, la misère, le chômage. On continue avec ce principe absurde ?

Penicillium roqueforti | 02 avril 2012 à 11h43 Signaler un contenu inapproprié

Les chantres du Roundup et du Cruiser et des autres pesticides, pleureront quand les pollinisateurs ne seront plus là pour faire le travail gratuit des maraîchers et arboriculteurs !!!!
il sera trop tard.
Réfléchissons à long terme au lieu d'avoir le nez dans le guidon

Nicole | 02 avril 2012 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

@ Penicillium roqueforti :
Un autre avis éclairé sur l'INRA et le CNRS en charge de l'étude ? Ou sur la caractère incomplet ou biaisé des études sélectionnées par la revue Science ?

En tout cas, il y a une quasi-certitude c'est que l'extinction des abeilles, ça on en crevera comme vous dites. Remarquez, ça créera des emplois de tout polliniser à la main...

Comment peut-on ne pas vouloir s'avouer que les disparitions alarmantes de population d'abeilles ont pour cause l'utilisation systématique - et irraisonnée - d'insecticides/pesticides ?

*désabusé*

Hannicare | 02 avril 2012 à 12h24 Signaler un contenu inapproprié

chaque année, depuis 3 ans je crois, un arrété ministériel autorisait, par dérogation, l'utilisation de ce "machin"; tout aussitot, une association FNE je crois aussi , ou géné future, déposair un recours, et le conseil d'état déclarait l'arrété non valable.
Même comédie ou tragédie chaque année: gestion admirable de nos institutions!
On sait qui sont les lobbies; rien à dire.
QUI sont ceux, nomément et quelles fonctions, qui ont donné suite à ces pressions, et dans quelles conditions, sur les ordres on consignes de qui, et dans quelles conditions? C'est la qu'il y a un verrou à faire sauter en appelant leurs responsablités directes sans transfert sur les comptes de l'état.

jean | 02 avril 2012 à 12h38 Signaler un contenu inapproprié

D'accord avec Lotus ! Arrêtons d'utiliser toutes ces substances toxiques ! Tout dans la nature a son utilité, il serait temps de s'en rendre compte ! Un peu de bon sens suffit !

Quant aux dires de "Penicillium roqueforti"(avec tous les progrès réalisés par l'humanité, toute cette soit disant croissance, innovation) la misère, le chômage ne devraient plus exister depuis longtemps et ce n'est pourtant pas le cas ! Il suffit d'observer l'évolution du monde pour comprendre à qui sert le "progrès" ! La première des choses à protéger pour garantir notre existence est notre environnement. Sans eau pure, sans terre fertile, sans flore ni faune qu'adviendrait-il de l'être humain ?

Agathe | 02 avril 2012 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

Les écologistes incultes n'ont entendu parler ni de Nosema ceranae, ni de Varroa destructor, ni du virus de la paralysie des abeilles ! Ces trois ennemis naturels des abeilles font mille fois plus de dégâts chez les abeilles que les pesticides.

Penicillium roqueforti | 02 avril 2012 à 14h24 Signaler un contenu inapproprié

@Penicillium roqueforti :
Aucun besoin de se montrer aggressif. Tous ont bien le droit à un avis.
Les virus et bactéries ont bien été identifiés comme causes secondaires dans le CDD.
- Le Nosema cerenae (avec un "e") : est un agent opportuniste, pas qu'une cause primaire.
- La Varroatosis, quant à elle, semble être infirmée par le fait que les abeilles asiatiques y soient très résistantes, mais restent bien victimes du syndrome d'effondrement des colonnies observé.

D'autre part, vous semblez écarter une dernière possibilité - et peut être pas par hasard ? - :
Quid des OGM qui affaibliraient le métabolisme de ces insectes ? Et donc les laisseraient vulnérables aux virus, parasites, pesticides etc...

Pour rappel, l'étude présentée avance un lien significatif, jusqu'à 75% de décimation sur la période de floraison. Et ce n'est pas un travail isolé puisque Penelope Whitehorn de l'université de Stirling (UK) a présenté dans la même revue (même numéro) une étude présentant les mêmes conclusions.

Hannicare | 02 avril 2012 à 15h42 Signaler un contenu inapproprié

@ Penicillium roqueforti
il serait intéressant de savoir qui vous rémunère pour ce travail de communication visant à inonder la toile de propos diffamatoires envers des scientifiques sérieux ? on retrouve sur tous les blogs "OGM" "pesticides" les mêmes théories débiles sur le pseudo progrès et le méchant principe de précaution ... vous ne faîtes pas preuve de beaucoup d'imagination monsieur !

Peut être faites vous aussi parti de ces personnes qui nient le réchauffement climatique et laissent entendre qu'il n'y a pas de consensus au sein de la communauté scientifique sur le sujet alors qu'aujourd'hui nous sommes face à des faits pas des hypothèses !

Ce qui est malheureux c'est que votre propagande laisse entendre qu'il y a encore des doutes alors qu'il n'y en a pas ! C'est de la malhonnêteté intellectuelle !

"quand les hommes auront polluer la dernière rivière, bruler les dernières forêts, pêcher les derniers poissons et empoisonner les dernières abeilles, ils réaliseront que les billets de banque ne se mangent pas"

exprofesso | 02 avril 2012 à 15h56 Signaler un contenu inapproprié

il y a eu une très bonne émission de radio sur l'action des lobbyistes cherchant à semer le doute sur des fais scientifiques établis : tabac, pesticides, OGM etc...

http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-les-marchands-de-doute-nous-trompent-ils-deliberement-2012-03-30

exprofesso | 02 avril 2012 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié

Tout le monde a bien droit à un avis même sur ce qu'il ne connait pas. Résultats : la France n'innove plus, ne produit plus, s'appauvrit. Ce sont les pays qui font le plus appel au principe de précaution qui ont le plus de problème de croissance et de chômage. Mais les citoyens incultes, endoctrinés par les zécolos sont contents.

Je ne suis payé par personne, je suis à la retraite et ce genre d'argument est purement stalinien.

D'ailleurs les WWF, greenpisse et autres ne sont pas de lobbies peut-être ? Vous connaissez les salaires de leurs dirigeants ? Vous connaissez le nombre de leurs fonctionnaires qu'il faut qu'ils payent à la fin de chaque mois ? Mais eux ils ne rendent service à personne, ils ne produisent rien, ils ne vendent rien, sauf des mensonges et du vent. Contrairement aux industriels et aux agriculteurs, ce sont des parasites.

Penicillium roqueforti | 02 avril 2012 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié

@Penicillium roqueforti : les innovations qui ne prennent pas en compte l'équilibre global et ne se justifient que par le profit immédiat pour quelques uns ne sont guère intéressantes! Quant aux varoa et., diverses études montrent que les colonies d'abeilles saines et en pleine forme peuvent y faire face, mais que celles qui sont affaiblies par les divers neurotoxiques auxquelles elles doivent faire face sont par contre très vulnérables. Tout comme les humains peuvent être plus sensibles à certaines pathologies lorsque leur système immunitaire est défaillant.
Les études biaisées et commanditées par les lobbies agro sont légions, et les études indépendantes difficiles à mettre en place. Hélas... De toute façon, il suffit de regarder en arrière pour voir comment de nombreux "progrès" se sont finalement révélés pire que tout! Science sans conscience n’est que ruine de l’âme … disait déjà
François Rabelais ! (PS: je suis ingénieur chimiste, je comprends de quoi je parle!)

Lotus | 03 avril 2012 à 09h48 Signaler un contenu inapproprié

Que fait on du principe de précausion? On donne des autorisations de mise sur le marché a des produits sans aucune étude sur leurs effets sur l'écosystème.

Gio | 03 avril 2012 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié

Tous les poncifs sans intérêt.

Aucun argument, que des mantras répétés sans cesse. On peut être chimiste et complètement dans l'idéologie et le mainstream de la pensée écolo-basique.

Laurent Berthod | 03 avril 2012 à 10h08 Signaler un contenu inapproprié

A : Laurent Berthod :

Et de votre part, quels sont vos arguments ? Merci de les mentionner de façon à ce que les personnes compétentes en la matière puissent y apporter leur point de vue !

Pour ma part, je pense aussi que le Round Up et autres produits du même acabit sont des saletés à ne pas utiliser ! Ce sont des produits nocifs pour l'environnement et donc pour l'homme ! C'est d'une criante évidence, même sans avoir fait de longues études en la matière !

A : Penicillium roqueforti :

Vous mélangez tout et ne parvenez qu'à dresser les gens les uns contre les autres plutôt que de servir l'intérêt de tous. Greenpeace est présente sur de nombreux fronts du point de vue environnemental et c'est tant mieux ! Sans contre pouvoir, comment se faire une opinion ? Par ailleurs, Greenpeace est une organisation non gouvernementale donc leurs employés ne sont pas des fonctionnaires rémunérés par l'Etat ! D'autre part Greenpeace compte également de nombreux bénévoles qui n'ont aucun profit à tirer de leurs actions en faveur de la protection de l'environnement ! Renseignez-vous !

Agathe | 03 avril 2012 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié

L'usage immodéré des points d'exclamation et des invectives est toujours amusante dans ce genre de forum. Que penser?
1. Que les lobbies diaboliques ont pour but de détruire toute vie sur terre et d'amasser de l'argent en ruinant et abusant tous les gens?
2. Que les angelots écologistes "lanceurs d'alerte" sont tous des gentils et vont sauver la planète en faisant de nous des inconditionnels du bio?
S'il y a des rayons entiers de saloperies, c'est qu'il y a des cons pour les acheter, tant pis pour les cons sots mateurs.
Si le principe de précaution est un principe de blocage, alors autant ne jamais être né. La haine de soi transpire souvent de propos militants.
Le développement de la connaissance doit permettre des choix raisonnés pour assurer la protection des cultures et des récoltes, en interdisant certains produits et peut-être un jour le thiamethoxam. Son objet n'est pas de proférer des anathèmes.

Albatros | 05 avril 2012 à 18h03 Signaler un contenu inapproprié

Mme Agathe (3 avril 2012 à 14h09) a écrit : « Et de votre part, quels sont vos arguments ? »

Les arguments – ceux de Syngenta, qui valent pour ce qu'ils disent – se trouvent dans le billet ; eh oui, il faut aussi lire ce qui ne colle pas à ses opinions ou préjugés... Les gens curieux ou suspicieux peuvent aussi lire l'article d'Henry et al., leur communiqué de presse (CP) et leurs déclarations.

Or, on peut déjà être suspicieux quand une équipe publie un CP d'autosatisfaction le jour de la publication de son article, surtout s'il s'agit d'un sujet qui agite la société.

Sur le fond, on lit dans l'article que les abeilles ont reçu une dose réaliste par rapport à celles absorbées au champ, sublétale (a field-realistic, sublethal dose of thiamtethoxam (a real dose of 1.34 ng)) in a 20-μl sucrose solution). Sans plus de précisions ni, surtout de références. C'est environ un quart de la DL50... ça secoue !

Dans le CP, il est question de « très faibles doses [de] thiaméthoxam ». Un quart de la DL50 ? Sur le site "sante-plantes-environnement" de l'INRA, il a bien fallu admettre que Syngenta « a mis en cause publiquement le réalisme du protocole ». Mais on n'y a pas répondu de manière satisfaisante sur la question essentielle de la dose ingérée. Dans la presse, Axel Decourtye a répété que l'étude avait été conduite avec une dose qui peut être rencontrée en conditions réelles. C'est bien court comme réponse.

A suivre

Wackes Seppi | 07 avril 2012 à 00h44 Signaler un contenu inapproprié

Suite

Il a aussi fait valoir qu'en tout état de cause le travail des chercheurs consistait à « regarder le danger de ce pesticide sur l'abeille, pas l'exposition des abeilles en conditions réelles ». On touche donc le fond de la critique : l'étude apporte de nouvelles connaissances sur un problème – la désorientation des butineuses – qui est déjà connu et a été évalué par l'AFSSA, laquelle en a tenu compte dans ses conclusions et recommandations. Elle ne décrit pas ce qui se passe en conditions réelles.

Du reste, il est annoncé dans le CP qu'à « court terme, les partenaires de l’unité mixte technologique PrADE (Protection des Abeilles Dans l’Environnement) en lien avec les instituts techniques agricoles concernés ARVALIS-Institut du végétal et CETIOM (deux instituts techniques spécialistes des grandes cultures et notamment maïs et colza), mèneront des expérimentations en grandeur réelle, dans les conditions des pratiques culturales y compris pour la phase d’administration de l’insecticide, en utilisant cette même technologie RFID de suivi individuel des abeilles. »

Les auteurs de l'étude aurait donc mieux fait de s'abstenir d'une communication surinterprétant les résultats et alimentant les controverses ; en tout état de cause, ils auraient dû bien préciser les limites de l'étude, des conclusions qu'on peut en tirer et des hypothèses que l'on peut construire sur sa base.

Wackes Seppi | 07 avril 2012 à 00h58 Signaler un contenu inapproprié

A "Wackes Seppi" :

La réponse à votre question se trouve dans mon message du 03/04/2012 à 14h09 : "Merci de les mentionner de façon à ce que les personnes compétentes en la matière puissent y apporter leur point de vue !" et "Pour ma part, je pense aussi que le Round Up et autres produits du même acabit sont des saletés à ne pas utiliser ! Ce sont des produits nocifs pour l'environnement et donc pour l'homme ! C'est d'une criante évidence, même sans avoir fait de longues études en la matière !"

Je suis une simple citoyenne qui s'inquiète de l'évolution du monde. Je donne simplement mon avis personnel (je ne peux pas fournir d'arguments précis puisque je ne suis pas chercheuse dans ce domaine, je demandais simplement une argumentation à "Laurent Berthod" qui s'exprimait ainsi : "Tous les poncifs sans intérêt.
Aucun argument, que des mantras répétés sans cesse. On peut être chimiste et complètement dans l'idéologie et le mainstream de la pensée écolo-basique." car, dans sa façon de s'exprimer, il laissait supposer s'y connaître en la matière !

Agathe | 10 avril 2012 à 14h43 Signaler un contenu inapproprié

SUITE : A "Wackes Seppi " : Quant à votre conclusion :
"Du reste, il est annoncé dans le CP qu'à « court terme, les partenaires de l’unité mixte technologique PrADE (Protection des Abeilles Dans l’Environnement) en lien avec les instituts techniques agricoles concernés ARVALIS-Institut du végétal et CETIOM (deux instituts techniques spécialistes des grandes cultures et notamment maïs et colza), mèneront des expérimentations en grandeur réelle, dans les conditions des pratiques culturales y compris pour la phase d’administration de l’insecticide, en utilisant cette même technologie RFID de suivi individuel des abeilles. »
Je pense que pour ce genre d'étude, le principe de précaution (expérience menée en laboratoire) doit prévaloir sur l'expérimentation grandeur nature. Bien évidemment, pour certains, rien ne remplace la soit disant expérience en condition réelle. Cependant, comme dit le sage proverbe "mieux vaut prévenir que guérir" !
Et tant pis si ma ponctuation dérange "Albatros" ! Qui se permet de dire "Si le principe de précaution est un principe de blocage, alors autant ne jamais être né. La haine de soi transpire souvent de propos militants.". Franchement, je ne vois dans mes propos aucune haine quelle qu'elle soit ! Je donne mon avis et ce n'est pas forcément parce qu'une majorité pense d'une certaine façon que tout le monde doit penser la même chose ! Dans un dialogue écrit, Monsieur "Albatros", la ponctuation sert bien évidemment à se faire comprendre !

Agathe | 10 avril 2012 à 14h59 Signaler un contenu inapproprié

Agathe,

Je ne passe pas mon temps à rédiger trente six fois mes arguments pour les différents forums où j'interviens. J’interviens pour manifester que tout le monde ne pense pas dans le mainstream de l'idéologie écolo.

Mes arguments sont sur mon blog. J'essaye de les rédiger de façon claire pour les non spécialistes. Je n'y arrive sans doute pas toujours. Il y a sur mon blog une rubrique "pesticides", une rubrique "OGM" une rubrique "nitrates", etc.

Pour trouver mon blog vous tapez mon prénom suivi de mon nom sur votre moteur de recherche préféré.

Bien à vous.

Laurent Berthod | 10 avril 2012 à 15h12 Signaler un contenu inapproprié

Rien ne me dérange sauf ce qui n'ajoute rien à un propos déjà véhément sans les points d'exclamation. Je persiste dans l'opinion que l'accusation systématique sans autres propositions que de tout interdire n'a jamais fait avancer la connaissance, et que répéter ad nauseam des anathèmes toujours dirigés contre l'agriculture ne fait pas avancer le schmilblick d'un iota. C'est tout. Point (sans exclamation).
Et si mon absence d'exclamation dérange quiconque, je prie tous les participants à cette discussion de bien vouloir m'en excuser.

Albatros | 11 avril 2012 à 21h24 Signaler un contenu inapproprié

A "Albatros" :

Ce n'est pas parce que l'on est contre l'utilisation abusive de produits chimiques qu'il faut en déduire que l'on est contre l'agriculture ! Au contraire, tout le monde est gagnant à utiliser un mode de culture plus sain et naturel. D'ailleurs, de plus en plus d'agriculteurs commencent à se rendre compte des méfaits de tous ces produits insecticides et autres sur leur propre santé. Mes propos ne sont en rien véhéments, je me renseigne simplement et en tire mes propres conclusions. Pourquoi vouloir à tout prix utiliser des produits nocifs alors qu'il est possible de faire autrement ? Ne serait-ce qu'une question de profits pour certains ?

Agathe | 12 avril 2012 à 11h11 Signaler un contenu inapproprié

Il ne reste plus qu'à attendre les résultats de l'étude en conditions réelles dans les champs.

Flow | 12 avril 2012 à 13h09 Signaler un contenu inapproprié

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